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(La prostitution et la loi ) - Un grand commerce, de Buenos Aires à Cancun. (Pagina 12)

Une femme a dénoncé son père, Raul Martins, ancien agent de la SIDE, pour gérer des centres de prostitution.

Selon Lorena Martins, son père possédait sept établissements à Buenos Aires et un grand bowling à Cancun, dans les Caraïbes Mexicaines, et elle a dénoncé qu’il donnait de l’argent aux autorités de la Police. Au cours de l’enquête, des femmes ont déclaré avoir été emmenées au Mexique.

La fille d’un homme considéré comme un tsar de la prostitution en Argentine et à Cancun, au Mexique, s’est présentée à la justice la semaine dernière pour dénoncer son propre père, apportant des détails sur la façon dont il brisait les filles, les emmenait au Mexique et les maintenait sous un régime très dur.

Lorena Cristina Martins est celle qui a fait cette dénonciation contre Raul Martins, agent de la SIDE [service de renseignements du gouvernement d’Argentine] pendant 13 ans, qui entretenait à Buenos Aires un commerce de sept établissements et était aussi le maître des nuits de Cancun avec un établissement unique mais de grande envergure dans la zone touristique de cette ville.

La procédure était restée ouverte à l’ Unidad Fiscal de Asistencia en Secuestros Extorsivos (Ufase), dirigée par le Procureur Marcelo Colombo qui s’occupe des cas de traite des personnes. Colombo a transmis l’affaire à la Cámara Federal et celle-ci l’a laissée à la charge du juge Norberto Oyarbide et du procureur Gerardo Pollicita.

Devant la Justice, Lorena a aussi dénoncé que des commissions étaient payées à 11 instances qui dépendaient de la Police Fédérale pour un total de 35 000 pesos par mois, et que les chefs et les inspecteurs du Gouvernement de la ville de Buenos Aires touchaient de l’argent pour empêcher inspections et fermetures.

Des jeunes filles ont aussi déclaré qu’elles avaient été emmenées au Mexique.

Lorena a été victime d’une tentative d’homicide : le 29 octobre dernier, deux gros durs ont tenté de l’attaquer chez elle à San Isidro. Raison pour laquelle le procureur Colombo a demandé une garde et l ministre de la Sécurité, Nilda Garré, a ordonné que celle-ci soit confiées à des Gendarmes.

Raúl Martins avait déjà été dénoncé devant le procureur José Marà­a Campagnoli pour le délit d’encouragement et de facilitation de la prostitution. Ses états de service en tant qu’ancien agent du SIDE et ces dénonciations ont eu comme conclusion de le conduire à Cancun, où il instaura - toujours selon les déclarations de sa fille - un bordel réputé, The One, qui avait le même nom que celui qu’il tenait et continue à tenir dans la capitale fédérale [d’Argentine] dans la rue Chacabuco.

Au Mexique, cela a fait un véritable scandale parce que les autorités fédérales accusaient les autorités provinciales du département de Quintana Roo, de couvrir Martins.

Entre autres, elles leur imputaient la facilité avec laquelle l’ex agent de la SIDE obtenait des visas pour les filles argentines qui travaillaient dans ses bordels : Divas, Ellegance, The One, Maxims (Playa del Carmen) et Mix Sky Lounge. Le premier a été fermé, mais le second a été réouvert depuis le scandale. Dans le pays du Nord est en vigueur un ordre d’expulsion de Martins, mais son équipe d’avocats présente un argument juridique après l’autre et sa situation actuelle est qu’il ne peut sortir du Mexique car il ne pourrait pas revenir.

Il y a un an, Martins a commencé à ignorer son épouse et ses trois filles, lesquelles vivent toutes trois en Espagne. Pour cette raison, Lorena a décidé de simuler un rapprochement pour s’infiltrer dans l’organisation et réunir des éléments pour dénoncer son père, ses activités, et la manière dont il était en train de dépouiller sa mère et les trois filles. Ce faisant, elle a découvert que Martins vivait avec une autre femme, Estela Percival, et qu’il faisait parvenir à de nombreux prête-nom une énorme quantité de biens et de comptes. A l’intérieur de l’organisation, Lorena a eu accès aux mails contenant les informations sur les commissions payées et elle a vu de près tout le processus de traite des personnes, y compris leur recrutement en Argentine. Durant cette années la jeune femme de 35 ans a été épaulée par sa mère et est entrée aussi en relation avec Claudio Lifschitz, ex avocat de Martins au Mexique qui l’a aussi dénoncé en temps voulu, déclenchant un scandale à Cancun et dans le gouvernement Mexicain. Le sombre histoire a un rapport avec le cas de l’AMIA.

