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Alain et Joseph (ou le « meurtre du père »).

C’est un drôle de p’tit gars qui s’appelle Alain. Le meilleur étudiant de Paris. Toute sa vie, il a travaillé dur pour les riches. Il leur a donné des conseils à deux balles qu’il facturait deux milliards. Il a fondé de grandes sociétés d’affaires qu’il a mises en faillite. Sa spécialité, c’était les jetons de présence.

Il a cogité avec des grands penseurs pour que la vie des riches fût toujours plus douce. Il a surveillé des journaux, des télévisions. Il a conseillé les princes qui ne se contentaient pas des conseils
des marchands de réclames. Il a écrit des livres en recopiant parfois un peu ceux des autres. Il a dit que, le pape étant allemand, il était insensible à l’histoire comme tous ses compatriotes et ne pouvait pas plaindre le sort des romanichels.

Que lui restait-il donc à faire pour se déconsidérer à jamais ? A soixante ans passés, il découvrit qu’il lui fallait « tuer le père ». Dans ce domaine, il était un peu puceau sur les bords, pas vraiment fini avec sa tête de petit garçon.

Pas facile de tuer un grand résistant membre de la main-d’oeuvre immigrée (MOI), juif polonais, membre du parti communiste français dès 1924. Impossible pour Alain de tuer papa Joseph les yeux dans les yeux. Alors, devant un micro ami au détour d’une réflexion sur ce que coûtent nos anciens parce qu’il n’y a pas, en France, de Narayama, cette montagne aux chênes où les vieux Japonais se rendaient pour mourir, Alain déclara ceci :

« J’ai un père qui a 102 ans, il a été hospitalisé 15 jours dans un service de pointe. Il en est sorti. La collectivité française a dépensé 100 000 € pour soigner un homme de 102 ans. C’est un luxe immense, extraordinaire pour lui donner quelques mois, ou quelques années de vie (…) je trouve aberrant que l’État m’ait fait ce cadeau à l’oeil (…) je pense qu’il va falloir s’interroger sur le fait de savoir comment on va récupérer les dépenses médicales des « très vieux », en mettant à contribution, ou leur
patrimoine, quand ils en ont un, ou le patrimoine de leurs ayant droit »
.

Affaire réglée, le papa vient de mourir.

Bon voyage, Joseph.

Théophraste R.

PS. Hep, Saint-Pierre ! Echangerais grand Résistant centenaire contre petit collabo milliardaire.

URL de cette brève 1504
https://www.legrandsoir.info/alain-et-joseph-ou-le-meurtre-du-pere.html
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Commentaires
14/01/2011 à 04:51 par Jacques Richaud

VIEUX… INDESIRABLE ?

Oui nous vivons dans un monde où tous les improductifs sont indésirables aux yeux des libéraux qui nous gouvernent. Les déclarations hallucinantes d’un conseiller du Président sont un morceau d’anthologie de l’inhumanité et du cynisme qui nous gouverne.
J’ignore ce que cet homme disparu à la vie remplie d’épreuves terribles déjà a pu penser des propos de son fils si il en a eu connaissance… Tout son parcours de communiste et de résistant laisse penser que sans doute lui au moins gardait sa dignité : La mort il l’avait regardée en face en un temps de sa jeunesse ou elle n’était pas mise en compétition avec un patrimoine à préserver mais avec la tentation de la lâcheté et du renoncement que lui, engagé à la « MOI » avait refusé, sachant qu’il pouvait tout y perdre et d’abord la vie…

Alain M ! Le fils qu’aucun d’entre nous ne souhaiterait avoir ? Celui qui disait par avance "˜entre ses mots’ il y a quelques mois que son deuil aurait été un soulagement en même temps qu’une économie ; les mots ont un sens et les siens sont terribles…Mérite le respect d’une circonstance qui l’affecte ; mais nous oblige aussi à penser autour de ses propos qui nous concernent tous.

