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La crise : maladie incurable du capitalisme. Le remède : le communisme !

La crise : maladie incurable du capitalisme. Le remède : le communisme !

Les vagues explications et le langage technique volontairement appliqués par les experts invités sur les plateaux des média, une arme redoutable de propagande capitaliste, donnent une image compliquée de la crise. En fait, la cause principale et simple nous est cachée, c’est la baisse tendancielle du taux de profit tant redoutée par les actionnaires, les banques et les fonds spéculatifs d’investissement.

Cette baisse tendancielle du taux de profit capitaliste a plusieurs origines : les investissements, le résultat des acquis de la lutte des classes, la concurrence inter-capitaliste et maintenant inter-impérialiste.

Au fur et à mesure du 20ème siècle, la technologie s’est développée comme jamais dans l’histoire de l’homme. Mais cette technologie de pointe nécessaire à la production oblige les capitalistes à de lourds investissements qui augmentent la part du capital constant qui passe en amortissement. Le capital variable incarné par les salaires est lui vite récupéré par les ventes de la production ou de sa transformation. Ainsi, on comprend très bien que la baisse des ventes liée à la surproduction et à la baisse des salaires ralentie la rotation du capital par un amortissement plus long, donc une rentabilité à court termes qui baisse.

La technologie n’a jamais été mise au service des hommes quand il s’agit de production de richesses, car même si elle couteuse, elle permet de produire toujours plus en un minimum de temps. Dans la jungle capitaliste se joue la survie, il faut garder un marché, en conquérir d’autres, donc produire davantage avec le coût le plus bas. C’est ainsi que depuis des années, les centres de recherches dans les techniques de pointe développées par chaque secteur du capitalisme, se livrent à couteau tiré une guerre sans merci.

Ces évolutions ont mécaniquement conduit à la monopolisation que nous subissons aujourd’hui, donc aux grosses concentrations financières qui se doivent, par nécessité, d’investir lourdement, c’est un cycle sans fin ou presque qui se font sur le dos des travailleurs, des peuples et même des nations elles-mêmes.

En effet, les résultats obtenus pour les travailleurs et par les travailleurs dans le cadre de la lutte des classes a pendant des années entamé les profits capitalistes. La réduction légale du temps de travail, les minima salariaux et augmentations collectives de salaires, les conventions et statuts collectifs, le droit à la retraite, la sécurité sociale, les acquis sociaux, la résistance ouvrière à l’augmentation des cadences… ont entravé pendant des dizaines d’années l’accaparation capitaliste maximum des richesses créées par le travail.

A ceci s’ajoutait l’épée de Damoclès des pays socialistes, un contrepouvoir politique à l’échelle internationale, aujourd’hui disparu.

Actuellement, envers et contre tout et n’ayant plus cette épée de Damoclès communiste au-dessus de la tête, les capitalistes en perpétuelle concurrence, défendent leurs profits et mènent une lutte de classe pour les augmenter. Ils doivent répondre aux exigences et à la demande de rentabilité financière des actionnaires qui placent leur argent dans les secteurs profitables sans se soucier des conséquences sociales ou même environnementales.

C’est pour cette raison que les capitalistes s’allient, même en étant toujours concurrents, au sein de pôles géographiques, tel que l’Europe, alors que pendant des siècles, les pays se faisaient périodiquement la guerre.

Cela démontre une chose, ils ont créé un impérialisme et que provisoirement s’ils ne se font plus la guerre entre eux depuis 70 ans, c’est pour baisser les coûts de production en dégradant pays par pays puis dans toute la zone, les droits et acquis des travailleurs, afin de pouvoir concurrencer les autres zones impérialistes créées ou en construction, avec le but de s’accaparer des marchés. D’où la naïveté politique ou le nébuleux coup de propagande des jurés qui ont attribués le Prix Nobel de la Paix à l’Europe.

Le capitalisme détenant sans partage l’appareil financier de la planète au travers des grandes banques d’affaires, il a des armes capables de détruire massivement et sans être jamais vraiment inquiété, puisqu’une seule monnaie dirige le monde, le dollar. La livre, l’euro, le yen ou le yuan étant toujours côté vis-à -vis du dollar.

