L’Histoire se répète-t-elle ? Les conflits du monde semblent toujours être le terrain de jeu de "hauts" personnages qui envoient au casse-pipe des hommes jeunes, des quasi-adolescents innocents et effrayés. C’est au point qu’avant les attaques (selon ce que mon grand-père m’avait raconté à propos de la guerre de 1914-1918) les officiers faisaient distribuer à volonté de l’eau-de-vie manifestement trafiquée avec une drogue quelconque à leurs subordonnés. Le jeune transi de peur se transformait en machine de guerre, le temps qu’il fallait pour qu’il emporte dans sa propre destruction celle de ses "ennemis", braves paysans du Mecklembourg ou de Poméranie dopés de la même façon. Quel gâchis !
Qu’il doit être difficile, d’être d’un côté de la barrière que dressent entre eux les humains ! Difficile, parce qu’en étant honnête avec soi-même on aperçoit que les postures roides et pseudo-héroïques côtoient chez les mêmes hommes les lâchetés ordinaires et les combats amour-haine continuels. Toujours dans le même souci d’honnêteté, on découvre chez "l’adversaire" les mêmes ambivalences, au point de douter, de ne plus savoir, de se poser la question de savoir si ce n’est pas "le grand résistant" qui trahit le plus, empêchant par son intransigeance maladive une réconciliation entre humains profondément humains.
Ceci dit, au temps béni de Madame Thatcher l’ennemi était bien reconnaissable : c’était elle personnellement, ennemie du genre humain tout entier dans sa morgue détestable. Les personnages d’État doivent être, dans leur grande majorité, des malades. Ce fut reconnu pour Hitler, comme pour le féroce Staline. Rappelons-nous des Borgia, tout autant que de l’intraitable William Pitt qu’obsédait la réussite de Napoléon. Heureusement, des humains lucides ont su tourner en dérision ces va-t-en-guerre peu soucieux de la vie d’autrui, comme Christian-Jaque dans son film "Fanfan la Tulipe".
Malheureusement, les guerres continuent, aussi absurdes et meurtrières qu’autrefois. Au nom d’une logique dite "économique" pas même assumée officiellement (les cauteleux propagandistes osent sortir les mots "humanitaire", ou "protection" pour faire avaliser les pires crimes), des "responsables" comme Blair ou d’autres imposent la destruction de pays entiers, l’Irak, la Libye par exemple. N’y a-t-il pas un côté hystérique, à vouloir tant faire le mal, en rejetant toute la responsabilité sur la victime ? Le spectacle de l’actuel Secrétaire d’État US, à la nouvelle de l’assassinat de son "ennemi" Mouammar Kadhafi, donne froid dans le dos.
Plus que jamais, il est évident que les "Grands De Ce Monde" (encore des majuscules, peut-être ?) ne sont que des personnes auxquelles manque un équilibre, qu’elles compensent par un sens théâtral souvent reconnu aux sociopathes. Le sont-elle ? Pas forcément, mais un entourage défavorable les a contaminées au point d’en adopter les rites et les comportements.
Comment sortir de cette ornière menant l’humanité entière à sa perte ? Sans doute faudra-t-il qu’un mouvement mondial dépossède du pouvoir ces personnages maléfiques. Pour autant, il ne faudra pas que d’autres personnages prennent la relève, ce qui ne servirait à rien : le Pouvoir devra rester à tous et à personne, dans une démarche éminemment collective et salutaire. Mais il s’agit là d’une démarche totalement révolutionnaire, en son essence même ? Bien sûr. Cela demandera de la part de tous et de chacun une prise de conscience aiguë de sa propre responsabilité sur l’avenir. Cela demandera de véritables efforts de la part de tous. Grandeur, et servitude. Ou la mort, dans un conflit ultime orchestré par les irresponsables "responsables", ceux qui se disent toujours "pas coupables". Facile.
L’Humanité a le choix, si elle le veut. Si elle n’a pas de volonté, ce sera le néant. Elle aura le sort qu’elle mérite. Il faut que chacun en soit bien conscient. Non, il n’y aura pas de Deus ex Machina, de SuperHéros qui viendront faire le boulot à notre place. Nous serons tous des héros, ou tous inclus dans le Zéro ultime.