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Lettre ouverte du journaliste, Bernard DOZA au Pdt ivoirien, Alassane Ouattara

Bernard DOZA, Journaliste-écrivain à paris, (devenu conseiller en communication politique, de plusieurs chefs d’états africains) est connu, comme leader d’opinions dans les chaînes de radios et de télévisions en France.

Intellectuel et nationaliste de gauche, il a été dénoncé dès 1989, par le PDCI, qui l’accusait d’être devenu (dans les médias) un relais de l’opposition politique en exil, contre la dictature du parti unique…

Celui qui se dit « un ami de Laurent Gbagbo », pour l’avoir rencontré à Paris en 1983 et promotionné dans le combat du multipartisme et de la liberté de la parole, en Côte-d’Ivoire, est présent sur les bords de la lagune Ebrié, depuis le 23 février 2011 au prix fort de la crise post-électorale et celui de sa vie. Et quand son frère de l’ethnie bété et camarade de la gauche socialiste perd le pouvoir un 11 avril de la même année, c’est un Bernard Doza qui non sans retenir ses larmes, en voyant le film de l’arrestation de ce dernier, (les images de l’arrestation dans le sous-sol de la résidence présidentielle, fortement bombardée par des armées étrangères ; Sortit du bunker par des soldats surexcités ; l’ancien chef de l’état est battu, humilié, hué et traîné dans le hall du Golf hôtel devenu, depuis le second tour des élections, le sanctuaire des pro-Ouattara…Son épouse Simone, qui l’accompagne paie rapidement, pour son radicalisme, anti-Ouattara. Violemment jetée à terre dans le hall de l’hôtel, elle voit, ses tresses s’arracher et gardées comme butins de guerre ; Ses vêtements déchirés, l’ex-première dame de Côte-d’Ivoire, pose en photo, avec de jeunes soldats des FRCI, pour la grande joie de la presse à scandale… ), voit aussi, dans ce nouvel ordre politique un kyste, vieux de plus de 50 ans : la monarchie baoulé.

Au moment où les nouvelles autorités parlent de réconciliation et d’une pacification imminente du pays, mais aussi de relance économique, qui donnerait un mieux vivre aux ivoiriens, l’intellectuel veut nous rafraîchir la mémoire. Dans cette longue lettre ouverte et adressée au nouvel homme fort de la Côte d’Ivoire, Bernard Doza nous fait l’économie des conditions de l’accession au pouvoir du président Alassane Ouattara et insiste pour la énième fois sur le rôle prépondérant de l’ancien parti unique, le PDCI, dans la gestion du pouvoir en Côte d’Ivoire :

« Peut-on, en 2011 encore, continuer à gérer la Côte-d’Ivoire, sans aborder dans les faits, le problème de l’indépendance économique ? »

Par Philippe Kouhon, journaliste indépendant.

Lettre ouverte de Bernard DOZA au président Alassane Ouattara :

Monsieur le Président,

Le journaliste d’investigation que je suis, a eu l’impression, que ces soldats d’une cause identitaire, étaient devenus dans la violence postélectorale, les marionnettes d’une vengeance programmée par des mains obscures…

Parce que le spectacle saisissant, de la fin du règne-Gbagbo, s’organise, devant des caméras de complaisance, comme si on voulait frapper l’imaginaire collectif du peuple africain, par des images d’humiliation, qui devaient nourrir un autre destin. Car elles ont été rapidement gravées, pour la postérité sur des disques, qui se vendent actuellement, comme des petits pains dans les rues d’Abidjan.

A travers, le véhicule permanent de ces images par les médias internationaux, on aperçoit, au-delà de la querelle, sur la victoire du 28 novembre 2010, que c’est la Côte-d’Ivoire et l’Afrique noire, qui sont moquées.

Car, les diasporas noires des Etats Unis et d’Europe, qui vivent le racisme au quotidien dans les pays occidentaux, revoient, en 2011(comme avec Patrice Lumumba dans les années 60) l’image du dirigeant nègre, bafoué (par ses propres frères de race), parce que rebelle, à l’ordre du grand maître blanc.

