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La fin de la barbarie

Dimanche en écoutant la radio un journaliste m’apprend sans plus de commentaire que ce jour, le 8 Mai, on célèbre la fin de la barbarie. J’aurais trouvé moins choquant d’entendre que le 8 Mai célébrait le début d’une accoutumance à la barbarie sans fin. Car aujourd’hui mon gouvernement peut se permettre de bombarder trois pays simultanément sans provoquer de manifestations massives d’opposants à la guerre. C’est complètement inédit.

Que se passe-t-il ? Chacun peut donner des réponses. En tout cas, les guerres menées par la France en Afghanistan ou en Afrique ne me semblent pas plus justes aujourd’hui que celle d’Indochine, et les bombes semblent encore plus terribles. Bien malin celui qui pourrait compter le nombre de morts après l’explosion de certaines d’entre elles : tout est volatilisé à très haute température. Pratique pour dissimuler le nombre de victimes.

Cette absence de réaction du peuple français est d’abord due au fait que ce dernier a perdu la guerre de l’information. Les responsables et les complices de cette situation sont d’abord tous ceux qui nous représentent, à une minorité faible près. Pour en avoir la preuve, il est prudent d’éviter de s’attacher à ce qui se passe aujourd’hui, puisque nous sommes en pleine désinformation.

Par contre il est possible de faire ce constat : la réalité de notre passé récent nous a échappé. En effet, les nombreux écrits maintenant parus sur le génocide au Rwanda permettent de connaître peu à peu le rôle précis joué par la France. D’autres ouvrages récents éclairent un passé colonial non connu des français, où pourtant le nombre de victimes a pu dépasser largement celui fait en Algérie, comme l’indique ce livre sur le Cameroun, tout à fait exemplaire : http://www.kamerun-lesite.com/accueil . Sur ce site, on trouve un résumé du livre fait en Avril par le Canard Enchaîné, tout à fait explicite du point de vue exprimé ici sur la non-existence de l’information, la non-fin de la barbarie et les responsabilités. Ce site est par ailleurs un outil de recueil d’informations où l’Histoire n’est plus figée dans un ouvrage, car l’ouvrage déclenche les témoignages et enrichit l’Histoire. De tels livres-sites montrent-ils comment remettre l’information en route ?

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Pierre Lemaitre. Cadres noirs.
Bernard GENSANE
Contrairement à Zola qui s’imposait des efforts cognitifs démentiels dans la préparation de ses romans, Pierre Lemaitre n’est pas un adepte compulsif de la consultation d’internet. Si ses oeuvres nous donnent un rendu de la société aussi saisissant c’est que, chez lui, le vraisemblable est plus puissant que le vrai. Comme aurait dit Flaubert, il ne s’écrit pas, pas plus qu’il n’écrit la société. Mais si on ne voit pas, à proprement parler, la société, on la sent partout. A l’heure ou de (…)
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« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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