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Appel des maîtres du monde

Damnés du monde entier ! L’heure du retour au bercail a sonné ! Vous ne le savez peut-être même pas. Mais, nous le voyons à votre place. Vos indépendances n’ont pas marché, elles ne vous ont pas apporté le développement et ont échoué à faire de vos pays des contrées qui brillent des mille feux de l’Occident. C’est votre faute d’avoir cru que le fait de vous libérer allait vous mettre au niveau de ceux qui vous dominaient. Vous avez refusé les bienfaits de la colonisation et vous en payez le prix, aujourd’hui. Mais, nous vous disons ceci : réparez votre erreur ! Nous sommes là pour vous aider à retrouver ce que vous avez perdu. Il vous suffit de nous faire signe et nous serons à vos côtés pour vous restituer votre passé. Car ce n’est que par nous que vous trouverez la félicité. Surtout, ne croyez pas que vous pouvez réussir par vous-mêmes à vous dépêtrer du sous-développement. Sinon vous allez tomber dans les mêmes pièges que lorsque vous vous êtes insurgés contre ce que vous appelez le colonialisme. Afin d’éviter cela et tous les errements qui s’ensuivront, nous avons les solutions qu’il vous faut. De plus, vous n’aurez pas à vous battre vous-mêmes, ou très peu, juste pour votre fierté. Ce qui n’est pas à négliger. Nous sommes là pour le faire à votre place. De bout en bout. Avec nos moyens cela va plus vite et vous n’aurez qu’à cueillir les victoires une à une, au fur et à mesure que nous ferons le vide devant votre avancée. Nous avons même pensé au fait que cette avancée soit triomphale. Nous ferons en sorte qu’il n’y ait que vos combattants qui apparaissent sur le champ de bataille et sur les images qui célébreront vos héros. A ce propos, nous mettons à votre entière disposition tout ce qui compte comme télévisions, radios, journaux. Il n’y en aura que pour vous. Certains d’entre vous sont déjà d’accord, parce qu’ils ont saisi le sens de l’opportunité. Il vous suffit de les soutenir quand ils parlent de démocratie, de liberté ou de changement. Ils seront vos guides. Vous remarquerez que nous faisons tout pour qu’ils soient entendus. Nous leur faisons la meilleure promotion médiatique possible dans l’espoir qu’ils puissent vous convaincre de les sui-vre. Ce seront vos dirigeants de demain, car nous les avons choisis pour leur compréhension des enjeux. Et de ce fait vous pouvez leur faire confiance. Nous vous assurons que ce sont des hommes et des femmes qui ont toutes les compétences pour vous prémunir des dérives, que peut connaître un mouvement populaire incontrôlé. En Egypte, par exemple, cela va dans tous les sens à cause du fait que nous ne soyons pas intervenus au moment où il fallait. Il aurait simplement fallu que les Egyptiens ne remettent pas au goût du jour toutes ces chimères sur la justice économique et sociale. S’ils l’ont fait c’est que personne n’était là , au moment voulu, pour faire en sorte que cela se passe autrement. Il aurait fallu que soit bien ancré dans la tête qu’il n’y a pas de démocratie sans libre-entreprise. Et la libre-entreprise ne supporte pas de ne pas faire des profits, ce qui serait antinomique avec le droit de chacun de faire ce qu’il veut et avec toute notion de bonne santé économique. Le principe que chacun doit se suffire à lui-même est le seul qui compte. Ce que nous vous conseillons est donc simple : donner à tous le droit d’entreprendre. Ceux qui ne réussissent pas ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Pouvez-vous trouver meilleure réponse à vos problèmes ? Nous sommes sûrs que non.

Badis Guettaf

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Tais toi et respire ! Torture, prison et bras d’honneur
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Équateur, 1985. Le président Febres Cordero mène une politique de répression inédite contre tous les opposants. En Colombie, le pays voisin, les mêmes méthodes font régner la terreur depuis des décennies. Équateur, 1985. Le président Febres Cordero mène une politique de répression inédite contre tous les opposants. En Colombie, le pays voisin, les mêmes méthodes font régner la terreur depuis des décennies. Quelques Colombiennes et Colombiens se regroupent à Quito pour faire connaître la (…)
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Puisque le commerce ignore les frontières nationales, et que le fabricant insiste pour avoir le monde comme marché, le drapeau de son pays doit le suivre, et les portes des nations qui lui sont fermées doivent être enfoncées. Les concessions obtenues par les financiers doivent être protégées par les ministres de l’Etat, même si la souveraineté des nations réticentes est violée dans le processus. Les colonies doivent être obtenues ou plantées afin que pas un coin du monde n’en réchappe ou reste inutilisé.

Woodrow Wilson
Président des Etats-Unis de 1913 à 1921

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