La première arme, c’est l’inflation. Elle naît en faisant marcher à outrance les planches à billets, c’est-à -dire que la valeur travail, source de richesses réelles, ne correspond plus à une réalité, le terme employé aujourd’hui est « Bulle ». Cela sous-entend qu’une masse importante d’argent liquide circule mais que sa valeur est obsolète, elle produit donc des crises financières comme en 1929. Ce risque existe aujourd’hui, c’est une des raisons qui poussent les plus riches à investir dans l’Or dont le cours a été multiplié par quatre en quelques années, ou dans de grands projets immobiliers, d’où la flambée des prix depuis 15 ans.
La deuxième arme, c’est le crédit. Les crédits à la production ont une fonction simple, celui d’augmenter la rotation du capital : aussi comprenez bien la raison de la création de la BPI (banque publique d’investissement) que le gouvernement va mettre en place pour les PME en fusionnant des agences d’investissement publiques (sans que Bruxelles ne dise mot, c’est qu’il y a anguille sous roche)]

Les capitalistes n’attendent jamais que les productions soient vendues pour réinvestir ou continuer à produire. En cas de méventes ils utilisent le chômage partiel avec tous les aspects légaux mis en place par les législateurs, ou ils empruntent, produisent et remboursent une partie mais entre-temps il a fait du profit. Mais ils ont une nouvelle arme financière créée par eux-mêmes, notamment par les stratèges gestionnaires des multinationales, le cash-pooling qui est un outil d’optimisation de la trésorerie permettant d’une part, de gérer facilement les liquidités en la centralisant, et d’autre part d’en retirer le bénéfice par la production d’un ticket d’agios unique après compensation des diverses opérations enregistrées.

Quant aux travailleurs, il a quasiment automatiquement recours aux crédits, de fait ils activent l’achat de marchandises manufacturées qui se transforment en capital pour permettre un nouveau cycle de production. Aussi, quand, comme actuellement, les banques rechignent à prêter aux consommateurs naturels que sont les travailleurs, ou quand les travailleurs ne peuvent plus accéder aux crédits à cause de la baisse des revenus et de la hausse des prix, la machine s’enraille, et c’est l’effet domino qui commence : licenciements de masse et chômage partiel de masse d’où précarisation de masse, le trou noir grandit et aspire.

La troisième arme, c’est la lutte contre la classe ouvrière. Chacun a pu constater que les capitalistes, qu’ils soient privés ou hauts fonctionnaires en charge des services publics ou parapublics, cherchent coûte que coûte à faire baisser les salaires et tous les excipients qui les rendent plus gouteux (primes, participations, actions…).

Une des nouvelles stratégies des capitalistes, c’est la sous-traitance, la création de petites entités (SAS-PME), l’externalisation des services supports vers des entreprises créées à cet effet qui sont appelées « facility management » pour utiliser la convention collective la plus favorable, les délocalisations vers des pays à bas coût de main d’oeuvre.

Cela permet de mettre en concurrence interne des entreprises qui font parties du même groupe, pour les presser par la dictature de la marge imposée, et de faire baisser les coûts de production, de service ou de transformation. Chacun aura remarqué le développement des grandes zones de frets et de stockage aux abords des grandes zones d’industries, et l’afflux du nombre de camions immatriculés dans les pays low-cost qui sillonnent nos autoroutes, lesquelles ayant été confiées en concession aux multinationales.

En 1998, la loi Aubry est mise en place au nom du progrès social. Pourtant, cette loi sans cadre précis n’a pas eu l’effet désiré, c’est-à -dire des embauches. En fait, elle a permis de mettre en place d’une manière complétement légale, la flexibilité des horaires selon les demandes de production et l’annualisation du temps de travail, voire dans certaines branches l’annualisation des salaires, toute cette mécanique a fait baisser les revenus annuels des travailleurs. Dans le même temps, depuis maintenant 14 ans, il y a eu une intensification constatée des cadences et du rythme de travail. Le pire est que dans la même usine, le même service, la même entreprise, des salariés peuvent être mis en chômage partiel ou total quand d’autres crèvent sous le boulot et les heures supplémentaires.

