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Battre en brèche les idées reçues, et travailler en contrebande de la propagande bourgeoise et élitiste

3 millions de chômeurs recevant une indemnité, 8 millions de précaires vivant avec moins de 954 euros, 6 millions d’ouvriers qui perçoivent (hors primes) un salaire moyen de 1140 euros… c’est le bilan de la cinquième économie mondiale où les patrons exigent encore l’abaissement du coût du travail « pour être compétitifs face à la concurrence des pays à bas coût de main d’oeuvre et pour attirer les investisseurs »

Il y a 18 mois, le ministre Laurent Wauquiez, énarque bien à droite qui a fait ses armes à la City londonienne, parlait du RMI et du RSA comme « un cancer de notre société » et « la plus grande injustice en France », il qualifiait les ayant-droit « d’abuseurs publics » des minima sociaux à 410 euros mensuels.

Comment peut-on abuser des minima sociaux quand il s’agit de quelques centaines d’euros mensuels ? Mais aussi comment se laisser bluffer par de tels propos quand n’importe quel travailleur peut, à tout moment, perdre son emploi et rapidement se retrouver dans cette situation de précarité ?

La société dans laquelle nous vivons est une contradiction permanente, certes elle fait s’opposer les capitalistes qui en veulent toujours plus chaque année, c’est le principe même du capitalisme, et des travailleurs mis sous pression, paupérisés et qui veulent garder leurs emplois, car c’est leur seul moyen de subsistance. Les politiciens qui possèdent la majorité pour faire fonctionner l’Etat depuis les premières heures de la création de la République, qu’ils soient de droite, d’extrême-droite ou sociaux-démocrates, verts ou autres satellites du PS, sont des défenseurs du capitalisme.

Les uns de droite et d’extrême-droite prônent l’ultralibéralisme, les autres prônent le libéralisme social, mais tous saluent les performances, les volontés, les libertés… individuelles. Ces politiciens à la situation confortable, sortant des grandes écoles, rarement directement issus de la Classe Ouvrière et souvent opportunistes, se basent sur une déclaration, celle des Droits de l’Homme de 1789 où il est inscrit dans son 1er article : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».

Il ne s’agit de philosopher ou de disserter sur un sujet du bac littéraire, mais qui aujourd’hui peut admettre que ce 1er article est une réalité concrète de la vie réelle ? Celle de tous les jours, vécue hors des bulles politiciennes, des officines monastiques boursières et des cercles bourgeois, qui décident à quelques-uns de l’avenir de millions voire de milliards de personnes.

Il ne s’agit pas de passer du coq à l’âne, mais de bien observer le fil rouge reliant les politiques menées depuis plus de 150 ans. En effet, elles n’ont pas été mises en place pour servir une population et notamment celle qui crée la base réelle de toutes les richesses et de tous les conforts matériels, c’est-à -dire celle qui produit, extrait ou transforme, mais pour servir et protéger les intérêts du capitalisme et de l’ultralibéralisme qui se nourrissent et se gavent de l’exploitation du travail pour ensuite spéculer sur la vie même de celles et ceux qui créent la base des richesses par leur travail.

On ne peut nier qu’il y a eu des périodes meilleures pour les travailleurs, mais « faut-il plus de 50 millions de morts, dont des millions se sont battus pour retrouver liberté et dignité, afin que les deux ou trois générations de travailleurs occidentaux qui ont subies cette barbarie planétaire, puissent vivre décemment dans un système où la principale préoccupation des masses fût son confort matériel alors que leur propre exploitation se renforçait ? »

C’est la même question qui se pose aujourd’hui avec la concurrence mondialisée sur fond de recolonialisation impérialiste par les guerres, de chômage et de précarité de masses, de famines organisées, d’embargo et d’ingérences diverses et variées allant de l’économique à l’humanitaire en passant par l’information et la propagande : « faut-il sacrifier des travailleurs, des pays et des continents, des peuples et des familles, afin que nos préoccupations matérielles de travailleurs occidentaux soient assouvies quitte à être exploités et humiliés, ou faut-il reconstruire une unité de base et une internationale ouvrière afin que dans chaque pays les travailleurs s’organisent politiquement dans un parti de classe et de masse, et même syndicalement, afin de se préparer à prendre le pouvoir au moment propice et avec la maturité politique révolutionnaire nécessaire, pour mettre en place le socialisme ? »

Aussi, il est simple d’écrire cela, il faut donc illustrer concrètement ce qui est une réalité mal perçue.

