@ irae
« Colère est mauvaise conseillère » paraît-il, mais votre remarque « Plutôt moins que dans le privé » concernant mon précédent message montre que je me suis sans doute mal fait comprendre. Je parlais de graves menaces sur nos libertés publiques que je sens croître depuis longtemps en fait, mais plus fortement depuis environ… le mois de juin.
Ce n’est pas dans le privé que se trouvent les préfets, sous-préfets, commissaires et lieutenants de police, colonels et brigadiers de gendarmerie, capitaines de CRS et de brigade mobile, et tous ceux qui peuvent, de par leur fonction, porter le plus immédiatement atteinte à nos libertés publiques. Et infiniment peu d’entre ceux-là sont susceptibles de se rebiffer contre le fait du prince, même s’il y a abus, et sont même prêts à outrepasser leur prérogatives si un chefaillon leur en fait l’injonction. J’ai connu ce monde, de l’intérieur, et vous vous évertueriez en vain à essayer de me faire gober le contraire.
Les infirmières dévouées, les enseignants et tutti quanti ne sont pas a priori visés par mon commentaire, qui n’est pas une polémique contre la fonction publique, comprenez-le bien. Cependant vous ne pouvez nier qu’il existe dans les bureaux et derrière bien des guichets d’accueil du public beaucoup de cerbères plus royalistes que le roi envers les manants, et pour qui chaque restriction de droits pour la population est une occasion de plus de se montrer arrogants dans le pouvoir qui leur est conféré par leur poste. C’est moins le cas dans le privé car on peut toujours s’adresser ailleurs, que ce soit pour la boulangerie ou pour la banque, alors qu’on ne peut esquiver les services, par exemple, de sa préfecture ou de son centre des impôts. Alors, oui, les dangereux rouages de transmission d’une éventuelle dictature en préparation sont déjà présents, à tous les échelons. Ce qui n’enlève rien de leur mérite aux autres.
L. A. (Supporter inconditionnel de la fonction publique de l’État.)