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Y a-t-il des règlements de compte en Guyane ?

Paris, le 20 mars 2010, une veille de 2ième tour d’élection.

Y a-t-il des règlements de compte en Guyane ?

Après la mort du policier Guyanais, Jean Serge NERIN, abattu dans l’exercice de ses fonctions le mardi 16 mars 2010 à Dammarie Les Lys en Seine-et-Marne et la précipitation malheureuse des services à publier une vidéo incriminant à tort des pompiers catalans présentés comme des membres de l’ETA,

Les récentes déclarations de Monsieur Léon Bertrand, ex-Ministre du Tourisme, ont de quoi inquiéter tous les citoyens et particulièrement les Guyanais.

C’était le lundi 15 mars 2010 à l’occasion de ses retrouvailles avec Saint-Laurent du Maroni en Guyane. Il venait d’être libéré trois jours auparavant de la prison de Ducos en Martinique où il était mis en examen et écroué pour "favoritisme et corruption passive".

Dans une conférence dont la vidéo est disponible sur le NET ici, l’ex-Ministre, maire de Saint-Laurent de Maroni déclare notamment (à 6mn) :

"Ce qui m’a fait aussi bien entendu tenir, mis à part comme je viens de le dire je pense le Seigneur, les amis, mon épouse, mais c’est aussi l’espèce de rage, vous savez la rage dans le système.

Surtout lorsqu’à un moment donné, vous vous sentez broyé par une machine, et plus ça va et plus vous sentez que cette machine est sourde et aveugle et vous êtes rien dans tout cela, parce que en face de vous vous n’avez pratiquement personne à qui vous pouvez faire entendre raison.

Et bien cette rage là m’a aussi maintenu.

Et comme je le dis, mais je ne le dirai pas beaucoup de fois, parce que c’est pas bon, surtout pour quelqu’un qui est en charge de responsabilités comme moi, mais lorsque vous passez parfois devant ce genre de chose, et bien on comprend que certains, un beau jour, prennent un fusil, choisissent quelques têtes au hasard, enfin pas au hasard, et puis qu’on en descende deux ou trois pour cinq minutes de plaisir, et puis après passer "

Il poursuit :

"C’est quand même dommage de mettre des gens au trou pour des rumeurs. Je me suis aperçu ici que la plupart du temps, il suffit de faire quelques lettres anonymes, il suffit qu’il y ait quelques accusations, et sur une intime conviction, on est capable de vous incarcérer".

Juste la veille de l’assassinat du policier Guyanais par des membres présumés de l’ETA !

Qu’aurions-nous entendu si Monsieur Bertrand n’était pas un cadre de l’UMP ?

Qu’aurions-nous entendu si cette déclaration avait été émise par un élu, ou une élue, de l’opposition guyanaise, en pleine campagne électorale ?

Qu’aurions-nous entendu si un élu indépendantiste Guyanais avait eu le malheur de prononcer un tel discours : on l’aurait cloué au pilori et on l’aurait même accusé, par intime conviction, d’apologie de crime et de soutenir les terroristes de l’ETA présumés alliés des FARC en Amérique du Sud.

Nous nous nous rappelons que certains ténors du pouvoir avaient tenté de salir Elie DOMOTA du LKP en Guadeloupe en l’accusant de tonton Macoute !

Nous nous réjouissons que les pompiers espagnols aient pu être sauvés par la vigilance de leur famille et de leur corps de métier.

Les Guyanais, comme tous les citoyens Français, doivent exiger de savoir toute la vérité, rien que la vérité, sur les circonstances exactes de la mort de leur compatriote. L’erreur de la Police avec la vidéo a-t-elle permis malheureusement aux meurtriers de passer la frontière sans être inquiétés ?

D’autre part, ils doivent exiger une explication claire sur les déclarations de Monsieur Léon Bertrand et notamment sur les personnes précises qu’il a pensé, "un beau jour, [pas au hasard], descendre pour cinq minutes de plaisir".

Il y a va de la sécurité des citoyens et du risque de trouble de l’ordre public.

Ce dimanche, les électeurs sont appelés aux urnes.

Souhaitons-leur les risques de règlements de compte en Guyane et de donner la victoire à ceux qui oeuvrent pour un développement dans l’honneur et le respect du peuple Guyanais.

Gilbert Léonard

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"Lorsque j’ai pris mes fonctions, j’étais déterminé à faire entrer les Etats-Unis dans le 21ème siècle, toujours comme le plus grand facteur de paix et de liberté, de démocratie, de sécurité et de prospérité."

Bill Clinton, 1996

"A travers le monde, chaque jour, un homme, une femme ou un enfant sera déplacé, torturé, assassiné ou "porté disparu", entre les mains de gouvernements ou de groupes politiques armés. Et la plupart du temps, les Etats-Unis en sont complices. "

Amnesty International, 1996

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