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Chantage à l’emploi

Combien de fois n’a-t-on pas entendu de la part des commentateurs et des politiques que l’intransigeance des revendications salariales mettrait le pays à genoux. Il faut bien admettre que ce discours culpabilisant a porté ses fruits, et au fil du temps, on a vu les organisations syndicales mettre un bémol à leurs revendications. Depuis les années 80 la classe ouvrière de France a perdu des acquis arrachés par de longues luttes au cours des décennies passées, le principal acquis étant le droit démocratique de négocier collectivement le niveau de salaire.


Par le biais du chantage
à l’emploi dans un premier temps, les grands patrons ont réussi à corseter les organisations syndicales, les amenant peu à peu à participer à la bonne gouvernance des entreprises, non seulement en les dissuadant de défendre les intérêts des travailleurs mais aussi en tentant d’impliquer les syndicats dans l’application des plans patronaux, soit disant dans l’intérêt de la « collectivité économique », comme si les travailleurs et les représentants de la finance internationale avaient des intérêts communs ! Les directions des organisations syndicales et les représentants des partis se réclamant des travailleurs n’ont pas su résister au chantage des capitalistes et ont céder sur la question des salaires.


Depuis 1983,
ce sont des reculades successives, qui leur ont permis d’amasser un immense trésor de guerre qu’ils utilisent pour délocaliser les entreprises et la production. Au nom de l’intérêt général, ils exigent toujours d’avantage de sacrifices de notre part. Sous le prétexte de la crise économique, alors que les bénéfices explosent

années après années, les grands patrons de l’industrie ont jeté au chômage et dans la précarité des millions de travailleurs, permettant ainsi aux capitaines d’industrie de parfaire leur chantage. Nous avons tolérer la transformation d’une partie croissante des ouvriers en chômeurs chroniques, en miséreux vivant des miettes d’une société en décomposition.

Le droit au travail est le seul droit sérieux que le travailleur ait dans une société fondée sur l’exploitation. Cependant, ce droit lui est enlevé à chaque instant. Les travailleurs doivent donc se réapproprier les syndicats et mettre au centre de leurs revendications l’échelle mobile des salaires mais aussi l’échelle mobile des heures. Il ne s’agit pas des 35 heures mais du véritable partage du travail existant avec maintien du salaire .En effet est-il tolérable que des millions de travailleurs soient en état de précarité alors que la finance internationale exhibe sans aucune pudeur sa réussite.

Contre ceux qui ont résisté, les journalistes et les politiques ont glosé sur les régimes spéciaux, sur ces « bénéficiaires de lois obsolètes », sur ce « privilège intolérable ». Mais ces journalistes ont oublié de mentionner le « privilège intolérable » des actionnaires, ces « bénéficiaires » d’abattements fiscaux, et de démontrer la « nécessité économique et démocratique » de taxer leurs revenus financiers. Mais ils n’ont pas fait le moindre lien entre la misère des uns et l’opulence affichée sans retenue par ceux qui nous demandent de faire des efforts et de se serrer la ceinture.

Par le biais du chômage de masse, les capitalistes ont réussi leur opération chantage. Les patrons aidés par les gouvernements successifs ont rusé afin de culpabiliser les travailleurs qui se battaient pour leurs droits et pour leurs salaires. Alors il est certain que face aux revendications de l’échelle mobile des salaires et des heures, ceux là même qui exhibent leurs richesses démontreront l’ "impossibilité de réaliser" ces revendications. Pourtant, il s’agit de nous préserver de la déchéance, de la démoralisation et de la ruine.

CHAPOUTIER

Article publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/11/25/chantage-a-l%E2%80%99emploi-2/

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Le choix de la défaite - Les élites françaises dans les années 1930
Annie LACROIX-RIZ
Comment, pour préserver leur domination sociale, les élites économiques et politiques françaises firent le choix de la défaite. Un grand livre d’histoire se définit premièrement par la découverte et l’exploitation méthodique de documents assez nombreux pour permettre des recoupements, deuxièmement, par un point de vue qui structure l’enquête sur le passé (Annie Lacroix-Riz répond à Marc Bloch qui, avant d’être fusillé en 1944, s’interrogeait sur les intrigues menées entre 1933 et 1939 qui (…)
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Ce qui nous fait avancer, ce sont nos sources. Ce sont des gens, sans doute, qui sont à l’intérieur de ces organisations, qui veulent du changement. Ce sont à la fois des figures héroïques qui prennent des risques bien plus grands que moi et qui poussent et montrent qu’ils veulent du changement d’une manière, en fait, extrêmement efficace.

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