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Après le succès du 29 janvier

Tous ensemble, nous sommes assez forts pour imposer la satisfaction des revendications et des aspirations populaires

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La journée de grève interprofessionnelle du 29 janvier 2009, soutenue par 75 % de la population, est l’une des plus grandes journées de grève que la France ait connues, malgré les dénégations des médias aux ordres. Ce succès éclatant, ressenti dans les cortèges, s’inscrit dans une dynamique de mobilisations qui a pris son essor à la fin 2008, dans un contexte de contradiction ouverte entre l’écrasante majorité de la population et un système capitaliste en crise et à bout de souffle qui ne se survit plus qu’à travers une offensive anti-sociale tous azimuts pilotée par l’Union Européenne et aujourd’hui par Sarko-Medef.

Elle démontre s’il en était besoin l’intensité de la colère populaire : les travailleurs du public comme du privé mais aussi la jeunesse lycéenne et étudiante ont clairement fait entendre leur refus de payer la crise dont sont responsables ceux qui prétendent aujourd’hui poursuivre la casse sociale et démocratique, leur refus de cette politique qui pille les travailleurs et engraisse les grands capitalistes à coups de « concurrence libre et non faussée » entre les travailleurs, d’exonérations, de paradis et de boucliers fiscaux, de subventions par centaines de milliards alors que, paraît-il, les caisses sont vides pour la sécu, les retraites ou les salaires.

En réalité, les gouvernements et l’Union Européenne sont les gérants du grand capital et mènent une guerre de classe qui n’a d’autre but que de dévaliser le monde du travail, de détruire la souveraineté des peuples et de stranguler le droit de grève et les autres libertés démocratiques. Et alors que le gouvernement Sarkozy, émanation directe des grands groupes capitalistes français, a annoncé avec son mépris de classe coutumier qu’il « poursuivrait les réformes », il est évident qu’il ne reculera sur le fond que s’il se heurte à un rapport de forces de haut niveau, déterminé et durable. Ce qui nécessite aussi d’avoir le courage de mettre en question la sacro-sainte construction européenne du grand capital.

C’est pourquoi il serait désormais du devoir des états-majors syndicaux de répondre et de soutenir la mobilisation populaire en refusant tout attentisme et toute manoeuvre de diversion et en faisant de la construction de ce rapport de forces la priorité absolue à partir d’un calendrier national de luttes et d’une plate-forme unifiant les revendications telles qu’elles s’expriment à la base :

 augmentation du SMIC, des salaires et des minima sociaux,

 interdiction des délocalisations et des licenciements collectifs,

 contrôle par les travailleurs des aides publiques qui ne doivent pas servir à licencier ou à gonfler les profits,

 arrêt total des privatisations, re-nationalisation (sous contrôle effectif des salariés et de leurs élus dans les CA, les CE, les CCE...) des entreprises privatisées par Jospin-Villepin-Sarko,

 annulation des suppressions de postes dans le service public, embauches massives dans l’éducation, la santé, la SNCF,

 défense et amélioration des statuts, du code du travail et des conventions collectives,

 refus d’appliquer toute directive de Bruxelles contraire au progrès social,

 nationalisation des banques pour financer aux moindres frais les besoins des PME et des salariés, pas les dividendes à deux chiffres des gros actionnaires...

Mais on sait que Chérèque, le « syndicaliste » favori de Sarko et du MEDEF, refuse de « globaliser les luttes » , signe toutes les régressions depuis des années et qu’il fera son possible pour casser les suites du 29 janvier. On sait aussi que la CES pèse de tout son poids à Bruxelles pour empêcher que ne se déploie l’Europe des luttes, qui prend forme « en bas », d’Athènes à Paris en passant par Rome, Reykjavik et Berlin (ou... en Guadeloupe). Thibault, Aschiéri ou Mailly portent donc une lourde responsabilité : vont-ils à nouveau, au nom du « syndicalisme rassemblé » au sommet, coller à la direction jaune de la CFDT et continuer à nous enfermer dans des « journées » d’action sans suite ou vont-ils répondre à la nécessité et à l’aspiration à une grande riposte d’ensemble et durable ?

La réponse se construira en grande partie à la base, de la même manière que la journée du 29 janvier a été imposée par les multiplies mobilisations de novembre-décembre 2008. Partout, avec nos syndicats CGT, FSU, avec nos coordinations étudiantes et lycéennes, dans les ateliers, les services, sur les campus, favorisons les échanges inter-pro, débattons des suites de l’action, exigeons un calendrier pour construire le tous ensemble en même temps seul à même de battre Sarko-MEDEF et l’UE du Capital.

Tous ensemble, salariés du privé, du public, étudiants, chômeurs, retraités, mais aussi petits commerçants, artisans... nous subissons la politique euro-formatée du capital qui casse les services publics, encourage les délocalisations et les destructions d’emplois, comprime les salaires, détruit les systèmes solidaires (sécu, retraites...), fascise les institutions (justice, médias, droits du parlement…), bafoue la volonté populaire et prétend désormais limiter les « abus du droit de grève » !

Tous ensemble, nous sommes assez forts pour arrêter les casseurs et imposer la satisfaction des revendications et des aspirations populaires.

Communiqué de la commission luttes et syndicalisme du PRCF

www.prcf.fr

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