Dans la série AQBI aujourd’hui nous aborderons le cas de l’immigré et de l’intégriste.
En France, le constat sur l’immigration se fera en 1969 par le ministre d’Etat chargé des affaires sociales, Maurice Schumann. Dans un article publié dans la Revue de la Défense Nationale intitulé « nouveau phénomène migratoire depuis les indépendances »il affirme que « le groupe des étrangers se développe dix fois plus vite que celui des Français, cette constatation prend une portée singulière si l’on observe que la France connaît un changement profond dans l’origine géographique des immigrants. Si notre pays a été pendant longtemps un pays d’accueil où l’assimilation des étrangers ne posait pas de problème majeur, les immigrants étaient pour la plupart des voisins dont la mentalité et les aspirations étaient très proches de celles de notre population(1) »
Ces propos sont la genèse de ce qui constitue aujourd’hui le concept « d’immigration choisi ». Il y aurait donc des immigrés non assimilables, qui seraient en France pour s’étendre et profiter du système. Ces immigrés ont aussi une culture différente de la notre, un mode de vie trop éloigné. La distance n’a pas gêné à entreprendre la colonisation, la différence culturelle aussi. Ainsi un certains nombres de lois ont été votés :
– La loi relative à la maîtrise de l’immigration au séjour des étrangers en France et à la nationalité (loi du 26 novembre 2003) augmente de 12 à 32 jours le délai de rétention des sans papiers.
– La loi relative au droit d’asile (du 10 décembre 2003) dresse une liste des pays sûrs et rend le rejet de la demande d’asile possible sous l’autorité des ministères de l’intérieur et des affaires étrangères.
D’autres lois réduisent aussi le droit d’asile, la possibilité de reconduction automatique de la carte de séjour tous les dix ans et réduit les possibilités de regroupement familial. Le problème de l’immigration a toujours été une arme politique qui légitime la réélection d’un Président ou instaure un poids considérable à des partis politiques dont « la lutte contre l’immigration » est un slogan au nom de « la préférence nationale ». L’immigré est considéré comme « le cancer social » du territoire national. La France n’est pas le pire en matière d’immigration, chaque pays à sa méthode. L’Italie elle, bénéficie de la lutte d’un parti d’extrême droite « la ligue du nord » qui dénonce l’arrivage permanent des immigrés et peut signer un accord avec celui qui était considéré comme l’ennemi de l’Occident, l’ancien Président de la Libye, Kadhafi pour bloquer l’arrivage des immigrés de l’Afrique du Nord. L’Allemagne intègre depuis fin 2001 de nouvelles possibilités d’expulser au nom du terrorisme international. L’Europe durcit le droit d’asile en émettant la possibilité d’expulser toute personne en cas de soupçon de participations à des activités terroristes. Le cas des étrangers demandant un droit d’asile pour éviter la torture dans leurs pays ne peut faire l’objet d’une expulsion au nom de la convention des droits de l’homme dont l’Europe est signataire. On peut donc aboutir à une situation où l’étranger ne peut être ni expulsé, ni régularisé. Il est quand même diabolisé par les dirigeants politiques parce que l’immigré peut être ressorti à tout moment comme une banderole.
L’échec de la politique nationale c’est l’immigré, le chômage aussi, la concurrence des salaires à la baisse sont aussi de sa responsabilité, alors la politique de la peur c’est celle qui désigne l’immigré comme le responsable de l’insécurité intérieure, parce que l’immigré n’est bon que pour une chose comme l’affirme le sociologue Abdelmalek Sayad :« un immigré n’a sa raison d’être que sur le mode du provisoire et à condition qu’il se conforme à ce qu’on attend de lui : il n’est là et n’a sa raison d’être là que par le travail, pour le travail et dans le travail ; parce qu’on a besoin de lui, tant qu’on a besoin de lui, pour ce pourquoi on a besoin de lui et là où on a besoin de lui(2) ». Après avoir fermé les frontières pour lutter contre l’immigré, il faut aussi mener une lutte de l’intérieur, notamment empêcher l’activisme des intégristes, devenu l’ennemi intérieur le plus redouté au niveau international.
