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Chère élite dirigeante (Dissident Voice)

Chère élite dirigeante, chers responsables politiques, chers administrateurs d’entreprise,

Je m’appelle Personne. Si on peur dire. Je ne suis personne en particulier, juste un membre pas très "productif" des 99 pour cent et quelques. Toutefois, cela ne signifie pas que je n’apprécie pas à sa juste valeur la manière extraordinaire dont vous avez réussi à faire de cette dettocratie (*) ou démagosatinicocratie (**), peu importe comment on la nommait, le Plus Grand Libérateur d’Ames Humaines que le monde ait jamais connu.

Il est vrai que Staline et les Nazis ont, en leur temps, rayé un nombre impressionnant de gens de la surface du globe pendant leur bref règne, mais personne n’a atteint de près ou de loin l’efficacité et la maîtrise technologique de nos bons vieux Etats-Unis d’A, en ce qui concerne la libération des âmes humaines avec un minimum de pertes humaines intérieures depuis 1945. De plus les performances de Staline et d’Hitler avaient nécessité un investissement considérable en temps, en énergie et d’incalculables heures de travail supplémentaire de la part des citoyens du pays lui-même et des pays étrangers concernés pour chaque âme libérée.

Depuis la lumière répandue sur le monde par le feu d’Hiroshima jusqu’aux bombardements actuels et aux attaques de drones, l’Amérique est devenue le Grand Libérateur d’âmes de notre temps et peut-être de tous les temps. Nous, (j’espère que cela ne vous offense pas que j’utilise le "nous" étant donné que nous, les 99 % , nous nous identifions avec le Léviathan (***) que vous avez créé et que nous sommes heureux de partager, même si c’est par procuration, sa gloire comme autan de fans de football) nous avons libéré des millions d’âmes humaines et nous dominons le marché dans ce domaine comme aucun Empire ne l’a fait avant nous et comme il y a sept milliards d’être humains sur terre, les perspectives de développement semblent infinies.

Que ce soit grâce aux missiles, au napalm, aux attaques aériennes, aux assassinats, à la prison, aux sanctions économiques, aux embargos, aux dettes imposées ou simplement à la mauvaise gestion ou au gâchis des ressources naturelles -animales, végétales et minérales- les Etats-Unis d’A ont atteint un ratio de pertes et profits en matière d’êtres humains libérés par heure de travail intérieur ou par nombre de "sacrifices" militaires que n’importe quel seigneur de guerre philistin achéen de l’Iliade et l’Odyssée nous envierait avec raison.

Eh oui, l’efficacité des Etats-Unis à libérer les étrangers de la-préoccupation-de-se-nourrir-et-de-se-garder-en-bonne-santé est si grande que la plupart des Etasuniens ne savent même pas quel grand libérateur leur Empire est devenu (Votre Empire, bien sûr ; mais encore une fois, les bouches inutiles que nous sommes aiment avoir l’impression de faire partie de l’équipe).

Qui plus est, le génie dont vous avez fait preuve pour libérer les âmes étrangères au moindre coût humain intérieur, a contribué à la création non seulement d’emplois mais aussi d’un excédent de population intérieure qui, dans l’avenir, pourra servir de main d’oeuvre ou même de matière première aux aspirants libérateurs des générations à venir !

Je le répète, je ne suis Personne, en tous cas Personne en particulier mais permettez-moi de vous dire : "Merci, merci du plus profond de mon coeur d’Etasunien au ventre vide."

Et tous ensembles entonnons ce chant :

Dieu bénisse l’Amérique
La nation que j’adore
Reste lui fidèle
Et guide-la
Comme le souteneur guide
Une jeune prostituée vierge...

Adam Engel

Adam Engel est commandant suprême et président à vie du site : bluddlefilth.org.

Notes :

* L’auteur a forgé le mot "repoblip" : repo pour repurchase agreement (une sorte de prêt garanti) et blip (anomalie).

** L’auteur a forgé le mot de "Demogocracy", un amalgame sans doute des mots demagogue et demogordon (satan).

*** Monstre biblique.

Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2012/10/dear-ruling-elite/

Traduction : Dominique Muselet

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George Corm. Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs.
Bernard GENSANE
La démarche de Georges Corm ne laisse pas d’étonner. Son analyse des structures et des superstructures qui, ces dernières décennies, ont sous-tendu le capitalisme financier tout en étant produites ou profondément modifiées par lui, est très fouillée et radicale. Mais il s’inscrit dans une perspective pragmatique, non socialiste et certainement pas marxiste. Pour lui, le capitalisme est, par essence, performant, mais il ne procède plus du tout à une répartition équitable des profits. Cet (…)
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« La démocratie et les droits de l’homme ne nous intéressent que très peu. Nous utilisons simplement ces mots pour cacher nos véritables motifs. Si la démocratie et les droits de l’homme nous importaient, nos ennemis seraient l’Indonésie, la Turquie, le Pérou ou la Colombie, par exemple. Parce que la situation à Cuba, comparée à celle de ces pays-là et de la plupart des pays du monde, est paradisiaque »

Wayne Smith, ancien chef de la Section des Intérêts Américains à La Havane (SINA) sous l’administration Reagan

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