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Lettre à ceux qui règnent sur l’argent,

avec copie à ceux qui règnent sur l’opinion

babelouest
ancien employé de banque

Lettre ouverte à  :*

Monsieur le Directeur Général

Banque X

Monsieur le Directeur,

Il y a quelques centaines d’années, les humains confiaient leurs avoirs en pièces de monnaie à des professionnels, dont le seul mobilier était le plus souvent un simple banc. C’est même pour cette raison qu’on les appelait des banquiers. Ils avançaient des sommes, soustraites aux dépôts confiés par d’autres usagers, ou les mêmes. Au même titre que les drapiers ou les maréchaux-ferrands, ils faisaient oeuvre de service public.

Aujourd’hui, des institutions gigantesques comme la vôtre collectent on peut le dire de gré ou de force l’argent qui existe, et celui qui n’existe pas. Selon des conditions léoniennes, elles prêtent même aux États, à des taux scandaleux, des liquidités qui de plus en plus ne servent qu’à couvrir les intérêts d’autres emprunts antérieurs. Rappelons qu’autrefois, les États se prêtaient à eux-mêmes, à un taux zéro, les avances de trésorerie nécessaires à leurs investissements : l’utilité des réalisations payait l’effort préalable. Le tableau dressé ainsi est bien entendu schématique.

Pour résumer, au lieu de rester des instruments du bien-être de tous, vous vous servez de ces tous comme d’une source d’enrichissement, en une boulimie malsaine et inutile. Vos employés ne sont plus au service d’usagers, ils utilisent ces usagers, nommés "clients" à leur corps défendant, pour satisfaire des objectifs de "rentabilité". S’agit-il de financer des travaux utiles ? Point du tout, mais des actionnaires avides en veulent toujours plus en une sorte de frénésie à la fois grandissante et contagieuse.

Plus grave encore, cette maladie, car c’est est une assurément, s’est étendue à tous les corps de métiers (assureurs, spécialistes du foncier), à tous les services publics. Nous en arrivons à cette aberration que les nuisibles, tels les spéculateurs, deviennent des modèles, alors que les utiles ou ceux qui voudraient l’être sont déconsidérés, ghettoïsés, ostracisés. Une pyramide de plus en plus lourdement inutile s’est renforcée, au risque de s’effondrer.

Réagissez ! même vous, qui êtes d’une certaine façon des esclaves aussi, pouvez pâtir d’une telle situation. Une nouvelle donne pourrait venir des plus meurtris, mais en raison de la violence actuelle de la pression du haut, cette nouvelle donne pourrait se révéler sanglante, et comme trop souvent ce sont les meilleurs, les plus lucides, ceux qui ont les solutions les plus pertinentes, qui risquent d’être les premières victimes. Ne serait-ce pas dommage ?

Veuillez agréer, Monsieur le directeur, mes salutations inquiètes.

BO

* envoyé aux directeurs généraux de cinq des principales banques françaises, et à plus de 10 quotidiens parisiens et de province

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