C’est ainsi que se développe la concurrence entre les travailleurs eux-mêmes, entre travailleurs et chômeurs, entre chômeurs et bénéficiaires des minima sociaux, entre fonctionnaires et salariés du privé, entre anciens et jeunes… avec une cible commune à tous, celle la plus facile à atteindre, l’immigration.

Aussi, tant que les travailleurs eux-mêmes n’auront pas compris qu’ils font partis de la même classe sociale, exploitée et corvéable, et qu’en se divisant et parfois en se détestant, ils feront le bonheur des patrons et des capitalistes.

La montée des prix touche tous les secteurs de la production et des services. Si les prix à la consommation augmentent, celui des matières premières nécessaires à la production ainsi que les investissements en matériel, terrains, transports… aussi ce qui renchérit mécaniquement (dans le système capitaliste) les prix pour le futur.

Mais l’argent produit sans marchandises, c’est-à -dire l’argent de la spéculation financière et boursière, gonflent aussi les prix et nous entraine dans un cycle infernal de crise et d’inflation qui va aussi gêner le capitalisme, d’où toutes les mesures keynésiennes (injection d’argent public dans le système de production - un exemple concret : la prime environnementale automobile) prises pour juguler l’inflation et des mesures d’austérité pour diminuer les dépenses d’Etat où plutôt les déplacer vers le système de production capitaliste.

C’est ainsi que la machine à faire de l’argent et les gouvernements s’empêtrent dans leurs propres contradictions et deviennent incapables de se sortir de ce bourbier qu’ils ont eux-mêmes créé, uniquement parce que le capitalisme ne consent et ne conçoit aucune diminution de ses profits et de sa domination sur la société.

Mais cette domination financière de l’appareil spéculatif et bancaire conduit à un gel des crédits pour les plus petites entreprises et les PME. N’ayant pas la solvabilité demandée par les banques, celles-ci ne leurs accordent plus de crédits, de là viennent les faillites et les licenciements pour diminuer la masse salariale, et l’application de nouvelles mesures gouvernementales pour favoriser la compétitivité du travail et la baisse de son prix, donc à termes la baisse des salaires qui conduit à la baisse du pouvoir d’achat avec mécaniquement un impact sur le commerce… d’où la création de la BPI qui prendra des risques à la place des banques (?) !

Dans les grosses entreprises et les multinationales, c’est la rationalisation des structures de fonctionnement et de production. Externalisation des services, restructuration en petites entités indépendantes, augmentation des cadences, diminution des effectifs, adaptation de la production à la demande des marchés (le salarié travaille plus quand il y a de la demande, puis est mis au chômage partiel ou total, ou il prend des RTT, des CET ou des CP… quand les commandes baissent)…

En acceptant, par la pression, la tension et la peur, de s’adapter aux nombreuses demandes patronales le salarié devient lui-même une variable d’ajustement avec un CDI qui se transforme petit à petit en CDD. Bientôt peut-être verrons-nous apparaître un CDI-I (un contrat à durée indéterminée intermittent), c’est-à -dire que le salarié restera chez lui et sera appelé pour satisfaire les commandes pendant une période donnée où il devra rattraper toutes les heures où il a été mis en disposition : c’est ce qui a été nommé Sécurité Sociale Professionnelle qui met le salarié au service de l’économie quand l’économie devrait être au service des peuples, mais c’est aussi les déqualifications et les menaces individuelles, l’expatriation vers des pays à bas coût.

Mais, cette stagnation marquée par le recul social, par la baisse des salaires, par la mise en chômage, par l’inquiétude grandissante… produit un effet contreproductif en plus de l’augmentation des prix, les stocks d’invendus grandissent, la machine se grippe et des millions de salariés sont pris dans la spirale infernale du chômage de masse et de la précarité.

