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Londres 2012 - «  Pas de femmes, pas de Jeux »

Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne, qu’elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques, de sexe ou autres, est incompatible avec l’appartenance au Mouvement olympique. Ceci est un fondement de la Charte olympique. Or, cet été à Londres, vous ne verrez certainement pas de femmes saoudiennes. En plus de ne pas avoir le droit de conduire, ni de s’adresser à des hommes n’étant pas de leurs familles, il leur est interdit de participer à des compétitions sportives. L’ONG Institute for Gulf Affairs lutte pour que la Charte soit respecté et demande le boycott des pays pratiquant cette discrimination. Ali Al-Ahmed et Jolane Lauzon ont répondu à nos questions.

Quels pays sont concernés par votre action ?

Notre organisation se spécialise sur la région du Golfe. Pour ce qui a trait à notre campagne No Women No Play, nous concentrons toutes nos énergies sur la situation des femmes en Arabie Saoudite, pays extrêmement rétrograde. Notre but est de mettre de la pression sur les dirigeants saoudiens via la médiatisation de leurs pratiques et le support de la communauté internationale. Puisque les prochains Jeux Olympiques se tiendront à Londres, nous sommes entrés en contact avec plusieurs pays européens, par le biais de leurs ambassades américaines. Par exemple, nous sommes entrés en contact avec la Belgique, le Royaume Uni, l’Irlande, l’Espagne, etc.

Êtes-vous entendus par les organisateurs des JO ?

Il est très difficile d’influencer les décisions prises par les organisateurs des Jeux Olympiques. Nous avons réussis à entrer en contact avec certains Comités Olympiques nationaux, dont celui de la Belgique, mais aucune action concrète n’a été prise. Nous avons aussi pris contact avec M. Sebastian Coe, le Président du comité d’organisation de Londres 2012, qui nous a expliqué qu’il préférait améliorer le droit des femmes en Arabie Saoudite en discutant avec les représentants du pays plutôt qu’en leur mettant la pression ou en les menaçant de suspension. Rappelons que deux pays ont été suspendus dans l’histoire des Jeux, soit l’Afrique du Sud, en raison de l’apartheid, et l’Afghanistan, pour son régime violent et sexiste des talibans. Nous nous basons sur ces deux précédents afin de demander la suspension de l’Arabie Saoudite, tant et aussi longtemps que la situation des femmes ne s’améliorera pas.

Il est important de mentionner que la Charte olympique précise qu’aucune discrimination ne doit avoir lieu au sein de la compétition. Alors, nous pouvons constater que le Comité ne respecte pas sa propre charte.

Avez-vous un soutien d’autres organisations des droits humains ? Y a t-il des répercussions médiatiques ? Des réactions des Etats incriminés ?

Nous avons publiés plusieurs articles dans différents journaux tel que le New York Times. L’organisation Human Rights Watch s’est alliée à nous et publiera un rapport sur la situation des femmes en Arabie Saoudite dans les prochains mois. Nous préparons aussi une alliance avec Human Rights First. Enfin, nous croyons que l’Arabie Saoudite craint les foudres de la communauté internationale par rapport au droit des femmes, puisqu’elle a annoncé dernièrement que les femmes pourraient voter en 2015. Une telle déclaration vise à prouver leur bonne foi. Néanmoins, repousser à trois ans encore un droit que les femmes attendent depuis des décennies est insultant.

Les organisations féministes occidentales sont pour l’interdiction des vêtements couvrant le corps des athlètes musulmanes car, selon elles, ces tenues (comme le voile) sont des signes de domination masculine. Qu’en pensez-vous ?

Nous promouvons le libre choix. Le voile est un symbole religieux très important pour certaines femmes et elles le portent non par obligation mais bien par choix. Ainsi, nous ne sommes pas contre le port du voile lorsqu’il s’agit d’un choix délibéré. Nous savons que certaines organisations françaises le perçoivent comme un signe d’asservissement et il s’agit d’un débat excessivement délicat. Toutefois, obliger les femmes qui le portent à ne plus le porter réduirait aussi leurs droits. Nous voulons leur liberté et choisir pour elles ce qu’elles doivent porter ne concordent pas avec notre définition de la liberté.

Plusieurs fabricants se spécialisent déjà dans ce type de vêtements : ceux-ci répondent ainsi à certaines contraintes religieuses, mais sont aussi de confort et de sécurité.

Nous sommes conscients que si les femmes pouvaient participer sous la bannière saoudienne, leurs vêtements refléteraient probablement l’aspect conventionnel de la monarchie. Mais, nous ne voudrions absolument pas qu’une question de costume réduise la chance de certaines femmes de pratiquer un sport et de participer à des compétitions internationales. Tous nos efforts seraient vains.

Interview réalisée par Cédric Rutter

Source : Brukmer

voir aussi Site de Institute for Gulf Affairs

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