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Côte d’Ivoire : des centaines de civils tués par les rebelles, selon les observateurs (The Guardian)

Des massacres ont été commis par les deux camps en présence dans le conflit en Côte d’Ivoire, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW) (étrangement, le titre de l’article mentionne "les rebelles" pour aussitôt préciser "par les deux camps". NdT)

Leur rapport décrit une succession de morts et de destructions commis pas les forces rebelles qui ont balayé le pays et livrent des combats dans les rues d’Abidjan pour instaurer Alassane Ouattara à la présidence.

Alors qu’Ouattara, soutenu par l’ONU et la communauté internationale, se rapproche de la victoire, The Guardian a découvert les preuves d’atrocités commises par ses partisans. Les réfugiés qui ont traversé la forêt pour le Liberia voisin ont décrit des scènes d’enfants brûlés vifs au cours d’attaques de rebelles et des rues jonchées de cadavres.

HRW demande une enquête sur ces massacres effectuées aussi bien par les partisans d’Ouattara que ceux de Laurent Gbagbo qui a refusé de quitter le pouvoir après avoir perdu l’élection présidentielle en novembre.

Ces centaines de civils ont été tués par les partisans de Ouattara, selon le rapport de HRW. Il rapporte des exécutions sommaires de partisans présumés de Gbagbo, et des cas de viols massifs. Matt Wells, chercheur à HRW pour la Côte d’Ivoire a dit «  Un village après l’autre, les forces d’Ouattara ont terrorisé les civils présumés partisans de Gbagbo, et en ont tué des centaines et violé des dizaines d’autres. En s’engageant à faire sortir la Côte d’Ivoire de sa longue crise, Ouattara doit garantir que les coupables de tels crimes seront trainés devant la justice ».

Les forces pro-Gbagbo ont aussi été accusées d’atrocités et auraient exécuté plus de 100 partisans présumés d’Ouattara lors de l’avance des rebelles.

The Guardian a passé une semaine dans la région frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia, et nous avons entendu des histoires d’attaques sauvages contre les civils. Nous avons aussi découvert que le recours de plus en plus fréquent à des mercenaires du Liberia qui sont apparemment recrutés par les deux camps.

Accroupis dans les buissons sur les berges de la rivière qui sépare le Liberia de la Côte d’Ivoire, deux jeunes Libériens en habits sales et en tongs acceptent d’être interviewés en échange d’un peu d’argent. Ils expliquent qu’ils viennent de rentrer après avoir passé 9 jours avec les rebelles pro-Ouattara, où on leur a ordonné de tuer «  n’importe qui, tout le monde ».

Ils ont décrit des scènes barbares où ils ont encerclé un village dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire et, armés de machettes, ont tué tous ceux qu’ils croisaient. «  la premier village où nous sommes entrés, la plupart des gens étaient sur la route. Nous les avons tués, en les taillant simplement avec nos machettes, » ont-ils dit.

Un des villages qu’ils affirment avoir attaqué est Blolequin. Les enquêteurs de l’ONU hier ont déclaré avoir trouvé plus de 100 cadavres à Blolequin et dans les environs. Certains paraissaient avoir été brûlés vivants et d’autres avaient été jetés dans un puits. L’ONU pense que les responsables pourraient être des mercenaires Libériens.

Toulépleu est un autre village que les deux mercenaires affirment avoir attaqué et où le HRW a découvert les traces d’un massacre. Un mercenaire raconte : «  Il y avait tellement de cadavres à Toulepleu. Une pelleteuse est venue de Danane pour les enterrer. Les voitures ne pouvaient plus passer tellement il y avait des cadavres. Ca puait. »

A présent en sécurité dans un camp de transit au Liberia, les réfugiés qui ont fui Toulepleu racontent les horreurs. Ils ont décrit comment ils ont attrapé les membres de leur famille pour s’échapper sous un déluge de feu. Tous ceux qui n’ont pas réussi à partir ont été brûlés.