En fait pendant des décennies, l’extraordinaire propagande libérale a quand même réussi à faire croire aux travailleurs, que le monde irait en s’améliorant avec le capitalisme, que « l’illusion et l’utopie » socialiste était incompatible avec la nature même des hommes, lesquels pourtant selon le dogme quasi religieux « naissent et demeurent libres et égaux en droits », mais que l’homme est un loup pour l’homme… une bête, que dans les pays socialistes régnaient la dictature, la délation, et l’incompétence…

Cette propagande a fait des dégâts au point de quasiment réussir à faire croire que les classes sociales sont un fait de la nature et qu’elles existent parce que l’être humain est soit dominant, soit dominé, c’est-à -dire soit exploiteur soit exploité, et que même si les hommes naissent libres et égaux, la nature les « trie » naturellement selon leur capacité intellectuelle, physique et morale, ou selon que Dieu les ai fait à son image ou pas…

Aussi, les classes sociales existent réellement, chacun le constate, pourtant certains bien-pensants intellectuels ou autres philosophes continuent à nier la réalité de la lutte des classes, elle n’existerait plus et serait une théorie dépassée, simplement parce que chaque individu aurait sa « chance » à un moment ou un autre, qu’il saisirait ou qu’il laisserait passer.

Tout ceci est peut-être bien trop théorique, prenons alors des exemples pratiques dans la vie réelle.

Aujourd’hui, dans nos relations d’amis, de travail, de famille… il y a toujours quelqu’un pour dire : « celui qui veut travailler, trouve du travail » ou pour vous montrer la direction des tours HLM du coin en disant : « on paie pour tous ses gens qui ne font rien, qui profitent des aides et des allocations familiales, et ne paient rien, alors que nous on paie tout et on n’a aucune aide » ou pour débloquer des pamphlets sur les arabes, les noirs, et maintenant les chinois qui montent dans le palmarès des satires xénophobes…toutefois ils ne sont pas encore sur le podium, toujours distancés par les Roms… Dans les repas de famille on entend encore parler de la guerre d’Algérie, 50 ans après sa fin… combien de générations encore pour gommer cette animosité ?

Sur le travail facile à trouver : ce sont souvent des personnes de 50 ans et plus, pas encore concernées mais qui font l’autruche pour cacher leur inquiétude.

Sur les « assistés » : on trouve souvent les trentenaires des classes moyennes, qui poussent la colère quand ils reçoivent leurs impôts ou quand un gouvernement revoit des avantages fiscaux.

Sur les étrangers, c’est un mélange bucolique et inquiétant de cinquantenaires et plus et de trentenaires, abrutis par la télé et terrorisés par les affaires médiatisées, et de jeunes désoeuvrés à bout de leur situation de précaires récurrents qui ne peuvent pas prendre leur autonomie dans la vie, et qui voient dans les étrangers une concurrence sur le marché du travail…

Aussi, regardez et écoutez : il y a ceux qui sont francs du collier et qui expriment sans détour leur rancoeur contre les « assistés » ou ouvertement leur racisme ordinaire contre les étrangers, il y a aussi ceux qui hochent la tête pour dire qu’ils n’en pensent pas moins avec quelques bémols… ils sont les plus nombreux… et il y a ceux qui défendent leurs idées de solidarité de classe, au risque de créer des différents au sein du groupe, voire à quitter les lieux avec fracas…

Alors qu’ils ne sont pas à l’origine des différends, c’est eux qui seront montrés du doigt par les autres membres du groupe, au nom de la liberté de s’exprimer et de penser différemment, même si l’ensemble du groupe fait partie de la même classe sociale et qu’à tout moment ils peuvent être frappés par la précarité et subir les affres des licenciements de masse.

Pourtant, de nombreux travailleurs des générations d’après-guerre sur 40 ans, se sont plus préoccupées à payer les crédits de leur maison, de leur voiture…ou partir en vacances (laissant aux autres le soin de revendiquer) que du bien-être collectif pour les générations qui les ont suivies.

Quand il y a le plein emploi, la prospérité… c’est la « fête » à la maison et au camping… les sous tombent et la lutte des classes n’existent plus… mais au moindre couac, la machine déraille… la crise s’installe, c’est la catastrophe … et quand on est touché directement, c’est à cause de la concurrence étrangère… si les dettes s’accumulent, c’est de la faute des assistés qui coûtent trop chers… si la violence s’étend, c’est le résultat de l’immigration… si l’équipe de France de football perd, c’est parce que les joueurs ne sont pas tous français… pourtant les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.

Aussi pour éviter de lutter, trop se cherchent des bouc-émissaires et des excuses. Pourtant nos vies dépendent uniquement de l’implication collective dans des luttes unies, responsables et déterminées d’une classe exploitée dirigée par son avant-garde éclairée et formée pour s’affronter à la classe des exploiteurs dirigée par la pire des bourgeoisies, celle liée à la finance internationale. Aussi de la volonté collective de changer le système politique avec un véritable parti de classe et de masse dirigée fermement par des camarades communistes non sectaires, durs et souples à la fois... car notre avenir ne peut être que révolutionnaire.

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » : comibase@gmail.com n° 03 / 01-10-2012

Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.

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