C’EST A NOUS TOUS QUE CE DISCOURS S’ADRESSE :

En fait le fils ne parlait pas à son père ni "˜de son père’ ; sa pensée toute entière mise au service du "˜marché’ résonnait comme celle d’un consultant qui conseille à un DRH un plan social pour augmenter la satisfaction des actionnaires…
Pour certains la famille aussi n’est qu’une affaire de management, pour que l’investissement reste rentable sans trop amputer le patrimoine… Abject mais logique…

Au-delà de ce cas incroyable d’une parole qui dérapait en public dans le champ le plus intime par conséquence du formatage d’une pensée par une idéologie infâme, le problème posé est bien celui de la vision des libéraux qui nous gouvernent vis-à -vis de nos "˜vieux’…

Déjà , rémunérer un "˜travailleur’ seul producteur des richesses est considéré comme une "˜charge’ qu’il convient de réduire autant que possible ! Alors payer des soins à un improductif devient une dilapidation stupide… Non ?

UN DEBAT POUR LE SIECLE QUI VIENT :

Nous savons bien que l’actuel débat sur la cinquième branche de la sécu ne peut être séparé de la réflexion éthique aux incidences sociales considérables sur le vieillissement, l’accompagnement des mourants, l’aide au suicide et la tentation eugéniste en arrière fond de tous les non dits sur le sujet.

Les tentations les plus radicales traversent certains esprits, y compris chez des professionnels de santé et il faut comprendre les arrières pensées qui peuvent animer certains de ceux qui militent pour "˜l’aide au suicide’, l’abandon des soins ou le "˜droit de mourir dans la dignité’.

Ces derniers profèrent déjà l’idée que certaines vies seraient "˜indignes’ selon des critères qu’ils seraient prêts demain à définir eux-mêmes. Les défenseurs de l’association pour le droit de mourir dans la dignité possèdent en leur sein une fraction qui milite activement pour la reconnaissance, au delà de la question de la "fin de vie", du concept de "vie qui ne mérite pas d’être vécue", avec tous les dangers de cette dérive qui rejoint la demande des eugénistes, y compris les plus extrêmes. Cet amalgame n’est pas fait par tous les militants, loin s’en faut, mais il est rare que le grand public fasse la distinction. Une idéologie qui pour certains d’entre eux est celle de la nouvelle droite, assez intelligente pour ne jamais afficher son affiliation, met toujours en avant la "liberté" (de mourir), mais c’est la "sélection" qui est rendue possible et parfois souhaitable. L’idée même "˜d’une vie qui ne mérite pas d’être vécue’ obsède certains bien portants que la douleur d’autrui indispose car elle reflète leur propre finitude et la peur d’un destin semblable.
Ne doutons pas que les critères que certains voudraient inscrire dans la Loi seront "˜aussi’ médico économiques et ne seront qu’un nouvel avatar de la pensée eugéniste révisée par le libéralisme.

Le raisonnement éthique de l’immense majorité des soignants, concernés par ce débat, sait à la fois ne pas sombrer dans l’acharnement thérapeutique et en même temps reconnaître une "˜dignité humaine inaliénable’ à chaque individu quel que soit son age ou défaillance physique ; cela impose au moins de ne pas réduire la parole qui le considère à un discours de négoce.

Sur ce thème et au sein de la revue "˜Pratiques- Les Cahiers de la Médecine Utopique’, j’ai eu l’occasion de développer certains éléments du débat (1) (2)
Certains de ceux qui répondent sans avoir été éclairés peut-être sur tous les termes du débat à certains sondages, « Les français pour une loi sur l’euthanasie à l’unanimité » (3) ne mesurent sans doute pas tous l’usage qui pourrait être fait de certaines manipulations de l’opinion… (4)

Combien de siècle mettront nous à concilier la recherche des meilleurs pratiques et la préservation des libertés, sans consentir au corsetage de la norme rassurante, réductrice et parfois tragiquement inadaptée ?
Ceux qui veulent nous utiliser pour le contrôle social ont des schémas simples que nous savons être faux : On nous démontrera demain qu’un praticien compétent et humaniste n’est qu’un sociopathe qui s’ignore, fuyant les rangs des mercenaires clonés de la ’nouvelle médecine’ , celle des ’producteurs de soins’ soucieux de remplir des ’objectifs’ en respectant les quotas, les coûts, les injonctions d’une éthique demain écrite par des assureurs et des banquiers confortés par quelques esprits forts issus de nos rangs et contaminés par une idéologie déjà terrorisée par les effets ’bénéfiques’ d’une médecine qui produira de plus en plus de vieux à charge d’une collectivité qui s’emploie depuis deux décennies à gommer toutes les solidarités...

LES « VIEUX » SONT MONTRES DU DOIGT !

