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Allô ! Papa... et le triangle des Bermudes ?

Le droit au blasphème, - ou le refus de ce droit, est une revendication qui doit être laissée aux adeptes d'une religion. Il est très étonnant d'entendre ce mot si souvent prononcé.

Chez les athées et chez les républicains français le blasphème n’existe pas, sauf dans le dictionnaire : il s’agit d’une catégorie appartenant au corpus des religions.

Avec quelques autres comme le péché, sa rémission, la punition (fût-ce dans la bouche du pape François Hollande), l’absolution, la pénitence, l’hérésie, le schisme, l’idolâtrie, etc.

La caricature est autre chose.

L’athéisme n’approuve pas aveuglément celle qui blesse dans leur être le plus intime les croyants. Il la tient pour une manifestation d’un anarchisme de droite qui sous couvert de liberté de pensée ou d’expression fourvoie dans des chemins qui ne mènent nulle part, sauf à l’exacerbation du sentiment religieux chez ceux qu’elles ne fait pas ricaner.

Et il ne pense pas pour autant que cette blessure peut faire d’eux des assassins en puissance ou en acte.

Ceux qui le deviennent actuellement brandissent l’étendard de la religion, mais l’athée ne juge pas un individu, pas plus qu’un mouvement d’ailleurs, sur l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes et de la raison de leurs crimes : il doit être capable de mettre au jour leurs causes profondes en allant les chercher dans l’état du monde dans lequel ils agissent. Aux larmes de la critique, il oppose la critique des larmes.

La croyance est à combattre pour ce qu’elle a de réactionnaire, ce qu’elle se montre être à tout coup quand elle s’insinue dans les champs des idées politiques, de la vie en société, de la morale, et de la philosophie ou des sciences ; et elle est d’autant plus pernicieuse qu’elle avance souvent sous des raffinements sophistiques, mais elle n’a pas à être affrontée en tant que telle sur son propre terrain et dans ses sanctuaires.*

Chacun est libre de penser que les étoiles et le papillon qui butine les fleurs, ou son moi intime sont l’œuvre et à l’image d’un créateur... aussi longtemps que ses billevesées ne viennent pas, ouvertement ou plus subtilement sous des masques divers, empiéter sur les domaines précités où elles doivent alors, par l’argumentation et non par la violence, se faire régler leurs comptes.

C’est ce qui s’appelle l’athéisme, ou le matérialisme militants.

Le matérialisme militant est pour les exploités le bien spirituel le plus précieux, qui écarte sans faiblir tous les obscurantismes, ceux qui bouchent l’horizon de leurs luttes de libération.

Il est même cependant loisible au croyant de penser que sa foi qui, peut-être estime-t-il, anime ses actes, est supérieure aux lois de la République et que les siennes sont au-dessus de celles de la laïcité, mais seulement aussi longtemps qu’il ne le proclame pas, ne l’affiche pas, et qu’il se conforme aux règles de la vie de la société dont il est membre.

Bref, ce ne sont pas les personnes, croyantes (ou celles mal intentionnées dans les caricatures qu’ils font de leur foi) que l’athéisme combat mais, avec des idées, – et non pas avec des caricatures d’idées, les idées religieuses, (ou sans doute encore moins acceptables : les idées caricaturalement anti religieuses), quand elles lui barrent son chemin vers la liberté.

* (*) Je peux néanmoins reconnaître la dualité paradoxale du phénomène religieux : son rôle dans la sacralisation de l’ordre établi, mais aussi, selon les cas, son rôle critique, protestataire et même révolutionnaire.

Pour illustrer ce deuxième aspect de la religion, il suffit de rappeler ce que furent le christianisme primitif, les hérésies médiévales et la guerre des paysans allemands au XVIe siècle, ainsi que puritanisme anglais révolutionnaire du XVIIe siècle.

Et dans l’histoire moderne ou contemporaine, il ne faut pas négliger la résurrection possible de la religion comme idéologie et culture d’un mouvement anti-capitaliste révolutionnaire comme celui de la gauche chrétienne des années 30 aux années 70, et celle, latino-américaine (théologie de la libération), des années 60 à nos jours.

Ce qui est tragique aujourd’hui, c’est le dévoiement actuel de l’islamisme radical qui aurait pu jouer un tout autre rôle dans la contestation de l’impérialisme.

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