Le doute n’est pas permis, car tout cela, se déroule au lendemain de l’injonction du président français, Nicolas Sarkozy qui affirme : « Je donne jusqu’à dimanche (3 jours) à Gbagbo, pour quitter le pouvoir ».

Dans ces conditions, comment doit-on, rechercher et organiser la paix entre les différents peuples de Côte-d’Ivoire, au lendemain d’une pacification politico-militaire.

Une opération commanditée à travers l’ONU par la France coloniale et exécutée de sang froid à Abidjan le 11 Avril 2011, par des troupes étrangères, à notre pays, pour réinstaurer l’ordre ancien ?

Monsieur le Président,

Si je prends ma plume, en ces temps de crises larvées, c’est parce que, je ne suis pas sûr, que vous êtes foncièrement contre le discours de l’indépendance politique et financière, prôné par les partisans de Laurent Gbagbo, face à la France.
La France, du lobby colonial, qui entretien la pauvreté en Afrique noire, en louant depuis 1853(à travers la « Banque du Sénégal », devenue les multinationales BCEAO et BEAC), le FCFA à 14 pays du continent, au profit du trésor français.

Sinon, comment allez-vous expliquer à la jeunesse ivoirienne, qui chôme depuis les années 80, avec des diplômes universitaires et des grandes écoles, pourquoi, un pays, gorgé de la richesse financière annuelle du Café-Cacao, du pétrole, de l’or, du caoutchouc et du Diamant, échoue-t-il dans la formation technologique des hommes pour le développement industriel, et quelles sont les véritables raisons, du refus de la création d’emploi depuis 50 ans ?

Car, avec ses 20 millions d’Habitants en 2011, la Côte-d’Ivoire, malgré sa grande richesse en matières premières, l’office de la main-d’oeuvre de notre pays, ne comptabilise toujours pas, un million de travailleurs, ayant un bulletin de salaire mensuel.

Monsieur le président,

Nous, militants ivoiriens, connus pour avoir sacrifiés notre carrière politique et sociale, hors de notre pays, dans le combat de l’indépendance anticoloniale et de la démocratie véritable, nous le savons.

La Côte-d’Ivoire a été transformée en carte postale des intérêts français, dans la sous-région africaine, dès le mois de juin 1950, lorsque Félix Houphouët a été soumis dans la violence coloniale, par le gouverneur Péchoux.

Et depuis, malgré l’indépendance politique du 07 août 1960 et l’endettement monstrueux de notre pays, envers les institutions financières internationales (que je vous vois reprendre allègrement dès la fin de la crise postélectorale), aucun dirigeant de notre pays, n’a pu aider le petit peuple ivoirien, à sortir de la grande pauvreté.

Chaque tentative de sortie de la politique néocoloniale, osée par des dirigeants de notre pays, est perçue à Paris, comme une faute politique, par le négoce français et sanctionné à Abidjan, par un coup d’état.

Depuis les années 80, les exemples foisonnent.

En 1985, Félix Houphouët, vit ces derniers moments au pouvoir. Dans une dérive contre l’impérialisme français, il tente de relancer la machine de la contestation anticoloniale contre les prix des matières premières.

Parce qu’il ne supporte plus, les prix d’achats aux rabais du Cacao-Café, qui sont fixés, par les multinationales occidentales, sur le dos des pauvres paysans ivoiriens, Houphouët-Boigny décide de stocker sa production.

Le lobby du négoce français se réunit, et décide de mettre au pouvoir à Abidjan, un militaire connu des services secrets.

C’est ainsi qu’apparait pour la première fois dans les rédactions à Paris, le nom de Robert Guéï, colonel des pompiers et ancien de St Cyr, officiant à Korhogo.
Face à la détermination du lobby, Félix Houphouët, fut obligé de céder, en demandant à la France de le laisser « finir son pouvoir en beauté ».

En juillet 1986, au Figaro Magazine, il déclare : « Si nous refusons de vendre nos matières premières, les blancs nous tuerons tous. Parce que, nous avons l’indépendance politique, mais nous n’avons jamais eu, l’indépendance économique. »

Le président ivoirien, fut donc contraint de nommer Robert Guéï, Général et chef d’état-major, de l’armée ivoirienne, en 1990.

