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Armes chimique : nous sommes prévenus.

15 mai 2003

Vieux démons, nouvelles armes

Par MANUEL GRANDJEAN Le Courrier

Le Comité international de la Croix-Rouge a été bâillonné. L’organisation voulait intervenir lors de la première conférence d’examen de la Convention sur les armes chimiques (CAC), qui s’est achevée en fin de semaine dernière à La Haye.

Mais la demande, d’abord acceptée, a été ensuite bloquée in extremis. « Nous avons dû nous résoudre à distribuer notre déclaration en dehors de la conférence », témoigne Peter Herby, le chef l’unité mines-armes du CICR. Qu’y avait-il donc d’assez dérangeant dans ce texte pour activer la censure ?

L’organisation exprimait « sa préoccupation devant l’intérêt accru que la police, les forces de sécurité et les forces armées portent aujourd’hui à l’usage d’agents chimiques incapacitants, ainsi que devant l’absence de toute manifestation d’inquiétude de la part des Etats parties à la CAC quant aux implications de tels développements ».
Or, en tolérant l’émergence de nouvelles armes dites « non létales », ce sont tous les efforts déployés pour bannir la guerre chimique qui s’écroulent.
« Au cours du XXe siècle, le recours à des armes chimiques non létales - telles que des lacrymogènes - a toujours abouti à un emploi de gaz mortels. L’escalade est inévitable », rappelle Peter Herby. Pour le CICR, « l’introduction d’agents incapacitants viendrait affaiblir l’une des règles essentielles de la conduite de la guerre : l’interdiction d’employer des armes contre des civils ».
De plus, la frontière entre les armes non létales et les autres est plus que floue. L’évaluation théorique de la nocivité des agents chimiques n’a rien à voir avec leur dangerosité réelle. L’explication est simple : pour neutraliser très rapidement un groupe, une dose massive est nécessaire. Ainsi, l’utilisation d’un gaz anesthésiant dans un théâtre de Moscou en octobre 2002 n’a pas été, en proportion, moins mortifère que l’attaque au sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995...

Bien que l’enjeu soit crucial, la question des armes chimiques de nouvelle génération a donc été éludée. Au sein de la Conférence, seules les délégations suisse et néo-zélandaise ont soulevé le problème, selon les observateurs du Global Security Newswire. L’opposition, elle, vient essentiellement des Etats-Unis. Ce sont les diplomates de ce pays qui sont parvenus à interdire l’intervention publique du CICR.
La position de Washington a au moins le mérite de la logique. Plus qu’aucune autre puissance, les USA travaillent à la mise au point de nouvelles armes chimiques et biologiques.
Ainsi - et ce n’est qu’un exemple - l’ONG Sunshine Project vient de révéler que le Gouvernement étasunien a déposé en février le brevet d’un fusil destiné à lancer des charges chimiques. Selon l’organisation, le développement de tels vecteurs est absolument interdit par la Convention de 1972 sur les armes biologiques.
Plus de trente ans après y avoir renoncé, le Pentagone ouvre à nouveau grandes les vannes de la production d’armes chimiques et biologiques.
Le dommage est énorme. Le droit international est contourné et donc aboli. Les armes chimiques vont proliférer et leur usage se généraliser lors des conflits. Et la société civile, enfin, va voir émerger de nouveaux moyens de « maintien de l’ordre ».

Les raffinements de la chimie offrent aux pouvoirs en place des moyens redoutables de contrôler les populations hostiles. Même à Genève, on a vu que de nouvelles armes apparaissaient dans les mains de la police sans aucun contrôle démocratique. Quels seront les moyens utilisés durant le G8 ? Voilà une question qu’il est urgent de poser aux autorités suisses et françaises.
Demain, on cherchera peut-être à pacifier les manifestations ou à briser les grèves à coups de substances modifiant le comportement humain. Qu’on ne s’y trompe pas : le but affirmé est bien le « contrôle des foules », l’expression figure dans le récent brevet déposé aux USA... On peut donc imaginer un dérapage ultime qui fait froid dans le dos : l’assujettissement de populations entières, la volonté anesthésiée grâce aux « progrès » de la science militaire. Une menace qui exige une réplique citoyenne urgente et déterminée. Pendant que nous avons encore le plein contrôle de nos esprits.

