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L’Union sacrée pour sauver le capitalisme

Le piège est en place.

Pour imposer leur politique antisociale expérimentée en Grèce à tous les pays européens (plans de rigueur en place et en préparation en Espagne, Italie, Portugal, France, Irlande, Grande-Bretagne…), ils manient bien sûr le chantage à la dette (alors qu’ils ont eux-mêmes créé cette dette pour enrichir les grandes compagnies financières et se gaver de profits mirobolants, ils osent dire aux peuples condamnés depuis des années qu’ils ont trop dépensé !). Mais ils ont aussi besoin que les travailleurs et les peuples soient désorientés par ceux qui prétendent défendre leurs intérêts.

Depuis des années, les forces dites syndicales financées directement par les Etats-Unis et l’Union Européenne travaillent ainsi à détourner la colère populaire vers des mots d’ordre compatibles avec l’intérêt des grands capitalistes. Ces agents de la bourgeoisie au sein du monde ouvrier viennent de franchir une nouvelle étape lors de G20 de Cannes.

Ils avaient déjà , par la voix de la Confédération Européenne des Syndicats, rappelé le 2 novembre leur soutien inconditionnel à l’UE et remercié Sarkozy et Merkel pour leur action ( !). Ils ont récidivé et réalisent leur rêve de cogestion du capitalisme avec la déclaration commune du Labour 20 (L20, en réalité la CSI et la CES) et du Business 20 (B20) reprise en partie par la déclaration finale du G20. On comprend donc bien pourquoi Mme Parisot , la présidente du MEDEF déclare à qui veut l’entendre : « nous sommes prêts à travailler main dans la main avec les syndicats ».

Sous couvert d’une formule sur la nécessité d’un «  socle de protection sociale  » (formule suffisamment floue et sans traduction concrète pour que le grand patronat y consente), ceux qui se proclament représentants des travailleurs espèrent donner un sérieux coup de pouce aux dirigeants en difficulté du G20, au FMI et à l’UE en évoquant la nécessité que les populations ne perdent pas confiance dans "l’économie mondiale", c’est-à -dire dans le capitalisme !

Dans la période actuelle de reculs sans précédent pour le monde du travail, Chérèque (comme Mailly) se réjouissait dès le 2 novembre d’une telle « avancée » : "Si nous arrivons dans la déclaration finale du G20 à ce que ces sujets soient repris de façon claire, je crois qu’on aura fait une avancée qui n’a jamais été faite au niveau international, c’est très positif".

Quant à B. Thibault,refusant de participer au G20 à Cannes, il ne dépare pourtant pas dans le paysage officiel de cette réunion bunkerisée. Comment interpréter autrement sa déclaration : "Je ne me prêterai pas à cet exercice en laissant à la délégation syndicale de la CSI le soin de porter les revendications communes à l’ensemble du mouvement syndical international et que nous partageons." ?

Pouvoir se réclamer ainsi de la collaboration de classe et en venir à l’union sacrée capital/travail pour sauver « l’économie mondiale », alors que les peuples sont saignés à blanc et qu’Angela Merkel annonce maintenant 10 ans de rigueur à venir, en dit long sur ces dirigeants qui se compromettent et se corrompent chaque jour davantage !

Le système capitaliste en crise ne peut plus se survivre qu’en dégradant en permanence les conditions de vie du peuple, qu’en revenant sur tous les acquis sociaux et démocratiques arrachés par les luttes.

Mais à la base, les travailleurs ne l’entendent pas de cette oreille. Dans ce contexte, les luttes vont se développer, comme en Grèce, comme au Portugal ou une grève générale est annoncée pour le 24 novembre pour dire non au racket des banksters et à la dette, non à l’étranglement des peuples.

C’est en les portant par un syndicalisme qui mène consciemment la lutte de classe et pose la nécessité de changer de pouvoir et de société que les travailleurs montreront tous ensemble en même temps que l’avenir n’est pas le sang et le fer promis par les grands banquiers, les grands industriels et tous leurs larbins.

Le Front Syndical de Classe,

le 6 novembre 2011

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Philippe Bordas. Forcenés. Paris, Fayard 2008.
Bernard GENSANE
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Thomas Friedman, « In Defense of ISIS », New York Times, 14 avril 2017.

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