Dans un article de 2004 (5) je rappelais que l’argument selon lequel "˜ Il a été établi que 70 % des dépenses de santé se font dans les six derniers mois de la vie.’ omet volontiers de dire que cette « sur dépense » est observée à l’approche de la mort à tous les âges de survenue de celle-ci. On semble s’étonner qu’une maladie mortelle ou simplement le vieillissement soit facteur de dépenses !

Cette stigmatisation du troisième âge est socialement dangereuse car ouvrant la voie à des tentations inacceptables : Dans le journal du dimanche à Paris le 7 9 2003, cité par le monde diplomatique d’octobre 2003, Alain COTTA proposait « Une sorte d’autorégulation organisée par la société, créant une fonction sociale, celle de donner la mort à partir de 90 ans » (!).

Mais à côté de cette position extrême que faut-il penser, au décours de la canicule du mois d’août 2003 perçue comme une aubaine, du projet de création d’une "˜nouvelle branche’ pour la sécurité sociale, consacrée à la dépendance et aux Vieillards ? Qui peut croire sérieusement que serait affectée à cette nouvelle branche la proportion des ressources actuellement dédiée à ces soins, c’est à dire 70 % ? Comment ne pas voir qu’il s’agirait ici de créer un « Panier de soins pour vieux » dont le contenu serait moins coûteux et correspondrait à des soins de confort minimum ? Comment ne pas voir que l’insuffisance programmée des prestations poussera chacun à cotiser si il en a les moyens à une assurance privée complémentaire, les autres étant privés de l’accès au soin qui leur était précédemment garanti sans discrimination d’age ou de fortune. Cette innovation dont la mise en oeuvre se précise actuellement a déjà suscité l’adhésion d’une part de l’opinion en obtenant le consentement au renoncement d’un jour férié pour son financement (Fini le lundi de Pentecôte !). Le MEDEF a applaudi à cette « solidarité nouvelle » mais il faudrait être naïf pour imaginer que l’effort pour nos aînés sera à la hauteur de l’annonce. Si le MEDEF applaudi c’est que le secteur des assurances voit venir à lui une nouvelle clientèle captive insuffisamment protégée par la solidarité collective.

Il paraîtrait essentiel au contraire que nous refusions collectivement cette discrimination en réaffirmant qu’un « vieux » reste un bénéficiaire à part entière de toute la solidarité nationale, sans discrimination aucune. Toute forme de « Panier de soin pour vieux » serait une honte pour la nation tout entière ! Il nous suffit de regarder outre-Manche pour observer un pays où, déjà , l’accès à certains services de réanimation, dialyse rénale ou certains actes chirurgicaux, n’est plus autorisé après soixante et dix ans !

Comment ne pas relever le paradoxe dans le discours de ceux qui se félicitent de l’accroissement de l’espérance de vie et se désolent du coût présumé induit par ce vieillissement ?
La médecine est au coeur des injonctions paradoxales d’une société qui s’interroge sur le ’coût’ sans s’interroger sur le ’sens’...Tentons de rester du bon coté de la question. Ce sera très difficile et nous ne serons pas les plus nombreux !...

Jacques Richaud 14 1 2011

(1) Jacques Richaud répond à … : Thanatos et le DSM..., aide au suicide ou soulagement d’une fin de vie ?
http://www.pratiques.fr/Euthanasie-Jacques-Richaud-repond.html

(2) THANATOS ET LA DIGNITE : Jacques Richaud répond à …
http://www.pratiques.fr/Euthanasie-THANATOS-ET-LA-DIGNITE.html

(3) Les français pour une loi sur l’euthanasie à l’unanimité 31/10/2010
http://www.lepost.fr/article/2010/10/31/2287946_les-francais-pour-une-loi-sur-l-euthanasie-a-l-unanimite.html

(4) Euthanasie : une voie très dangereuse
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/31/euthanasie-une-voie-tres-dangereuse.html
Le 31 octobre, un auteur du Post intitule « Les français pour une loi sur l’euthanasie à l’unanimité » son article faisant état, comme d’autres médias, d’un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche d’après lequel 94% des français seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie (…..) Robert Holcman évoque, à propos d’une éventuelle légalisation de l’euthanasie, la « résurgence sous une forme moderne d’une pratique ancestrale caractéristique des économies de subsistance, qui incite au décès anticipé des moins productifs ». Tel est en effet le danger évident, dans une société dominée par l’argent et dont l’évolution tend à priver de plus en plus brutalement les personnes âgées de moyens de subsistance…etc.