Tout en berçant ses cinq enfants dans la poussière à l’extérieur de la tente du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies qui est la seule chose qui lui reste, Kuide Pehe Ferdinand décrit le chaos au moment de l’attaque. «  J’avais trop d’enfants à sauver lorsque les rebelles ont attaqué. Nous avons essayé de les prendre tous, mais une de mes fillettes est handicapée et nous avons dû l’abandonner. Lorsque je suis retourné, il avaient brûlé la maison avec ma fillette à l’intérieur. »

La famille Audgines pleurait aussi la perte d’un proche, tué lorsque les rebelles ont mis le feu à leur maison. «  Je n’arrive même pas à manger, tellement j’ai de la peine, » dit Rosaline, mère de neuf enfants, dont le vieux père fut brûlé vif. Elle a dit qu’elle n’a rien pu faire pour l’aider, tandis qu’il hurlait au milieu des flammes. Elle et ses enfants font partie des nombreux réfugiés du camp qui se sont rasés la tête en signe de deuil.

La Croix Rouge internationale est récemment entrée à Toulepleu et décrit une ville qui a été pratiquement totalement ravagée.

Le HRW a aussi rapporté des exécutions de personnes âgées qui n’ont pas réussi à s’échapper. Ils disent que les vieux ont été détenus captifs dans le village par les rebelles pro-Ouattara, et qu’au moins 30 ont été exécutés. Une femme de 67 ans du village de Doké a raconté à HRW que les combattants pro-Ouattara ont pris plusieurs prisonniers par jour - souvent des hommes et des femmes entre 60 et 80 ans - et les ont exécutés à bout portant.

Les forces pro-Ouattara nient avoir tué des civils lors de leur progression sur Abidjan, et accusant les soldats de Gbagbo. Ceux qui montaient la garde à la frontière près de Toe Town, à l’est du Liberia, étaient d’une humeur victorieuse lorsque nous les avons interviewés. Dans leurs treillis impeccables et leurs Ak47 au cou, ils se sont approchés de la barrière sur le pont qui sépare les deux pays.

«  Je prie pour la démocratie en Côte d’Ivoire et pour que la volonté du peuple soit respectée, » dit «  Angelou », leur commandant, en agrippant son arme. Pendant qu’il parlait, des coups de feu ont éclaté dans la forêt derrière lui et ses hommes. «  Nous n’avons pas de problème avec les civils. Si quelqu’un a été tué, c’est parce qu’il portait une arme. S’il portait une arme, c’est que ce n’était pas un civil, mais l’ennemi. »

Le conflit menace de provoquer une crise humanitaire plus grave dans la région. Plus d’un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur de la Côte d’Ivoire, et plus de 125.000 ont traversé la frontière vers le Liberia, un pays lui-même dévasté par 14 années de guerre civile. De nombreuses communautés Libériennes ont accueilli les réfugiés, mais ont à peine de quoi se nourrir, et on craint que la crise ne déstabilise la paix fragile du Liberia.

Tamasin Ford et Rachel Stevenson

http://www.guardian.co.uk/world/2011/apr/09/ivory-coast-rebels-kill-hundreds

Traduction «  encore un truc que TF1 a oublié de mentionner » par VD pour le Grand Soir avec les fautes et coquilles habituelles

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Du bon usage de la laïcité
sous la direction de Marc Jacquemain et Nadine Rosa-Rosso. Depuis quelques années, une frange de la mouvance laïque, qui se baptise elle-même « laïcité de combat », développe un prosélytisme anti-religieux qui vise essentiellement l’islam et, très accessoirement, les autres religions. Cela nous paraît un très mauvais combat pour la laïcité. Cette logique va-t-en-guerre est d’autant plus malvenue qu’elle se développe dans un contexte marqué, dans le monde, par l’unilatéralisme militaire (…)
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"Aucune femme en burka (ou en hijab ou en burkini) ne m’a jamais fait le moindre mal. Mais j’ai été viré (sans explications) par un homme en costume. Un homme en costume m’a vendu abusivement des investissements et une assurance retraite, me faisant perdre des milliers d’euros. Un homme en costume nous a précipités dans une guerre désastreuse et illégale. Des hommes en costume dirigent les banques et ont fait sombrer l’économie mondiale. D’autres hommes en costume en ont profité pour augmenter la misère de millions de personnes par des politiques d’austérité. Si on commence à dire aux gens la façon dont ils doivent s’habiller, alors peut être qu’on devrait commencer par interdire les costumes."

Henry Stewart, Londres

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