la Criirad porte plainte
LYON - La Criirad a annoncé mercredi avoir déposé plainte contre la filiale d’EDF exploitant l’installation Centraco, lui reprochant d’avoir sous-évalué la radioactivité après l’explosion mortelle d’un four mi-septembre, sur le site nucléaire de Marcoule (Gard).
La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a déposé plainte auprès du TGI de Nîmes pour forte sous-évaluation de l’activité réelle des déchets radioactifs en cours de fusion.
L’irrégularité est manifeste, souligne la Criirad, selon laquelle soit la contradiction entre l’activité des déchets et les rayonnements qu’ils émettent a échappé à l’exploitant, traduisant un grave défaut de compétence, soit elle a été volontairement sous-évaluée.
Selon un communiqué de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) du 29 septembre, les vérifications ont démontré que le four contenait près de 500 fois plus de radioactivité que la Socodei, l’exploitant filiale d’EDF, ne l’avait déclaré initialement.
La plainte de la Criirad s’appuie également sur trois autres éléments : défaut de protection contre les risques d’explosion et de dissémination de substances radioactives suite à l’intervention directe des opérateurs sur le contenu du four, retard inacceptable dans la mise en oeuvre du confinement - plus d’1H40 - et défaut d’information du public.
L’association, qui avait annoncé fin septembre son intention de saisir la justice afin de sassurer que toutes les responsabilités sont bien recherchées et établies, a adopté cette décision à l’unanimité du conseil d’administration le 14 octobre.
Cette explosion avait fait un mort et quatre blessés, dont un très grave, le 12 septembre, dans l’installation Centraco à Codolet (Gard), près du site nucléaire de Marcoule. Elle avait été classée par l’ASN au niveau 1 (sur 7) de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES).
Quand l’ordre est injustice, le désordre est déja un commencement de justice.
Romain ROLLAND