(5) "LIBERALISME - SANTE - PROTECTION SOCIALE : UN ENJEU EXEMPLAIRE/ALERTE, LA REFORME EST EN MARCHE" Jacques Richaud - Sur le site de Michel HUSSON : http://hussonet.free.fr/grs3113.pdf (page 15/16)

#65959 
14/01/2011 à 06:03 par Maxime Vivas

Excellent commentaire documenté de Jacques Richaud. Ce texte aurait mérité une meilleure visibilité sur LGS (en Brève", par exemple ou en première page).

J. Richaud aura sans doute l’occasion de revenir sur le sujet et de nous en dire plus.

Je le sais capable, pour peu que la place lui soit accordée, de développer ce passage :

Oui nous vivons dans un monde où tous les improductifs sont indésirables aux yeux des libéraux qui nous gouvernenent

et de distinguer entre retraités, vieux et improductifs puisque ce dernier mot est souvent improprement utilisé pour fustiger ceux qui ont une fonction économique échappant au patronat.

Bravo Jacques !

#65961 
14/01/2011 à 07:01 par Pierre Bourdon

Après tout ! Y a que l’argent qui compte vraiment dans la VIE.

Vous rappellez-vous du film ’’ Le Soleil Vert’’.Fiction (1973) http://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_vert_(film)

L’ont tuait les vieux dans des usines pour en faire des biscuits. Principale source de nourriture pour les vivants.

#65963 
14/01/2011 à 09:04 par Jacques Perié

Une suggestion : Inviter Alain Minc à rembourser à la Sécu ces frais hospitaliers qu’il juge excessifs.
Bon moyen pour lui de résorber son indignation.

#65964 
14/01/2011 à 09:30 par asturias

Très touchant ce billet je trouve. Très bon.

#65965 
14/01/2011 à 09:31 par Anonyme

Bon voyage camarade Joseph !

je connaissais ce lamentable lamento de la petit caniche alain, pour l’avoir lu dans la petit presse qui mente, mais je ne savais pas que le père était un si grand Homme.
Merci donc de me l’avoir appris.

Aussi semble-t-il que la caniche aie menti en l’occurrence et que les chiffres évoques sont en toto fantaisistes car fonction des buts de cet homme de main.
merci encore pour Joseph.
Olga Jug.

#65966 
14/01/2011 à 10:16 par Bernard Gensane

Dans cette contribution remarquable de Jacques Richaud, une phrase m’a particulièrement frappé : "Celui qui disait par avance "˜entre ses mots’ il y a quelques mois que son deuil aurait été un soulagement en même temps qu’une économie ; les mots ont un sens et les siens sont terribles…"

Avec le capitalisme financier, nous sommes effectivement dans la perte du sens face à l’économie. Cela se voit, en surface, avec la manière dont le kleiner Mann parle le français. Hier encore, à Toulouse, devant des travailleurs, il a évoqué des "contrats pérens", imaginant qu’il utilisait le masculin de pérenne. Ce n’est pas seulement un problème d’absence de connaissance de la langue du pays qu’il est censé présider (même si, sans Guaino, il est un peu perdu). C’est tout simplement que la langue, cet objet immatériel qui n’a pas de prix, et qui donc pour lui n’en a aucun, ne fait pas le poids (p-o-i-x, comme disait Pierre Dac) devant les caisses enregistreuses du CAC 40.

A un député socialiste qui s’inquiétait de cela, Luc Chatel, le DRH pour l’Éducation nationale, répondit que le président n’était pas obsédé par les "circonvolutions syntaxiques". Pauvre Éducation nationale qui subit un homme d’affaires qui ne sait pas ce que "circonlocution" veut dire !

#65969 
14/01/2011 à 15:13 par ZZJR

HOMMAGE A JOSEPH …. VENU DE L’UN DE SES FILS EN HUMANITE

Pour ceux qui ignoraient la personnalité de Joseph Minc, engagé dans les FTP-MOI, section de résistance des ces "˜immigrés’ que les amis politiques du fils pourchassent, expulsent ou même songent à remettre en cause leur nationalité ; quelques informations ci-dessous.