Lorena a révélé à Pagina 12 « qu’ils promettaient aux Argentines un emploi de réceptionniste ou de modèle, en leur disant qu’ils pourraient leur faire gagner beaucoup d’argent. Ils leur payaient les billets d’avion, les hébergeaient, et leurs promettaient des papiers pour séjourner légalement au Mexique. Sous prétexte qu’il y avait besoin des passeports pour faire les démarches à l’immigration et pour s’assurer qu’elles rembourseraient leurs dettes de transport, ils gardaient leurs passeports.

« Une fois qu’elle étaient installées - continue à raconter Lorena - ils arrêtaient les aides supposées, comme l’était l’hébergement, rendaient compliquée l’immigration, et les délaissaient. Ce processus que mon père appelait « briser les filles » conduisait à ce qu’elles finissent par accepter de rendre des « services ». il restait à Martins la moitié de ce que gagnait chaque fille.

Dans la plainte qu’elle a déposée à la Justice, Lorena Martins décrit minutieusement la méthodologie utilisée.

- « Les filles étaient payées pour les services rendus selon un formulaire numéroté et avec des numéros qui correspondaient à des cartes. Par exemple, un et deux sont des danses d’un genre différent, trois c’est une danse avec quelque chose de sexuel, comme le sexe oral, par exemple, quatre c’est quand la fille « monte ».

- « Quand les filles voulaient s’en aller du bordel, elles avaient d’abord a donner la moitié de ce qu’elle avaient gagné, en en rendant compte par les cibles numérotés qui sont marquées. En plus ils leur mettaient des amendes. Parfois c’était pour des refus à quelques clients, mais d’autres fois les amendes étaient utilisées pour soutirer de l’argent aux filles. Elles ne pouvaient s’en aller si de l’intérieur et par portable on n’avait pas donné l’autorisation à la sécurité de la porte de les laisser sortir. L’autorisation était donnée quand elles avaient payé ce qu’elles avaient à payer. En réalité, elles étaient privées de liberté. »

Lorena a raconté au journal que les amendes les plus importantes étaient quand elles donnaient leur numéro de téléphone à un client, quand elles essayaient de lui donner rendez-vous ailleurs, quand elles disaient au client qu’il restait dans la « maison » une partie pour les cas de manque de respect au client, quand elles l’emmenaient dans la chambre sans qu’il boive, ou, simplement pour quelqu’autre chose avec laquelle la « maison » n’était pas d’accord.

« Aussi bien Martins que sa concubine, Percival, faisaient sortir de force les filles d’Argentine et contre un tarif de 3 000 pesos mexicains (quelques 200 dollars) avec les narcotrafiquants avec lesquels ils voulaient rester en bons termes. Les filles qui refusent sont mises à l’amende. Et si elles recommencent, ils les laissent à la grâce de Dieu dans un pays qui n’est pas le leur. »

Lorena raconte que quand elles cessent de servir, parce qu’elles ne supportent pas que tant d’argent ne leur revienne pas ou parce qu’elles sont très mêlées à la drogue, ils ne leur permettent plus d’entrer au bordel, les laissant sans argent pour rentrer en Argentine. »

Après avoir fait un longue déclaration à l’Ufase, le procureur Marcelo Colombo a décidé de transmettre la plainte à la Camara Federal, qui a statué sur son sort. Il est possible que le juge Oyarbide se retire de la procédure parce qu’il a déjà eu à faire à des proches de Martins du même genre ? Pour sa part, Pollicita abordera le cas aujourd’hui même (…)

Source ; http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-185073-2012-01-09.html

Autres articles (en espagnol) de Pagina 12 sur ce sujet :

11 mai 2012 - Plainte rejetée pour Lorena Martins

27 avril 2012 - La juge n’a vu aucun délit

28 avril 2012 - De la traite on ne parle pas…

4 avril 2012 - Nous ne permettrons pas qu’on emmène nos filles

26 mars 2012 - Ils n’ont même pas fait d’inspection

9 février 20123 - Le roi de la prostitution

29 janvier 2012 - La connexion mexicaine se précise

10 janvier 2012 - Les preuves du réseau de prostitution

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