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Repentance et bellicisme

De quelle France l’actuel Président de la Vème République assume-t-il la continuité ?

Le citoyen français doit-il se sentir partie prenante dans la repentance du 22 juillet 2012 de F. Hollande à l’égard de la rafle du Vel’ d’Hiv du 22 juillet 1942 ?

Serait-ce parce que René Bousquet, alors Secrétaire général de la police française en zone occupée, mais que Le Président F. Mitterrand reçut plus tard à l’Élysée, collaborait étroitement avec Danneker et Oberg, les exécutants aux ordres de Eichmann ; au point que les Allemands purent laisser la basse besogne à la police française ?

Le même citoyen doit-il approuver la politique étrangère du Gouvernement actuel qui prolonge celle du sarkozysme à l’égard de la Libye puis de la Syrie ?

Doit-il applaudir à l’acte d’allégeance à l’OTAN de son Président sitôt élu ?

Que des dirigeants actuels dont la fonction est de trahir les intérêts de leur peuple se reconnaissent une responsabilité atavique ne doit pas entraîner à leur suite ce peuple dans la repentance, non plus que dans leur politique impérialiste et aventuriste : de quoi le citoyen qui a peu ou prou résisté, ou ses descendants, et le peuple qui a beaucoup subi, ou ses enfants, devraient-ils se sentir coupable ? des agissements des traîtres d’alors ?

Le citoyen et le peuple doivent-ils se sentir solidaires des intentions et des actes bellicistes de Gouvernements qui ne leurs livrent sur les pays qu’ils agressent que des informations controuvées ?

Au risque de paraître, sinon vieux jeu, au moins de mauvais goût il serait peut-être bon de réfléchir un tantinet et de revenir aux fondamentaux, pour emprunter à leur vocabulaire, ce qui amène évidemment à parler de Démocratie, mais aussi d’Impérialisme.

Tiens ! un cheveu sur la soupe :

La première démocratie de l’histoire, la démocratie athénienne fut d’abord la forme de gouvernement d’une élite dont la richesse reposait sur la propriété privée de la terre et l’exploitation du travail des masses. Fait notable, la démocratie athénienne était impérialiste et sa richesse provenait en fin de compte essentiellement du tribut qu’elle prélevait sur ses alliés.

A ses plus belles heures cette démocratie, cet impérialisme, étaient certainement vécus par leurs bénéficiaires comme le meilleur des mondes possibles.

Quid novi ?

Beaucoup de choses.

A un pôle, la propriété capitaliste des moyens de production et d’échanges, le monopole capitaliste sur les richesses foncières (ressources tirées du sol, de l’eau, de l’air), l’exploitation capitaliste du travail de masse, le développement des sciences et de la culture sous l’impulsion et au profit de cette exploitation.

Et toute la sphère économique, financière, politique, militaire,scientifique et culturelle, c’est-à -dire l’impérialisme (alias la démocratie) par laquelle et dans laquelle se maintient la propriété capitaliste... et réciproquement !

Les USA au centre, qui prélèvent tribut sur leurs alliés.

Jusqu’à ces derniers temps tout ce beau monde a pu maintenir une espèce de clientélisme auprès de ses masses auxquelles il laissait des miettes du festin.

Sans pour autant oublier les conflits monstrueusement sanglants des deux guerres inter impérialistes mondiales du XXème siècle.

A noter, au risque de perdre le fil, que l’impérialisme a bien failli périr de la Première à cause des Russes et que la Seconde a été évidemment réduite par les vainqueurs à la victoire de la démocratie sur la bestialité (réelle)engendrée par le totalitarisme de l’autre camp et sur son entreprise de conquêtes .

A l’autre pôle les masses.

Exploitées dans les métropoles. Et surexploitées à la périphérie.

Les masses pressurées, donc le travailleur, duquel le niveau de conscience varie au cours de l’histoire et selon sa situation géographique, il faut bien le constater.

Cependant ce travailleur montrera qu’il est têtu, comme les faits savent l’être, car il est aussi un fait de l’histoire. Alors la démocratie (alias l’impérialisme) marchera encore mieux qu’aujourd’hui à côté de ses pompes.

Si quelques-un(e)s ne pensaient pas à peu près ainsi, en France aujourd’hui, le titre de certain journal par exemple serait complètement farfelu.

Nonobstant il est vrai que le crépuscule est long à l’échelle d’une vie et pour celui qui ne veut voir que le bout de son nez...

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DEPUIS LA NUIT ET LE BROUILLARD - FEMMES DANS LES PRISONS FRANQUISTES - de Juana Doña
traduit par à ngeles Muñoz avec la collaboration de Sara Albert Madrid, février 1939. La Guerre d’Espagne touche à sa fin. Leonor va connaître l’exode, la torture, la condamnation à mort, et les longues années de prison... L’horreur quotidienne de l’univers carcéral franquiste tel que l’ont vécu des milliers de femmes et d’enfants est décrite ici par Juana Doña avec un réalisme sans concession et sans complaisance. Ce livre est son témoignage. Écrit en 1967, publié seulement après la (…)
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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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