Leur "˜Identité Nationale’ il est vrai était incertaine, celle de Joseph Minc était des plus "˜suspectes’ en ces temps de matin brun.

Leur nom s’inscrirait mieux sur une nouvelle "˜Affiche Rouge’, sur laquelle Joseph Minc aurait pu figurer au côté de Manouchian si il avait eu le malheur d’être arrêté par la Milice Française ou son maître gestapiste ; que sur un bristol d’invitation pour une soirée "˜Français de Souche’, populaire ou distinguée. Il est vrai que dans le deuxième cas la fortune accumulée gomme les différences passées et qu’il est de bonne manière de serrer des mains pas toujours très propres, même au passé criminel sur ses propres ancêtres. Amnésie et infamie sont parfois jumelles, parvenu proche des sommets l’homme oublie par quelle face de la montagne il l’a gravie et n’y rencontre que des égaux en performance, c’est aussi cela le monde capitaliste où les fils se ressemblent tous dans la fraternelle universelle des vainqueurs. Ne parlait il pas, ce fils là , de « La mondialisation heureuse » ? Les erreurs d’hier se bradent sur le web à un bon prix à portée des bourses modestes (1)

LES FTP-MOI

JOSEPH MINC Est décédé à l’age de 102 ans. (2)

« Ce militant du Parti communiste polonais est contraint à l’exil. Il arrive en France à 18 ans. Au début de la SGM, il rejoint les rangs de l’armée polonaise en France, puis s’engage dans la Résistance aux côtés de la MOI (Main d’oeuvre immigrée)

Un petit extrait de Wiki pour resituer les FTP-MOI : "Les FTP-MOI :Les FTP-MOI sont issus de la main-d’oeuvre immigrée (MOI), structure mise en place dans les années 1920 et qui permettaient aux étrangers vivant en France d’être intégrés à la Troisième Internationale communiste sans dépendre directement de la section française, c’est-à -dire du PCF. Au moment même où le PCF décide de créer les FTP, il décide également de créer des groupes de FTP-MOI dans la région parisienne. Ces groupes peuvent collaborer avec les FTP mais ils sont rattachés directement à Jacques Duclos, qui a le contact direct avec l’Internationale communiste et d’une façon plus générale avec Moscou. Parce qu’ils n’attendent aucune clémence de la part des Allemands, parce que le régime de Vichy ne leur laisse guère de choix en dehors de la clandestinité ou de l’internement, les différents groupes FTP-MOI, composés principalement de résistants juifs, sont particulièrement déterminés dans la lutte contre l’occupant. Parce qu’ils dépendent directement du Komintern, par l’intermédiaire de Duclos, on a souvent pensé que ce sont eux que l’on envoie en première ligne lorsque vient l’ordre de Moscou d’intensifier le combat, alors que les groupes français sont beaucoup plus insérés dans une dynamique nationale. Le roumain Boris Holban a longtemps été le responsable des groupes parisiens. Il est ensuite remplacé par Missak Manouchian et lorsque ce dernier est arrêté, c’est à nouveau Holban qui prend le commandement, début 1944.
Des maquis MOI ont également joué un rôle de première importance dans la zone Sud, par exemple pour la libération des villes de Lyon et de Toulouse".
Je crains que nous ne découvrions l’engagement de tous ces hommes de l’ombre qu’à l’occasion de leur décès... »

SA VIE :

Sa vie, Joseph Minc en avait fait un livre : « L’extraordinaire histoire de ma vie ordinaire » (3)

Dans l’extrait choisi par l’éditeur pour la présentation, il termine par « Quel aurait été mon destin si nous n’avions pas croisé cet homme ? » Nous pouvons dire chacun « Quel aurait été notre destin si n’avaient pas existé des hommes comme lui ? »

La chronique mondaine compassée évitera de rappeler ses engagements, son éducation rabbinique initiale puis son adhésion a des idées plus universelles qui feront de lui un "˜étranger à Israël’ et un proche des fondateurs du MRAP. En un temps ou un de ses contemporains Stéphane Hessel est conspué par sa "˜communauté’ et poursuivi en justice pour antisémitisme "˜tout devient possible’ comme disait l’ami du fils du résistant… Y compris que les phases les plus lumineuses de la vie du défunt soient camouflées comme une honte par les inconditionnels d’autres solidarités que celles qui furent les siennes.