A la mort de Félix Houphouët-Boigny en 1993, la question de l’indépendance économique, demeure, dans l’inconscient de la petite bourgeoisie du PDCI.
En décembre 1993 (avec l’appui du président François Mitterrand) Henri Konan Bédié accède à la magistrature suprême.

Président de la République, il teste sa marge de manoeuvre. Il veut bâtir ses grands travaux (Eléphants d’Afrique), Henri Konan Bédié, a donc besoin de beaucoup d’argent. Alors, sans avertir Paris, le président ivoirien, se désengage du pacte colonial de juin 1950.

Rapidement, il signe contrat avec des multinationales américaines : Cargill et Daniel Archer Midland, pour le retraitement du café et la transformation locale du Cacao.
Une Usine de transformation locale du Cacao en poudre, est même construite à Yopougon, avec, Daniel Usher, le fils de l’ancien ministre des affaires étrangères, de Félix Houphouët, comme Directeur général.

Mal, lui en pris.

En début décembre 1999, la France, profitant de la polémique politique sur l’ivoirité, agit en secret.

Le général Robert Guéï est convoqué à Paris (15 jours avant le coup d’état du 24 décembre 1999) par le lobby du négoce (la Françafrique).

Auditionné par la DGSE et le patronat français, il revient à Abidjan le 17 décembre, avec le Général Jeannou Lacaze, dans l’avion.

L’ancien chef d’état-major de l’armée française devenu conseil de la DGSE, dirige l’opération de la prise de pouvoir par le général Robert Guéï.

Les deux généraux se réfugient, d’abord, à Gouessesso (village du général Guéï). Le prétexte officiel du déplacement en Côte-d’Ivoire, parle d’une fête organisée, pour la célébration des anciens de St-Cyr.

Henri Konan Bédié, qui monte le 22 décembre 1999 à l’assemblée nationale pour un discours anticoloniale diffusé par la télévision, ne prend pas de gants :
« Nos ainés n’ont pas lutté pour l’indépendance pour que nous acceptions aujourd’hui de nouvelles soumissions. La nationalité, la citoyenneté, la démocratie et la souveraineté nationale sont les quatre côtés d’un carré magique qu’il nous faut défendre avec calme et détermination devant ces ingérences étrangères inacceptables.

C’est aux ivoiriens de décider par eux-mêmes, pour eux-mêmes, et de choisir librement l’un d’entre eux pour conduire le destin de la nation en refusant les aventures hasardeuses et l’imposture insupportable. »

La revendication salariale des jeunes soldats, venus d’une mission de l’ONU en Centrafrique sera l’occasion, du coup d’état, qui emporte le pouvoir du président Bédié.

Robert Guéï, prend le pouvoir, avec Jeannou Lacaze, comme conseiller occulte, pour veiller sur l’orientation politique, du nouveau pouvoir d’Abidjan.

Les rentrées d’argents, dans les caisses de l’état, lui paraissent obscures, alors le général Guéï, nomme provisoirement des officiers, aux structures financières les plus sensibles, comme le port, les douanes, la loterie Nationale…

Et il s’aperçoit que par jours, les caisses de la Côte-d’Ivoire officielle, perçoivent beaucoup d’argent.

Le port d’Abidjan, faisait à l’époque, trois milliards de franc CFA de recette par jours (Aujourd’hui 10 milliards). La douane, encaissait plus de deux milliards CFA par jours (Aujourd’hui 7 milliards)…

Alors, il commet une faute.

Car naïvement, il pense qu’avec, autant d’argent, la Côte-d’Ivoire n’a pas à emprunter et encore moins, à devoir de l’argent aux pays occidentaux.

Il décide donc de rembourser, surtout les caisses de l’Union Européenne, dont la presse ne cesse, de réclamer la somme de 18 milliards CFA, qui aurait été détourné, par le gouvernement du président Bédié.

Et le général Robert Guéï, organise en paiement, les 18 milliards CFA à la banque de l’Union Européenne.

