Pas le monde entier, le monde médiatique entier.
J’ai pris la phrase de CG au sens propre, et elle dit bien "j’en rencontre partout et en permanence", donc s’il s’agit bien de rencontres physiques et non pas au travers du petit écran, ma réponse prend sens. Elle confirmera ou pas, mais comme elle est pleine de surprises, je ne suis sûr de rien.
Comme à son habitude, CG soumet des commentaires appelant à des questions
Pas faux, lorsqu’elle met de côté certaines idées fixes. J’ai toujours détesté Bigard et son humour gras, mais récemment, il m’a un peu fait pitié (je dis bien "un peu") lorsqu’il s’est vu ostracisé par le monde dans lequel il évoluait jusque là comme un poisson dans l’eau suite à une énième blague graveleuse et possiblement en arrière-plan à son soutien aux GJ. Encore une fois les médias et le monde (bourgeois) du spectacle ont montré leur abyssale hypocrisie.
Cela dit, la question relative à la sincérité du soutien de Bigard aux GJ reste en suspens : cela ne faisait-il pas partie d’un plan com, à l’instar du nullissime Dubosc qui a eu vite fait de rentrer dans le rang ?
L’humour, c’est vrai, a toujours été cathartique, et en ce sens il peut être instrumentalisé par le pouvoir afin de canaliser le peuple remuant. Si on ne considère que les comiques subversifs, et à l’exemple de tout art subversif, le succès et l’institutionnalisation sont à rejeter car ils mènent toujours à l’embourgeoisement et l’embourgeoisement à la compromission du discours subversif. Celui-ci ne peut plus être qu’auto-dérision, et l’auto-dérision, ce n’est qu’une forme de fausse modestie.
Pourtant si Molière est mort riche, cela enlève-t-il quoique ce soit à son oeuvre ?
Le comique de scène est en crise aujourd’hui, étouffé par le politiquement correct et les restrictions moralistes de groupes de pression soit-disant progressistes ou communautaires. Il est lissé, poli, policé et sans saveur, essentiellement nombriliste et inoffensif pour le système. On peut ne pas les apprécier, mais ça avait une autre gueule du temps de Desproges, Le Luron, Coluche et même Bedos.
En fait, tout ça me fait penser à une réflexion que je me faisais récemment : s’il y une chose que le covid démontre, c’est qu’on ne peut pas faire d’omelette sans casser des oeufs. En effet, si on prend l’exemple du cinéma, cet art typiquement bourgeois dont les recettes se sont effondrées du fait de l’absence de spectateurs dans les salles obscures, il y a de quoi se réjouir que cette industrie vivant sur le dos du peuple tout en le méprisant (absence quasi totale de soutien vis-à-vis des GJ) se casse la gueule et que notre fric n’aille plus dans leurs poches. Toutefois, un certain nombre de gens du peuple en vivent aussi, que ça soit les intermittents, les tenanciers ou les employés de cinéma. Même chose pour l’industrie colossale du tourisme, une des pires expressions du capitalisme, en première ligne dans les dégâts économiques induits par le virus.