La confiance des marchés OU la confiance du peuple ?
On pourra certes évoquer la complexité des choses et du monde, mais dans la confrontations d’idées et les enjeux du moment, la complexité c’est d’abord l’enfumage et la tentative d’écarter le peuple de ce qui le concerne au premier chef.
Sur la crise, un sondage récent indique que 85% des français ignorent la cause principale de la dette publique.
Mais dans nos grands médias, que font les "experts économiques" qui n’ont pas vu venir la crise pour éclairer la situation ?
A grands cris effrayants (et grassement payés), ils désignent le coupable idéal : "Nous" aurions vécu au dessus de nos moyens, l’Etat aurait fait trop de dépenses publiques (pour la santé, pour l’éducation, pour les services publics…) et l’heure est venue des plans de rigueur et d’austérité à répétition. Comme en Grèce !
Il s’agit de nous faire consentir en nous culpabilisant aux politiques qu’ils veulent mettre en oeuvre pour le compte des puissants et de l’oligarchie au pouvoir !
Et nous devrions baisser la tête ?
Cette argumentation est fausse et mensongère !
Les causes de la dette publique, ce ne sont pas les dépenses sociales qui sont au contraire des investissements pour le développement économique, pour la croissance et pour l’emploi.
Les causes de l’augmentation et de l’aggravation de la dette, ce sont d’abord :
Les causes récentes :
– le manque de rentrées fiscales par exonération des plus riches (le bouclier fiscal en est l’illustration) et des grandes entreprises : des dizaines de milliards d’euros !
– le renflouement massif des banques depuis la crise de 2007/2088 (plusieurs centaines de milliards d’euros !
Les causes profondes, les plus graves :
– depuis 1973, l’obligation pour l’état de ne plus emprunter auprès de sa banque nationale (à 0%) mais auprès des marchés financiers et des grandes compagnies financières qui s’engraissent comme jamais. Cela se traduit par la privatisation de la fonction monétaire qui est attribuée aux banques. C’est à partir de ce moment que la dette publique augmente alors qu’elle était nulle !
– En 1992, l’article 104 du Traité de Maastricht confirme cette contrainte en planifiant un euro au service des multinationales et en interdisant tout emprunt des États auprès de leur Banque centrale et de la Banque Centrale Européenne.
– En 2007, l’article 123 du Traité de Lisbonne stipule : « Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres.
– En 2011, le Pacte euro-plus adopté le 11 mars par le Conseil européen (sommet des chefs d’État et de gouvernement des 27) verrouille complètement la situation et un projet de nouveau traité (dans le dos des peuples) prévoit désormais un véritable coup d’Etat par la création d’un Mécanisme Européen de Stabilité (MES) gérant les politiques économiques et sociales nationales.
Les causes fondamentales de l’accroissement de la dette publique sont donc du côté des politiques de financement public du capital privé et d’enrichissement des plus riches, d’une minorité de plus en plus riche,au moyen du recul des salaires, du recul des droits sociaux (santé, éducation,sécurité sociale…), de la privatisation des fonctions de la puissance publique !
Là sont les causes de la crise : l’endettement des particuliers aux Etats-Unis puis des Etats au profit des banques, des sociétés d’assurances, des fonds de pension …
Et c’est cette politique, cause de la crise, qu’ils voudraient poursuivre et aggraver !
On le voit bien avec la Grèce où les plans de rigueur imposés depuis 2 ans contre la population n’ont fait qu’aggraver la situation puisque mécaniquement moins de salaires, moins de prestations, moins d’activité économique, plus de chômage, c’est moins de rentrées fiscales pour l’Etat et donc l’aggravation des déficits.
Ils persistent dans cette politique non par aveuglement mais par intérêt de classe : ils veulent continuer malgré l’évidence de ce que cela nous conduit au pire, parce cette minorité profite de la situation et continue de s’enrichir tandis que les inégalités et la misère explosent.
C’est pourquoi pour nous les travailleurs, pour les peuples comme le peuple grec en est l’exemple, il n’ y a pas d’autre choix que de s’opposer frontalement à cette politique et à cette oligarchie : rejeter la dette, refuser de la payer, ne pas s’incliner devant leurs exigences et donc perdre leur « confiance ».
Vous avez entendu, M. Hollande !
Vous avez déclaré au cours du récent débat budgétaire et des coupes sombres annoncées : « Il y a des mesures à prendre, le gouvernement n’a pas pris les bonnes, il est encore temps qu’il puisse corriger, s’il ne le fait pas, nous le ferons » ! Donc encore plus de rigueur et d’austérité sous pilotage socialiste, comme en Grèce ou en Espagne !
Décidément, il ne faut rien attendre de bon du résultat électoral de 2012 confiné entre les politiques de rigueur de droite dans la continuité euro-sarkosienne et les politiques de rigueur de "gauche" sous couvert d’un prétendu changement.
Pour sortir de la crise, en finir avec le chômage et l’insécurité sociale, la misère, la précarité il faut sortir de la soumission aux ordres des marchés financiers et de leurs agences de notation, aux diktats de l’Union européenne, reconquérir notre souveraineté populaire et notre souveraineté monétaire.
Oui, pour sortir de la crise, il faut sortir du système !
C’est donc dès maintenant sur nos propres luttes qu’il faut compter comme en 36 où le Front populaire n’a connu ses véritables résultats sociaux comme la conquête des congés payés qu’après les grèves massives et les occupations d’usines.
C’est-à -dire avec l’intervention massive des travailleurs, de la classe ouvrière et du peuple !
Et c’est donc à cela qu’il faut travailler !
TOUS ENSEMBLE !
Banksters nous ne vous devons rien !
Le Front Syndical de Classe,
23 octobre 2011
« Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. »
Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques en 1988.