L’opération se fait, dans un cash, déposé par un officier de la marine (expédié à Genève, par avion spécial) pour faire la commission.

L’acte posé, considéré comme politique, a vivement mécontenté le lobby colonial à Paris. Ordre est donc donné, de remplacer le général Robert Guéï, dans l’exercice du pouvoir de Côte-d’Ivoire.

A Abidjan, l’ambassadeur de France, Mr Francis Lott, est chargé du dossier, par la cellule africaine de l’Elysée.

Mais il faut trouver un nouveau candidat pour défendre ses intérêts en Côte-d’Ivoire, et la France n’a visiblement personne sur le terrain, en dehors de gradés militaires, que personne ne veux, à Paris.

A défaut, d’un candidat de confiance (dans l’armée et la droite ivoirienne), le parti socialiste français cautionne la candidature de Laurent Gbagbo, auprès du lobby colonial.

Mais une fois au pouvoir, en octobre 2000, le président ivoirien change de ton, et revendique sa victoire personnelle et son pouvoir dans le sacrifice des militants FPI (300 morts-entre le 22 et le 26 octobre2000-) face à la garde présidentielle du général Robert Guéï.

La France qui n’apprécie pas, la volte-face inattendue du nouveau président ivoirien, attend, son heure...

L’erreur fatale de Laurent Gbagbo, a été de refuser, rapidement dès le début de son pouvoir, le diktat des intérêts français, au mois de novembre 2000.

Et pire, d’avoir repris à son compte, la question de l’autonomie politique et financière, contre les intérêts français, engagée par le président Bédié, avec les multinationales américaines : Cargill et Daniel Archer Midland.

Et, surtout d’avoir octroyé le marché du troisième pont ivoirien aux chinois, avec qui, le projet coutait moins chère, que celui du français Bouygues.

Les événements de la rébellion militaire de 2002, qui aggravent, la déchirure interne, à cause de la politique de l’ivoirité, qui prône le refus de la candidature-Ouattara, devient une aubaine politique, pour la France, dont le lobby colonial, combat désormais Laurent Gbagbo.

Alors rapidement, la rébellion du nord, est pris par la cellule africaine de l’Elysée à paris, comme un problème, ivoiro-ivoirien. Donc, suivi, du refus de l’armée française de désarmer les rebelles.

Le message du lobby colonial est clair :

« Laurent Gbagbo, ne veux pas gérer les intérêts de la France en Côte-d’Ivoire, alors la France, ne peut pas protéger son pouvoir, en désarmant les rebelles du nord ». La suite, on la connait…

Monsieur le président,

Aujourd’hui, la question est simple.

Peut-on, en 2011 encore, continuer à gérer la Côte-d’Ivoire, sans aborder dans les faits, le problème de l’indépendance économique ?

Lorsqu’en 50 années de gestion du pouvoir ivoirien, aucun gouvernement, n’a jamais eu les moyens véritables, pour oeuvrer, localement, vers les 90% du taux de scolarisation, encore moins les 70% d’autosuffisance alimentaire

Et qu’à la fin 2010 encore, moins de 50% d’ivoiriens, n’ont pas, deux repas par jour, par manque d’un véritable travail, salarié. Dans un pays, où aucun pouvoir, ne s’est jamais plus souciée, du SMIG ivoirien, bloqué à 35.000CFA, depuis la crise de 1983.

Un pays, où on ne parle même plus, de la privatisation des soins hospitaliers décidée en 1983(sur ordre de Félix Houphouët), par le ministre des finances, Mr Abdoulaye koné, mesures, qui endeuillent, encore et toujours, le petit peuple.

Pendant ce temps, dans le secteur du monde du Café-Cacao, c’est encore l’esclavage, organisé par les gros planteurs.

La grande bourgeoisie agraire de la Côte-d’Ivoire, premier producteur mondiale, du Cacao, avec plus 600.000 plantations, ne veux pas céder à la modernisation.
Le patronat de ce secteur productif, adulé par tous les gouvernements ivoiriens, ne délivre toujours pas, de bulletins de salaires sérieux.

Parce qu’il refuse, de relever au SMIIG, le salaire de base des ouvriers agricoles, qui continuent d’être payés à 7.500CFA par mois (en raison de 250CFA, par jours de travail).

