Faute d’hébergement décent, les exilés du Xème arrondissement de Paris
manifesteront pendant la nuit de Noël
(rendez-vous square Alban Satragne, 10ème arrondissement à 19 heure)
Les exilés du Xème arrondissement de Paris célèbreront Noël à la rue,
puisqu’ils y sont condamnés depuis des mois par la politique de
non-accueil de la France et de l’Union européenne. La rue étant, par
excellence, le domaine des manifestations publiques, ils arpenteront
celles de Paris en y manifestant, avec l’appui du Collectif de soutien
des exilés du Xème arrondissement de Paris ainsi que de toutes celles
et de tous ceux qui voudront bien ainsi exprimer leur solidarité à leur
égard.
Depuis la fermeture du camp de Sangatte à la fin de l’année 2002, ces
exilés Afghans, Irakiens, Iraniens, Kurdes ou Soudanais errent à Paris,
à Calais et dans d’autres villes françaises. Compte tenu de
l’inhospitalité qui leur est opposée, ils s’interrogent : resteront-ils
en France ? y solliciteront-ils éventuellement l’asile ? ou
poursuivront-ils leur errance à travers l’Europe à la recherche de cieux
moins hostiles ?
Ce sont des étrangers qui ont fui des pays en conflit ou politiquement
instables, dans lesquels les droits humains sont bafoués. Pour la
plupart, ils ont franchi de nombreuses frontières et parcouru de
nombreux pays, les uns non communautaires, les autres membres de l’Union
européenne. Leur accueil n’y a pas été meilleur qu’en France. Aucun des
Etats qu’ils ont traversés n’a offert à ceux d’entre eux qui cherchent
une protection les conditions de dignité et de confiance qui auraient pu
les convaincre de solliciter l’asile.
Au cours des dernières semaines, les exilés du Xème arrondissement ont
bénéficié de l’appui de différentes organisations qui les ont accueillis
une ou plusieurs nuits :
– auparavant : à la rue...
– 3-4 décembre 2003 : dans un squatt à Montreuil
– 4-5 décembre 2003 : à Autre Monde
– 5-6 décembre 2003 : à la rue
– 6-7 décembre 2003 : au PC 10e
– 7-8 décembre 2003 : au PC 13e
– 8-9 décembre 2003 : à France Libertés
– 9-10 décembre 2003 : au PC 20è
– 10-11 décembre 2003 : au PC 16e
– 11-12 décembre 2003 : à Médecins du Monde
– 12-13 décembre 2003 : à Médecins du Monde
– 13-14 décembre 2003 : à Médecins du Monde
– 14-15 décembre 2003 : à Médecins du Monde
– 15-16 décembre 2003 : à la rue
– 16-17 décembre 2003 : à la rue
– 17-18 décembre 2003 : au PC 18e
– 18-19 décembre 2003 : à la rue
– 19-20 décembre 2003 : à la rue
– 20-21 décembre 2003 : au siège national des Verts
– 21-22 décembre 2003 : au CICP (Centre international de culture
populaire)
– 22-23 décembre 2003 : à Act Up-Paris et à l’église du Bon Pasteur
– 23-24 décembre 2003 : à la paroisse du Bon Pasteur (Paris 11)
Le Collectif de soutien demande aux pouvoirs publics :
1) de faire en sorte que tous les demandeurs d’asile qui en éprouvent
le besoin bénéficient d’un accueil dans les seuls centres spécialisés en
la matière, à savoir des CADA (centres d’accueil des demandeurs
d’asile).
2) d’ouvrir des centres d’accueil et d’information aux étrangers
primo-arrivants, destinés à leur assurer une étape dans des conditions
satisfaisantes de dignité au terme de laquelle ils choisiraient leur
avenir.
Communiqué
du Parti communiste français
et des élus communistes de Paris
ACCUEIL DES DEMANDEURS D’ASILE :
L’illégalité et l’arbitraire dans la République
Aujourd’hui, 24 décembre une délégation composée de Jean Vuillermoz,
président du Groupe communiste au Conseil de Paris, Catherine Gégout,
conseillère de Paris, Fernanda Marrucchelli, membre du Conseil National du
PCF et Suzy Lornac, membre du collectif " Migrations et citoyenneté " s’est
rendue au 218 rue d’Aubervilliers (Paris19e) au Centre de réception des
étrangers. Ce Centre reçoit les demandeurs d’asile dans des conditions
d’accueil déplorables.
Ce que nous avons vu nous choque et nous indigne.
Seulement 20 à 30 personnes primo-arrivants, parmi une foule d’une centaine,
sont reçues selon les directives officielles pour simplement retirer un
premier formulaire de demande d’asile. Les autres sont obligés de reprendre
la file d’attente et de passer une nuit, voire plusieurs sous la pluie et le
froid.
Or, la loi du 25 juillet 1952 relative à l’asile impose que les demandeurs
d’asile soient reçus "sans délai", alors qu’ils demandent la protection
garantie par la Convention de Genève. Le Conseil d’Etat a toujours confirmé
cette exigence.
Le personnel d’accueil de la préfecture, en nombre très insuffisant,
travaille dans des conditions qui ne permettent pas un accueil de qualité et
de respect de la personne humaine. Ces étrangers désemparés n’ont même pas
d’informations fournies dans leur langue !
La situation de ce Centre montre bien comment les pouvoirs publics
construisent les politiques sur les migrations et sur l’asile basées sur
l’illégalité et l’arbitraire.
Il est temps de construire d’autres solidarités, une autre politique des
migrations fondée sur l’égalité des droits.
Les communistes demandent que cesse cette situation effroyable et que des
Centres d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) en nombre suffisant et avec
un personnel formé soient ouverts.
Ils demandent aussi l’ouverture des centres d’information pour les
étrangers primo-arrivants afin que les personnes puissent décider en
connaissance de cause de leur avenir, dans des conditions dignes.
Ils demandent que soit garanti le droit à l’hébergement et le rétablissement
du droit au travail pour les demandeurs d’asile.