Document CICR

Source : Le Courrier


En utilisant les déclarations de l’actuel directeur de recherche du Jnlwd on
peut lire : " nous avons besoin de quelque chose qu’aille au-delà des gaz
lacrymogènes, nous avons besoin d’agents calmants ou anesthésiques, quelque
chose qui fasse endormir les gens ou qui les mette de bonne humeur ".

Alencontre 11 Décembre 2002

Pentagone et narcotiques, la boutique des horreurs

ParSabina Morandi

Les Américains l’ont suggéré et les Russes ont tout de suite été d’accord :
le responsable du massacre des Tchétchènes et des otages qui a eu lieu au
théâtre de Moscou est bien le fentanyl, un puissant opiacé - environ 100
fois plus puissant de la morphine - qui ne figure pas dans la liste des
substances interdites. Malgré les doutes qui persistent et les incohérences
qui ont été enregistrées par des nombreux chercheurs internationaux, une
question reste en suspens : d’où est-ce qu’elles viennent ces "armes" et qu’
est-ce les Américains connaissaient en la matière ?

Le programme secret

Il y a environ un mois, en s’appuyant sur la loi sur la liberté d’
expression, le groupe pacifiste Sunshine Project a réussi à mettre les mains
sur la documentation du groupe mixte du Pentagone concernant les armes non
létales (Joint Non-Lethal Weapons Directorate - Jnlwd) qui démontre l’
existence d’un programme de recherche déjà très avancé sur les agents
chimiques toxiques, y compris les anesthésiques et les substances
psycho-actives.

Le projet, en flagrante violation de la Convention sur les armes chimiques,
ne s’est pas uniquement focalisé sur la production d’agents hautement
léthaux comme le VX ou le Sarin mais, au contraire, il se concentrait et se
concentre sur la recherche de substances à utiliser " contre les civiles
potentiellement hostiles dans les opérations antiterroristes " comme
l’explique le rapport.

En utilisant les déclarations de l’actuel directeur de recherche du Jnlwd on
peut lire : " nous avons besoin de quelque chose qu’aille au-delà des gaz
lacrymogènes, nous avons besoin d’agents calmants ou anesthésiques, quelque
chose qui fasse endormir les gens ou qui les mette de bonne humeur ".

En effet, parmi les principaux projets de recherche menés par le Jnlwd il y
a des médicaments "calmants" ainsi que des agents convulsifs (c’est-à -dire
qui provoquent des crampes et des convulsions paralysantes) et des
substances hallucinogènes. Le Pentagone est en train d’étudier aussi bien
les drogues que des nouvelles méthodes pour les administrer en prenant en
compte l’objectif spécifique de leur utilisation : la non-collaboration du
"patient".

Voilà donc que des mortiers particuliers de 81 millimètres définis "non
léthaux" sont en voie de construction, mortiers qui peuvent couvrir un rayon
de deux kilomètres et demi ou bien des bombes lacrymogènes à large
vaporisation. Les photos des tests des nouveaux mortiers, des aérosols et
des autres diableries publiées dans le rapport du Jnlwd, sont visibles sur
le site web du Sunshine Project.

Bombarder les esprits

Le rapport Jnlwd s’intitule " Avantages et limites de l’utilisation des
calmants comme technique non léthale ". Il illustre dans les moindres
détails les buts et l’état d’avancement d’un programme de recherche sur les
armes psycho-pharmacologiques qui sont en harmonie avec les plus modernes
innovations de la recherche pharmaceutique.

Certaines nouvelles substances, selon les affirmations des Américains
eux-mêmes, ont déjà été utilisées par les Etats-Unis dans la guerre contre
« le terrorisme », en particulier sur les prisonniers de Guantanamo,
évidemment sans leur consentement.

Du reste l’ex-commandant du Jnlwd, Andy Mazzara, aujourd’hui directeur du
groupe de chercheurs qui travaillent au Applied Research Laboratory de l’
Université de l’Etat de la Pennsylvanie, auteurs du rapport, a clairement
déclaré d’avoir assigné un de ses consultants scientifiques auprès de la
Marine étatsunienne. Il y travaille comme assistant de « la guerre au
terrorisme. »

L’ Applied Research Laboratory est en train d’expérimenter pour le Pentagone
une gamme très large de médicaments, depuis les anesthésiques aux "club
drugs", les soi-disant drogues de disco. Selon le rapport " le choix de la
méthode d’administration, soit par le biais de l’eau potable, soit à travers
l’épiderme, soit par des gaz ou des projectiles spécifiques, dépendra de l’
environnement dans lequel l’on se trouve à opérer ". Cet environnement
pourrait être, toujours selon le rapport, " une foule de réfugiés qui
seraient en train de s’emporter pendant la distribution de la nourriture ",
ou bien " une population en révolte " ou encore " une situation avec prise d
’otages ".