Un ensemble de dossiers sensibles, que le PDCI à crée dans la gestion de notre pays pendant 40 ans, et qui devaient être abordé par le pouvoir socialiste de Laurent Gbagbo, s’il n’avait pas été kidnappé dans la stratégie, pour la conservation du pouvoir politique.

Excellence,

Le journaliste parisien, que je suis, est très inquiet de constater, aujourd’hui dans mon pays, la nostalgie du parti unique.

Et ceci, malgré, les batailles pour les libertés de la parole politique syndicales et de la presse indépendante du pouvoir, que nous avons menées, sur le front extérieur et intérieur, depuis 1980.

Choses impensable, en Mai 2011, il s’est trouvé en Côte-d’Ivoire, des voix de droite, pour dénoncer le FPI, comme un parti nazi et demander sa dissolution.
A ceux-là , je réponds clairement : Pour avoir lutté seul, depuis les années 80, contre le monopole du parti unique, le FPI de Laurent Gbagbo (que je connais bien), représente en Côte-d’Ivoire et en Afrique noire, une grande dimension, dans le combat de la démocratie, pour l’émancipation des peuples ivoiriens.

C’est un parti de la gauche démocratique, qui a suscité l’espoir contre la dictature du parti unique, en écrivant en 1985 en France, un livre programme, intitulé : « 150 propositions pour gouverner la Côte-d’Ivoire », publié aux éditions l’Harmattan.

A l’orée de la gestion du pouvoir politique, la direction du FPI, a été phagocyté et manipulé par des hommes et des femmes, venus, de l’extrême droite du PDCI ; ce sont des néo-démocrates, auteurs de la philosophie de l’exclusion.

Ils ont empoisonnés la classe politique, au lendemain de la chute du président Bédié, en créant le front patriotique, avec des partis politiques.

Dès l’an 2000, ils sont entré au palais présidentiel avec, pour mission, de faire échouer Laurent Gbagbo, dans l’exercice du pouvoir, vers l’instauration de la social-démocratie.

C’étaient des politiciens, en mission, qui ont pensé et convaincu, la direction du parti et le président Gbagbo, à tort, que le seul discours, qui pouvait rassembler le peuple ivoirien, au-delà de la frontière ethnique et idéologique, c’est celui de l’exclusion, donc du combat contre le « candidat étranger », qui deviendra le « candidat de l’étranger », pendant la campagne électorale de novembre 2010.

Monsieur, le Président,

J’ai été étonné de voir à Abidjan, la démolition collective de symboles fétichistes, qui aurait été érigés par le régime de Laurent Gbagbo, donc dénoncés dans le nettoyage post-crise, par des personnalités à travers les médias.

C’est le journal -Nord Sud (du 18 avril 2011), qui parle pour le roi des akouès : Nana Augustin Boigny Ndri III, sur un « fétiche de Laurent Gbagbo ».

Ce fétiche découvert au palais présidentiel de Yamoussoukro, qui avait été enterré, pour pérenniser le pouvoir de l’ancien chef de l’Etat, aurait précipité la chute de Gbagbo, deux jours après sa découverte...

Le journal : l’Inter (du 21 avril 2011), évoque la « destruction des monuments, de la Sorbonne…(…)

Et écrit : « A en croire le capitaine Allah Kouakou Léon (le porte-parole du ministre de la défense), on aurait découvert sous les édifices : La cascade des carrefours Akwaba à Port-Bouët, la statut de la liberté à Yopougon siporex, la statut du rond-point d’Angré Djibi, des choses peu catholiques. »

Ma surprise est très grande, car depuis les années 60, aucune personnalité politique, de notre pays, n’a jamais soulevé la question ésotérique des monuments, qui ornent la capitale économique et politique, et expliquer leurs fondements, pour que les ivoiriens comprennent, le sens mystique de la grande bataille du pouvoir, qui déchire les acteurs ivoiriens de l’après Houphouët.

En Côte-d’Ivoire, sévit, un groupe politico-ethnique : le Baoulé akoué, choisit depuis 1909, par les colons français, pour diriger nôtre pays.

