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La justice clémente pour les assassins de Semira Adamu.

La justice clémente pour les assassins de Semira Adamu
ou chronique d’un verdict annoncé

Un an avec sursis pour trois inculpés, 14 mois avec sursis pour le responsable, acquittement pour un policier « observateur », voilà ce que coûte la vie d’une jeune femme.
Nous pouvons imaginer qu’un jeune blanc, sans casier judiciaire, qui aurait commis un petit vol aurait obtenu la même chose.

Les 5 ex-gendarmes et toujours policiers fédéraux étaient soutenus par un essaim de leurs collègues qui comme il se doit, ont empêché la « publicité des débats.
 » Arrivés tôt, connaissant les passages secrets du sanctuaire de leurs libertés, ils se sont empressés de remplir la salle d’audience. En surnombre, quelques-uns attendaient devant pour être bien sûr qu’il n’y ait que du gibier de basse-cour qui assiste (à ) la parodie.
Quelques personnes malmenées...la routine.

Dans la vaste entrée du vaste palais du sieur Poulaert, sous les yeux des flics en civil (en service ceux-ci), nous attendons 5 ans, 3 mois, 20 jours et 2 heures 30 le verdict.

SURSIS. Ces 5 ex-gendarmes vont devenir des gens en armes de sécurité privée. Ils iront travailler pour les amis de leurs patrons (quelques ministres ou ex-ministres arrangeront bien cela).

5 hommes, représentant de l’ordre, appliquent un coussin sur la bouche et le nez d’une femme agée de 20 ans, la plient dans un siège d’avion, la maintiennent ainsi durant de longues minutes, l’un en s’appuyant du genou sur son dos, les autres en lui tenant les membres, rigolent d’elle, l’insultent quand son corps réagit à l’asphixie en se relâchant, la souillent en déversant du parfum merdique de cette défunte Sabena qui a tant fait pleurer cet Etat, tout cela sous l’oeil d’une caméra (eh oui, tout ceci avait été filmé), images visionnées par les juges (enfin la partie des images que la gendarmerie s’est vu contrainte de remettre) et bien les juges estiment que ceci n’est pas un assassinat.
Non ! ce sont des coups involontaires ayant entrainé la mort sans intentions de la donner. Oublié les insultes, les menaces, les humiliations, oublié leurs sourires sur les images, leurs blagues poisseuses, oubliés que l’un de ces flics n’en était pas à son coup d’essai, oublié que dans leur droit belge la récidive est une circonstance aggravante. Oublié

Dommage que ces juges ne se soient pas présentés, à la salle d’audience, aux côtés des personnes qui voulaient voir justice rendue. Ils auraient pu voir la forme involontairement violente qu’utilisent les blueblock pour leur en empêcher l’accès, voir leur sentiment de surpuissance parce que tout leur est permis.

L’Etat qui ne reconnaîtra jamais sa responsabilité, ces partis politique qui en tiennent les rennes, dans le meilleur des cas schizophrène, qui aiment tant les sans-papiers avec qui ils font leur beurre lors du cirque electoral, sont les complices. Reconnu civilement responsable, l’Etat remboursera les frais de procédure, dédommagera la famille de Semira comme ils rémunèrent leurs chiens de gardes. L’argent le seul langage qu’il connaît, l’argent nettoie tout. Nous ne sommes pas dupes, cette reconnaissance de responsabilité civile répond aux inquiètudes des policiers qui avaient menacé de ne plus obéir aux ordres dans le cas où des collègues, alors qu’ils accomplissent une mission, seraient reconnus responsables. A présent, les policiers veulent une plus grande protection juridique, question de rendre encore un peu plus involontaire leurs crimes.

Certains figurants de ce procès, des avocats, estimaient, ce vendredi, que c’était un « jugement sévère. » Les membres de cette corporation de prétoire est étonnante. Ils trouvent que du sursis pour les auteurs d’un assassinat perpétré en bande est sévère mais ils seront les premiers à dire à leurs clients, d’origine étrangère et/ou pauvre que le juge a été clément parce qu’il prend 6 mois de prison pour un vol de gsm.

Mais que dire de ces juges qui épinglent la responsabilité du Collectif contre les expulsions parce que celui-ci aurait incité Semira Adamu à résister à son expulsion. D’abord, messieurs les juges de quelle expulsion parlez-vous ? La première ? La deuxième ? La troisième ?... Nous pensons que Semira avait envie de vivre libre et qu’elle n’avait besoin de personne pour lutter et résister à ceux qui lui niaient cela. Chers juges, nous parlons ici d’un crime, vous aviez devant vous les auteurs. Vous avez trouvez « la force utilisée disproportionnée » mais vous avez estimé que la violence était involontaire. Vous avez trouvé que la formation à la technique du coussin était en « dessous de tout » et pour cela aussi nous ne nous comprendrons jamais.

Si unE altermondialiste, militantE contre les centres fermés pour demandeur d’asile, prêtE au « dialogue » avec ce-que-compte-de-plus-progressiste-ces-partis-toujours-au-pouvoir-jamais-responsables, qui pense être écoutéE parce qu’un politicien lui fait la bise, rencontre et converse avec un représentant de ces partis, qu’il/elle lui remette mes félicitations, une fois encore ils s’en sortent sans mal.

Antidoxa

Source : http://liege.indymedia.org

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Bernard Klein. Les expressions qui ont fait l’histoire. Paris, E.J.L. 2008
Bernard GENSANE
Ce qu’il y a d’intéressant avec les phrases historiques, c’est que, souvent, elles n’ont pas été prononcées par les personnes à qui on en a attribué la paternité. Prenez la soutière (je sais, le mot "soutier" n’a pas de féminin, mais ça ira quand même) du capitalisme américain qui siège au gouvernement français, Christine Lagarde. Elle a effectivement, lors de la flambée du prix des carburants, conseillé au bon peuple d’utiliser le vélo plutôt que la voiture. Mais la reine Marie-Antoinette, (…)
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Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire.

Lénine

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