Présentation (Ed Stock) : Il n’a jamais faibli, cet homme. A 98 ans, il peut témoigner de presque tout un siècle de conflits mondiaux et d’enfermements idéologiques. Dire l’antisémitisme et revenir sur la barbarie de la Shoah. Parler de la résistance aux humiliations, rappeler son esprit combattant au sein d’un parti où le doute était interdit, voire coupable. Et exprimer aussi tant d’incertitudes... Joseph Minc est né en 1908 dans la communauté juive polonaise de Brest- Litovsk, du temps de l’Empire du tsar. A 6 ans, il connaît déjà la fuite, l’exode vers des contrées moins exposées aux pogroms. Juif ? Toute son éducation primaire le voue au rabbinat. Mais il rompt. Balaie les croyances religieuses. Comment se passe la vie quand elle est un permanent combat contre l’ignorance ? Celle de Joseph Minc est semée d’immenses douleurs, mais jamais il ne renonce à demeurer le maître de son chemin. Il va refuser de s’éloigner de sa terre d’Europe pour une autre, promise. Partir en Israël apparaîtra longtemps à ses yeux comme une forme de désertion. Il s’y rendra bien plus tard, mais il s’y sentira étranger. De Pologne en France, on le suit dans un récit, sans prétention littéraire, mais dont ne lâche pas une ligne. Son engagement communiste, la résistance, la clandestinité : lire Minc, c’est décliner une longue chronique où la grande histoire rejoint les confidences intimes. On apprend qu’il a participé à la création du MRAP, milité dans une myriade d’associations, auxquelles il a caché ou non son engagement communiste. Joseph Minc a fini par rompre en 1967 avec le Parti, après quarante ans. Tout comme il avait abandonné la religion à l’adolescence pour s’intéresser à Darwin et aux sciences. Ce monsieur discret (la modernité médiatique connaît bien Minc mais avec un autre prénom, celui de son fils) ne revendique aucun honneur. Et pourtant ses mots révèlent le sien. L’Extraordinaire Histoire de ma vie ordinaire est le petit livre d’un vieil honnête homme qui s’achève avec cet aveu impressionnant de lucidité : « Il ne me reste plus qu’à attendre. Attendre quoi ? Je ne sais pas. » Epok, l’Hebdo de la Fnac.

Extrait du livre : 1908-1919 Premiers souvenirs :

« Je suis né en 1908 à Brest-Litovsk. Cette ville faisait alors partie de l’Empire russe tsariste. Dix ans plus tard, en 1918, elle allait devenir célèbre dans le monde entier puisque c’est là que fut signée la paix entre les gouvernements bolchevique - représenté par Trotski - et allemand.

La ville comptait une cinquantaine de milliers d’habitants, dont une grande majorité de Juifs. L’antisémitisme en Russie était alors très prononcé, et les Juifs évitaient donc autant que possible les contacts extérieurs. La plupart d’entre eux vivaient très pauvrement, de l’artisanat, du petit commerce... Seuls quelques-uns s’en sortaient mieux, souvent des exploitants forestiers qui, eux, avaient des contacts hors de la communauté.

Ma mère, Batia, appartenait à une famille brestoise de bonne réputation, les Barlas. Elle avait une soeur aînée, Chaja, et neuf petits frères et soeurs, Herschl, Sarah, Freda, Zlata, Motl et Chaïm (des jumeaux), Rivka, Lea et Lebele. Ce dernier, bien qu’étant mon oncle, avait le même âge que moi. Mon père, de son côté, avait deux soeurs qui vivaient à Varsovie. Il avait fait une école rabbinique, et obtenu une sorte d’agrégation pour devenir lui aussi rabbin. Ayant finalement renoncé à ce choix, il avait épousé ma mère. Ils étaient alors très jeunes : dix-sept et dix-neuf ans. Je fus leur premier enfant, précédant de deux et six ans mes soeurs Frouma et Bella.
A ma naissance, mes grands-parents maternels et ma grand-mère paternelle étaient encore vivants. J’avais déjà des cousins car deux de mes tantes, une de chaque côté, avaient eu des enfants. Mon premier souvenir date, je crois, de mes quatre ans : un gigantesque incendie se déclara et ravagea plusieurs maisons, dont beaucoup étaient en bois. C’était bien sûr très impressionnant pour le petit garçon que j’étais.