Ainsi quand la vache à lait se tarit, la re-prolétarisation s’amorce, la paupérisation s’intensifie, et la famine menace, c’est le retour à Germinal pour paraphraser les écrits de camarades.

L’alternative politique dans l’intérêt des travailleurs et des masses populaires réside donc à mettre à mort le capitalisme là où c’est possible, pays par pays et au rythme imposé par la conscience des masses.

La solution à la crise et à ses conséquences collatérales n’est donc pas la social-démocratie libérale mais le communisme qui passe par la socialisation des moyens de productions et d’échanges et l’accaparation de la propriété privée de productions et d’échanges, ce qui un nom « la révolution socialiste ».

Ceci dit, rien ne se créée sans mal et sans embûche, si le syndicalisme est incontestablement un outil de masse et de classe quand il est bien utilisé, il n’en reste qu’un moustique ne percera jamais une carapace. Il ne faut donc pas se créer des illusions, pour répondre aux revendications des travailleurs et des masses populaires, la solution est l’unité d’actions entre le syndicalisme de classe et de masse et la voie politique de masse et de classe.

Toutefois actuellement, et c’est ce qu’il faut inverser car ils font notre malheur, c’est l’éparpillement et les divisions intestines basés sur une forme d’égocentrisme politicien et opportuniste qui nous empêchent d’avancer.

Mais c’est aussi le manque de volonté de créer l’unité pour faire face, en proposant des luttes sur la base d’un programme revendicatif qui met le capitalisme, ses structures politiques et ses valets de pied, devant leurs propres contradictions, c’est ce que nous avons expliqué dans le n°11 des cahiers.

Nous avons un outil précieux et précis, le PCF. Quand certains disent qu’il faut le construire, nous disons qu’il faut le remettre à l’endroit les pieds sur terre et la tête en haut pour le remettre dans le sens de la marche. Et c’est possible et surtout nécessaire pour notre propre avenir et pour notre propre classe sociale.

Aussi, chacun se doit de faire des efforts pour une organisation mutuelle et disciplinée du combat de classe et de masse, en se débarrassant des opportunistes, des grands diseurs et des grands donneurs de leçons… Quand nous aurons balayé devant notre porte, nous pourrons sortir la tête haute avec notre fierté de travailleurs qui vont changer eux-mêmes leur destin et qui seront animés par cette haine de classe envers ses ennemis de classe, et emmenés par cette fraternité de classe et d’internationalisme qui combattra le fascisme et la xénophobie.

L’histoire nous a montré que certains l’ont fait, alors nous allons le faire nous aussi avec la volonté d’y arriver.
Et comme nous sommes têtus, nous ne lâcherons que quand les conditions auront été réunies !

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » : comibase@gmail.com

n°12/ 22-10-2012

Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.

URL de cet article 18048
   
La poudrière du Moyen-Orient, de Gilbert Achcar et Noam Chomsky.
Noam CHOMSKY
L’aut’journal, 8 juin 2007 Les éditions Écosociété viennent de publier (2e trimestre 2007) La poudrière du Moyen-Orient, Washington joue avec le feu de Gilbert Achcar et Noam Chomsky. Voici un extrait qui montre l’importance de cet ouvrage. Chomsky : Un Réseau asiatique pour la sécurité énergétique est actuellement en formation. Il s’articule essentiellement autour de la Chine et de la Russie ; l’Inde et la Corée du Sud vont vraisemblablement s’y joindre et peut-être le Japon, bien que (…)
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Il n’y a pas de moyen plus violent de coercition des employeurs et des gouvernements contre les salariés que le chômage. Aucune répression physique, aucune troupe qui matraque, qui lance des grenades lacrymogènes ou ce que vous voulez. Rien n’est aussi puissant comme moyen contre la volonté tout simplement d’affirmer une dignité, d’affirmer la possibilité d’être considéré comme un être humain. C’est ça la réalité des choses.

Henri Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT
Extrait sonore du documentaire de Gilles Balbastre "Le chômage a une histoire",

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