En effet, dans son livre : « Les 60 langues parlées à la Côte-d’Ivoire », publié en 1905 à Paris, Maurice Délafosse (qui devient le conseiller politique de Félix Houphouët, en 1925, dès la mort de Kouassi N’go, roi des baoulé-akouès) écris ceci :
« En Côte-d’Ivoire, il faut veiller à ce que le pouvoir politique, ne soit jamais aux mains des bétés, des agnis et des dioulas, qui sont des peuplades incontrôlables. Il doit revenir aux baoulés, peuple jovial et parce que ethnie du centre, il concourt à la fédération des peuples ivoiriens ».

En 1932, le gouverneur Clozel, soutien et reprend à son compte, les écris de Maurice Délafosse, dans ses rapports au ministère des colonies.

Depuis, le baoulé- akoué, est devenu un clan pouvoir.

En 1935, sur le conseil de Maurice Délafosse, Houphouët crée : « l’association des originaires de Côte-d’Ivoire » composé essentiellement de jeunes Akan.

Pour fortifier le pouvoir ethnique déjà , dès 1959, à été construit par la France, à la place du palais des gouverneurs à Abidjan, le palais présidentiel de Côte-d’Ivoire.
L’architecture du palais, est moulée dans le symbole du Sikadjué Koffi, c’est le siège royal, symbole du pouvoir des Ashanti.

A la place de la république, à Abidjan-plateau, se dresse encore aujourd’hui, un monument, construit à la mémoire de la reine Pokou.

Ce monument entretient, au sous-sol, un grand fétiche-Ashanti, qui garantit mystiquement, le pouvoir de la Côte-d’Ivoire, aux baoulé-akouè.

Ainsi, sans référendum, sur le legs politique et culturel des peuples de Côte-d’Ivoire, la Reine Pokou a été érigé en « reine-mère », dans la République pluriethnique de notre pays, dès les indépendances.

En 1960, le baoulé-Akouè devient un groupe politico-mystique, qui forme une caste de conspiration pour la conservation du pouvoir politique ivoirien. Le pouvoir de la Côte-d’Ivoire est devenu pour, eux le : Liké (qui signifie, nôtre chose).

C’est logé dans cette démarche mystique, qu’on voit à chaque bouleversement de l’espace politique, des délégués de ce clan, qui se relais, pour faire échouer, chaque locataire du palais présidentiel, considéré comme un patrimoine de la tribu.

C’est ce clan et ses affidés (auteur du TSO- le tout sauf Ouattara- en 1991) qui ont écrit et promulgué en 1995, sans référendum, la loi sur l’ivoirité, qui a endeuillé de 1995 à 2011, la Côte-d’Ivoire.

Ce clan et ses membres sont connus, ils doivent être jugés au nom de la démocratie, en dehors des accords politiciens.

Parce que la démocratie, c’est la liberté de chaque citoyen à accéder et exercer le pouvoir politique de son pays, sans entraves et préjugés.

Mais, avec le retour triomphant du tribalisme aux élections de 2010, signifiant ainsi l’échec, dans notre pays, de la démocratie (qui privilégie la compétence du citoyen), la Côte-d’Ivoire, pour éviter l’implosion, devrait tendre vers : La confédération, avec des présidents de régions autonomes, qui mettront en place un exécutif fédéral, tournant (tous les cinq ans), par un vote de grands électeurs.

BERNARD DOZA
Journaliste-politique, écrivain.
Auteur de liberté Confisquée II
(Le temps de la Révolution Africaine).

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LE LIVRE : Karel est correspondant de guerre. Il va là où nous ne sommes pas, pour être nos yeux et nos oreilles. Témoin privilégié des soubresauts de notre époque, à la fois engagé et désinvolte, amateur de femmes et assoiffé d’ivresses, le narrateur nous entraîne des salles de rédaction de New York aux poussières de Gaza, en passant par Lima, Le Caire, Bali et la Pampa. Toujours en équilibre précaire, jusqu’au basculement final. Il devra choisir entre l’ironie de celui qui a tout vu et (…)
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