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Barbarisme versus barbarie

« [Le terme [1] de "génocide’] est devenu difficile à manier, les historiens lui préfèrent les mots "massacre de masse", "anéantissement", "extermination"… La notion de génocide a été adoptée au moment des procès de Nuremberg. Elle a alors été définie par la "volonté expresse d’extermination d’un groupe social ou racial". (…) Robert Badinter [2] a plusieurs fois déclaré que, si les lois mémorielles depuis la loi Gayssot étaient passées devant le Conseil constitutionnel, elles auraient toutes été retoquées. (…) Les historiens ne peuvent qu’être réticents aussi sur la notion de crime contre l’humanité associée au génocide. (…) Si on se met à s’ériger en conscience universelle, alors condamnons les Américains pour les Indiens, les Chinois pour les Tibétains… L’histoire tout entière est un crime contre l’humanité ! »

Pierre Nora [3] 23 décembre 2011.

Il semblerait bien que dans un bel ensemble, le président français et la représentation parlementaire française dans tout son spectre, aient entrepris de convaincre les derniers sceptiques que "les Français sont [bien] des veaux", pour paraphraser le Général, à en croire son fils Philippe ainsi que la Fondation Charles de Gaulle, en légiférant une nouvelle fois sur l’histoire, une prérogative que l’on croyait réservée aux pouvoirs totalitaires.

Il ne leur sera donc rien épargné à ces infortunés Français, après que par exemple ce même bel aréopage (de leurs élus…) leur ait expliqué qu’ils n’avaient pas bien voté en mai 2005 s’agissant du traité constitutionnel européen (TCE) et l’ait malgré tout adopté contre leur gré fin 2007, sous la forme à peine déguisée du traité dit de Lisbonne, avec donc la bénédiction de ce parlement français, voila que, comme le remarque Ahmet Davutoglu, [4] de même que "les autocrates du Moyen-Orient dictent à leur peuple ce qu’ils doivent penser et dire, c’est ce qui se passe en France en ce moment."

Gracchus Babeuf.

[1] Les puristes diront néologisme.

[2] Robert Badinter a été président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995.

[3] Pierre Nora est un historien français, membre de l’Académie française, théoricien de "la mémoire collective".

[4] Ahmet Davutoglu est Ministre des Affaires étrangère de la Turquie.

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"Il est difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu’un lorsque son salaire lui impose de ne pas comprendre."

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