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la lettre de Liana

Bonjour à vous,

Je me présente, je m’appelle Liana et je vous demande un peu d’attention. J’ai 10 ans et je suis en CM1 à Tourcoing. En 2010, je ne parlais pas français, mais aujourd’hui, mon petit frère de 7 ans et moi nous parlons couramment cette langue. J’ai de très bons résultats à l’école.

C’est parce que ma famille était en danger en Arménie que nous avons dû fuir notre pays. J’y avais ma maison, mon école, mes amis. Et on a dû partir d’un seul coup, à cause de la mafia qui fait la loi. Nous étions vraiment en danger, et c’est toute ma famille qui a dû fuir, mes parents et nous, mais aussi mon oncle et sa famille, et mes deux grands-parents.

Nous avons échangé notre belle maison contre la possibilité de fuir par l’Ukraine. Notre direction c’était la France, parce qu’en Arménie, la France on l’appelle le pays des droits de l’homme. Après avoir connu les foyers d’urgence et le Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile, nous nous sommes retrouvés à la rue. Notre demande a été rejetée et depuis nous attendons les résultats du recours.

Nous avons eu la chance de rencontrer des personnes de la CGT de Tourcoing qui ont pris la responsabilité de nous héberger, alors qu’ils n’ont pas le droit de le faire. Grâce à eux nous avons pu faire connaître notre situation. Aujourd’hui encore, je vis dans les locaux de la CGT, dans un bureau, avec mon petit frère, mes parents et mes grands-parents.

Parfois, je vois que mes parents sont un peu découragés, alors je les encourage, parce que maintenant, je sais que notre vie est ici. Ils sont découragés, parce qu’ils pensaient qu’en France il y avait des lois pour les gens. Depuis, nous apprenons à mieux connaître le pays, et mes parents parlent de mieux en mieux français, et comprennent de mieux en mieux qu’ici aussi, la vie peut être difficile.

Mes grands-parents ne comprennent pas vraiment tout ce qui leur arrive, ils n’auraient jamais pensé quitter leur pays, surtout à leur âge. Ils sont tous les deux malades et moi, je m’inquiète pour eux. J’aimerais bien qu’ils soient mieux logés.

Aujourd’hui mes parents, qui sont syndiqués à la CGT, sont partis manifester à Paris. Nous, on a compris que si les choses peuvent aller mieux en France, si les gens peuvent mieux vivre, cela sera aussi bon pour nous et que, peut-être, on pourra vivre normalement.

Je voudrais terminer ma lettre en vous parlant de quelqu’un que vous connaissez peut-être. Quelqu’un de la CGT m’a fait lire une poésie qui s’appelle L’Affiche Rouge et m’a raconté l’histoire de Missak Manouchian, un Arménien de la CGT qui est mort pour la France. J’ai été très émue de savoir que quelqu’un de mon pays avait immigré en France, comme moi, parce que vivre chez lui était devenu impossible. J’ai su que quand les Allemands l’ont fusillé il avait crié qu’il était mort pour la France. Cela me donne envie de vivre dans ce pays. Alors, si vous avez un peu de pouvoir, si quelqu’un peut comprendre, je voudrais qu’on nous donne la possibilité de vivre.

Voici mon adresse : Liana Alexanian, UL CGT Tourcoing, 43 rue de Lille ; vous pouvez me contacter à ulcgt-tourcoing@live.fr ils me transmettront votre message.

Merci.

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Cinq Cubains à Miami
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6 octobre 1976, La Barbade : un attentat détruit en vol un DC-8 de la Cubana de Aviación (soixante-treize morts). 12 avril au 4 septembre 1997 : une série d’explosions frappe les hôtels de La Havane. A l’origine de ces actions terroristes qui, depuis 1959, ont fait plus de 3 400 morts à Cuba : Miami ; la très honorable « Fondation » ; quelques personnages ténébreux : Luis Posaril, Pepper Nández, Jorge Maskano, le docteur Orlando… Une même obsession les habite : en finir avec le régime et (…)
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