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Un nouveau magazine "L’Impossible" - sortie le 13 mars

Pourquoi je crée L’impossible ? http://www.limpossible.fr/

1 - Parce que des journaux m’ont donné, dès mon plus jeune âge, des informations sur l’état du monde. Du monde entier. Sur l’état de la société dans laquelle je vivais. Parce que certains de ces journaux ont façonné mon esprit - mon esprit critique, parce que certains journalistes dans ces journaux - ou parfois certains écrivains, certains penseurs, certains artistes, certains intellectuels, certains chercheurs, certains photographes, certains dessinateurs, certains inconnus dans ces journaux, ont bouleversé fugacement ou durablement mon état d’esprit. A l’égal des oeuvres d’art ou de pensée. A l’égal de certains livres, de certains films, de certains manuels ou traités, à l’égal de certaines pièces de théâtre, à l’égal de certains films, à l’égal, parfois, de l’art entre tous énigmatique - la musique. Et aussi à l’égal de certaines rencontres, de certains voyages, à l’égal de certains amis, à l’égal de certains enfants, à l’égal de certains sages, à l’égal de certaines amours.

2 - Parce que je veux changer le monde. Je pense qu’on ne peut pas décider, préméditer, organiser le changement vrai du monde. Mais on peut changer l’état d’esprit de ceux qui habitent ce monde et qui, un jour, si les circonstances le permettent, contribueront au vrai changement du monde. Qui, pour être vrai, devra être inspiré par le souci de justice dans l’ordre de l’organisation des sociétés humaines, par le souci de loyauté dans l’exercice de la pensée, par le souci de célébration de la beauté de la vie sur terre dans toutes ses manifestations y compris les plus folles, les moins imaginables.

3 - Parce que l’information est morte, c’est-à -dire illisible, inaudible, invisible, si elle n’est pas animée-ranimée par les mots, par une langue, par un style, par une pensée, inédites. Un journal doit être un événement, au sens radical de ce mot, dans la vie de chacun. Il doit troubler. Il doit inquiéter. Il doit émouvoir. Il doit transmettre l’énergie vitale sans quoi nous nous effritons de jour en jour. Ainsi, drogue entre toutes bienfaisante, il créera une addiction.

4 - Parce que tout part toujours d’une communauté qui se forme et qui s’identifie, puis qui, progressivement, forme une autre communauté, plus vaste qui se forme et qui s’identifie. Qui, elle-même, se forme et qui, progressivement (ou soudainement - qui sait ?) forme une autre communauté. Ainsi d’une vague, ainsi des vagues, ainsi de la mer (ainsi parfois de la tempête). Ainsi de la première communauté de ceux et de celles qui créent ce journal. Ainsi de la communauté à venir de ses lecteurs : à l’impossible, nous sommes tous tenus.
Rejoignez-nous.

Michel Butel
janvier 2011

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Tous ceux qui ont connu "L’Autre Journal" du même Butel se réjouiront de la nouvelle.

URL de cet article 16093
   
Claude Lanzmann. Le Lièvre de Patagonie. Paris : Gallimard, 2009.
Bernard GENSANE
Il n’est pas facile de rendre compte d’un livre considérable, écrit par une personnalité culturelle considérable, auteur d’un film, non seulement considérable, mais unique. Remarquablement bien écrit (les 550 pages ont été dictées face à un écran d’ordinateur), cet ouvrage nous livre les mémoires d’un homme de poids, de fortes convictions qui, malgré son grand âge, ne parvient que très rarement à prendre le recul nécessaire à la hiérarchisation de ses actes, à la mise en perspective de sa (…)
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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

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