Les monnaies locales ou alternatives existent déjà sous différentes formes en France, comme « les abeilles » dans le Lot et Garonne. En Europe, l’Italie mais surtout l’Allemagne avec « le chiemgauer » développent des systèmes de monnaies complémentaires. A l’échelle mondiale ce sont plusieurs milliers d’initiatives de ce genre qui fleurissent dans de nombreux pays comme le Japon, le Brésil ou les USA ; et que dire du « WIR » Suisse utilisé par prés de 100 000 PME !
Dans cet ordre d’idée, pourquoi ne pas créer une monnaie alternative « nationale ». Cela permettrait à l’Etat une réappropriation de la création monétaire qui a été confisquée par le système financier, et de redonner à l’argent son rôle principal, c’est-à -dire un rôle d’échange. L’argent ne doit pas « travailler » et faciliter la spéculation comme c’est le cas aujourd’hui, où seulement 5% des transactions financières sont consacrés à l’économie réelle ! L’argent doit servir au bien public !
Pour financer et entreprendre de grands travaux (logements, ferroroutage …), l’Etat pourrait prévoir de payer la moitié de ses factures avec cette monnaie qu’il aurait créée. Il pourrait aussi payer de cette façon une partie du salaire de ses fonctionnaires. La partie du salaire payé dans cette monnaie serait en contrepartie non imposable.
Pour que cette monnaie n’alimente pas l’épargne mais finance l’économie et facilite les échanges, il faut qu’elle ait une date de péremption et perde de sa valeur dans le temps. Sa valeur serait égale à celle de l’euro pour faciliter les échanges intérieurs, mais évidement elle ne serait ni cotée ni convertible en une autre monnaie. Elle serait utilisée et acceptée sur tout le territoire français. Seuls les impôts et recettes de l’Etat seraient obligatoirement payés en Euro.
Quelle serait la forme de cette monnaie ? Billets de banque classiques, chèques avec un montant préétabli comme les chèques vacances, ou seulement sous forme de carte de crédit… ? La gestion de cette monnaie alternative serait d’office confiée à un organisme de banque et de crédit public. Se réapproprier la création monétaire c’est bien, mais pour éviter certaines dérives il faut aussi en contrôler la gestion.
Il ne s’agit pas de faire tourner la planche à billet, il faut en limiter la quantité. Il s’agit surtout d’être moins dépendant des marchés financiers. Cette monnaie devrait être basée sur un compromis entre la valeur de la richesse produite en France, sur la confiance de nos concitoyens et sur l’indice de qualité de la vie. Pour que la monnaie serve aux citoyens et permette de faciliter nos relations plutôt que de gonfler les caisses des paradis fiscaux !
Et en souvenir d’une époque où l’Etat contrôlait sa monnaie, une époque où la dette n’existait pas, une époque que l’on appelait les trente glorieuses, pourquoi ne pas appeler cette monnaie : Le Franc !
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