Le rapport du Jnlwd, dans différents passages, comme le soulignent les
pacifistes, tend, de manière évidente, à définir l’opposition comme étant un
désordre psychique à soigner pharmacologiquement.

Les médicaments définis comme " calmants " par les militaires, dans le
langage médical sont appelés dépresseurs du système nerveux central. Dans
cette catégorie rentrent les opiacés, comme la morphine, et les
benzodiazépines, comme le Valium. Mais l’équipe du Jnlwd est aussi très
intéressée par les anti-dépressifs et par d’autres trouvailles de la moderne
pharmacologie, comme par exemple certains neurotransmetteurs capables de
provoquer des attaques de panique sur des personnes saines.

Cocktail et diableries

Les médicaments classés Fentanyl ont des effets identiques à l’héroïne, mais
ils sont entre cent et cent cinquante fois plus puissants. Utilisées dans
des doses massives, ils peuvent rapidement conduire à l’arrêt respiratoire
et à la mort. Et c’est un des problèmes qui rend l’opiacé difficilement
utilisable en tant qu’arme non léthale, outre à la difficulté de
vaporisation - chose, justement, qui alimente les doutes internationaux par
rapport aux déclarations des autorités russes.

Un autre problème est relatif à la rapidité d’action. Si le Fentanyl a
besoin de 30 secondes pour faire effet lorsqu’il est injecté, il est facile
de supposer que son action soit plus lente s’il est inhalé. Or, c’est le
temps suffisant pour déclencher un détonateur (de la part d’un terroriste).
Enfin, la position des corps (à Moscou), comme cela a été montré par les
télévisions du monde entier, ne laisse pas voir des traces de convulsions et
de raidissement musculaire qui devraient être parmi les caractéristiques de
l’overdose de Fentanyl.

Mais revenons aux diableries psycho-pharmacologiques du Pentagone. Le mois
de mars 2002 le groupe était en train d’expérimenter un cocktail de spray au
poivre (Oc) à mélanger avec un agent calmant pas identifié. Ce spray est
parmi les agents chimiques les plus puissants à disposition des forces de
police américaines. Il est fortement contesté par les groupes se battant
pour la défense des droits civils, et ela en accord avec les associations de
médecins des Etats-Unis.

Si au dangereux spray Oc est ajouté un calmant, par exemple le valium ou
d’autres produits plus efficients, les conséquences pourraient être encore
plus toxiques. Mais les chercheurs militaires ne s’arrêtent pas là . Ils
suggèrent d’ajouter à ce cocktail, un puissant anesthésique « pour
chevaux »qui circule, sous forme de pastille, dans les discos et que de
temps à autre tue des adolescents.

De ce qu’il semble, les chercheurs du projet Jnlwd observent les discos et
ils se donnent à fond dans l’expérimentation de nouvelles méthodes afin d’
administrer des agents convulsifs, et pour injecter le Gamma-hydroxybutrate
ou Ghb, mieux connu comme "extasy liquide", et le roypnol et cela avec des
« pistolets » semblables à ceux avec lesquels on anesthésie les bêtes féroces.

Il faut souligner qu’il s’agit de substances toutes fichées par la DEA, l’
autorité étatsunienne chargée de la surveillance du "commerce" des drogues,
des stupéfiants ou des narcotiques. Ceux et celles qui le diffusent risque d
’être condamnés à la prison à vie.

Mais la boutique des horreurs ne s’arrête pas là . Dans l’inventaire il y a
aussi le Precedex, un médicament largement utilisé comme sédatif dans les
hôpitaux américains. Le Pentagone s’est aperçu que le Precedex augmente la
sensibilité des patients aux chocs électriques. Les chercheurs suggèrent
donc de sensibiliser les personnes par le biais du Precedex avant d’utiliser
les "armes électromagnétiques" comme les bâtons électriques déjà testés
pendant les émeutes de rue à Quebec City, et largement utilisés avec la
petite délinquance. Vaporiser des médicaments qui induisent la nausée et le
mal de tête sur une foule qui proteste constitue une autre méthode, selon
les chercheurs, pour gérer à la perfection l’ordre public. De toute
évidence, les Russes ont peu à apprendre. (11 décembre 2002)

Source : Alencontre

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