L’intégriste est celui qui croit en l’intégrisme dont la définition est un croyant qui se réclame d’une certaine tradition et refuse toute évolution. Aujourd’hui l’amalgame entre intégriste et islamiste reste un problème. Le fait que nous acceptons d’employer ce terme est problématique : c’est donner une légitimité à ceux qui au nom d’une religion se permettent de tuer leur prochain. Lorsque les évangélistes ont envahi l’Afrique pour l’évangéliser personne ne les as décrit comme des « christianistes » ou encore les attentas Israéliens contre les anglais après la création de l’Etat d’Israël en 1948, n’ont pas été qualifiés de « judaïste ». Parler d’intégriste permet déjà de ne pas stigmatiser des croyants et de ne pas légitimer leur action.
Au niveau international, une guerre depuis maintenant dix ans est mené par les Etats-Unis et ses alliés Européens pour lutter contre l’intégrisme, qu’il faut sous entendre « l’islamisme » comme étant une dérive de l’islam.
Concernant la France, il faut remonter en 1992 avec la publication dans la revue « Défense » d’un numéro spécial consacré à « L’Islam, la France, les Musulmans ». Trois auteurs, entre autre, Moustapha Benchenane, directeur du séminaire au Collège de défense, le Général Georges Lavernhe, ancien conseiller militaire du gouvernement Libanais et Tony Roche, ancien auditeur à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale vont contribuer à l’idée que :
« La France subit fortement aujourd’hui l’impact d’une immigration de culture musulmane et que cette situation fait courir à la France un grave risque politique qui peut déboucher sur des affrontements (3) ».
Ils se servent notamment d’un sondage publié en 1989 qui montrait que la majorité des français « de souche » ont peur de « l’islam politique ». Ils iront jusqu’à affirmer que les émissions proposées par les chaînes arabes, notamment l’Arabie Saoudite peuvent aboutir à un ébranlement des valeurs françaises au nom du particularisme religieux que prolifère l’islam. Pour eux il y a deux sortes de musulmans :
Les « imams formés à Château Chinon » dont ils avaient pour eux peu d’estime et l’émergence d’un « islam pépère » selon la formulation de l’orientaliste Bruno Etienne.
Il faut débusquer « les réseaux islamistes cachés ».Un an plus tard, en 1993, l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale va publier un rapport intitulé « L’Islam, un danger potentiel ». Ce rapport considère que le droit pour les minorités constitue un danger potentiel.
La conclusion de ce rapport est « qu’il faut mettre en oeuvre l’ultime préservation de notre identité nationale ». Ce rapport stipulait qu’en vertu du droit d’asile et des conditions dramatiques de la dictature au Maghreb, la France se devrait d’accueillir des intégristes qui seraient susceptibles de mettre un terme à l’identité nationale.
Enfin, en vertu de la loi, « l’emploi de la force est légitime ». Concernant les Etats-Unis, la lutte contre « l’islamisme » est une guerre sans fin. Les Etats-Unis mènent une double guerre : celle de l’ennemi extérieur en Irak et en Afghanistan et celle de l’ennemi intérieur, l’islam « non modéré » ou "le gentil musulman buveur d’alcool, danseur en boîte de nuit et salafiste (étrange toute ces contradictions ?), un terme aussi contraignant que le terme « islamisme » : une croyance s’applique à sa juste mesure, on ne la modère pas tout comme l’extrémisme, c’est aussi un faux débat.
C’est le débat du moment qui permet de fermer les yeux sur la crise Européenne, attendez notre berger allemand nous sauvera, n’ayez aucun doute contre la hausse des prix, les injustices, le chômage, le marché financier car un seul slogan vous sauvera " restez RAID et tout ira bien" , surtout méfiez vous de vos voisins car AQBI est de partout. Achetez vous un caniche comme notre ministre de l’intérieur pour pouvoir détecter une éventuelle bombe et toi la petite mémé, un bon conseil, si tu veux vivre dans ce pays en paix évite de sortir avec ton sac car AQBI autorise le vol pour financer les attentas.
(1).Serge Quadruppani, La politique de la peur, éditions seuil, 2001, page 193.
(2).Institut National des Hautes Etudes pour la Sécurité, livre blanc publié par la Confédération of European Security, décembre 2008.
(3).Serge Quadruppani, La politique de la peur, éditions seuil, 2001, page 173.
Sayid, un citoyen du monde.