A la même époque, je me souviens avoir failli être kidnappé. Alors que j’étais en train de jouer sur le petit balconnet de notre appartement qui donnait directement sur la rue, une femme s’approcha. Elle m’amadoua en me donnant des jouets. Puis elle me prit dans ses bras et m’emmena ! Le vol d’enfants juifs était alors monnaie courante. Il était le fait de Tsiganes, qui en faisaient des domestiques ou les exploitaient dans des cirques. Heureusement, alors que la femme m’emmenait vers la gare, nous croisâmes un voisin qui, me voyant aux mains d’une Tsigane, se mit à crier, l’obligeant à me relâcher. Quel aurait été mon destin si nous n’avions pas croisé cet homme ? »

MIEUX A FAIRE QUE VOMIR

Mieux que vomir sur l’indignité de certains qui doivent leur liberté à ceux là aussi ; écoutons encore une fois ce chant magnifique mis en parole par Aragon à partir d’une lettre authentique de Manouchian et chanté par le "˜vieux’ disparu aussi, l’immense Léo Ferré. (4)

C’est je crois l’hommage que nous pouvons faire à Joseph, comme un "˜Merci’ .

Jacques Richaud 14 1 2011

(1) La Mondialisation Heureuse Alain Minc
http://www.priceminister.com/offer/buy/9745172/Alain-Minc-La-Mondialisation-Heureuse-Livre.html

(2) JOSEPH MINC Est décédé à l’age de 102 ans.
http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=52&t=27025

(3) L’extraordinaire histoire de ma vie ordinaire Joseph Minc Récit (broché). Paru en 09/2006 En Stock
http://livre.fnac.com/a1851274/Joseph-Minc-L-extraordinaire-histoire-de-ma-vie-ordinaire

(4) Léo Ferré - L’affiche rouge - L’armée du crime
http://www.youtube.com/watch?v=6HLB_EVtJK4&feature=player_embedded

#65980 
14/01/2011 à 15:25 par Anonyme

Ma mère à 97ans, elle est quasiment aveugle, mais son visage rayonne.
celui d’Alain Mink est mort

#65981 
14/01/2011 à 19:55 par kounet

Pauvre Joseph ! On se demande bien parfois d’oû on les sort, ces petits...Et ce pauvre Minc, à son âge, il devrait avoir honte !
Ce sont bien des tordus , les gens de cet acabit...
A la lanterne !

#65987 
15/01/2011 à 02:30 par Nina

Minc alors !! Joseph n’a pas supporté les dernières conneries du fiston.... Il a du pourtant espérer pendant longtemps pourvoir dire " Mon fils, je suis fier de toi " Et non !! jusqu’au bout le petit à déconné, alors bon voyage cher Joseph, ailleurs est peut être mieux.

#65993 
15/01/2011 à 20:56 par JACQUES RICHAUD

MINC JOSEPH EN MEMOIRE

Je crois qu’il est plus important d’honorer les morts qui furent de vrais vivants résistants que de vomir sur un qui bouge encore mais seulement comme une marionnette dont une idéologie libérale tire les ficelles.
On peut être sorti major de l’ENA (promotion Léon Blum !), mais ne pas vraiment sembler être attaché à la défense des acquis du Front Populaire ni ceux du Conseil National de la Résistance…C’est un autre sujet…

Le père fut un modeste combattant sans faille ni hésitation engagé volontaire dés 1939 après un long passé déjà de militantisme communiste et antifasciste… Alors parlons un peu plus de Joseph.

LA MEMOIRE ET L’ INTIMITE

En effet « Les obsèques de Joseph Minc ont été célébrées "dans l’intimité familiale", précise l’avis de décès. (1). C’est un droit indéniable pour ses proches de l’avoir voulu ainsi, respect…

Mais il aura donc été privé même de l’hommage possible des fils et filles de ses compagnons de lutte, de celui de ses anciens camarades et amis communistes et de la présence du MRAP dont il accompagna la création. Il est vrai que cette association représente "˜le diable’ pour tous ceux qui sont aveuglés ou intimidés par la propagande visant à diaboliser les militants antiracistes qui se refusent à un soutien inconditionnel d’un état dont Joseph Minc ne s’est jamais pleinement senti solidaire, "˜étranger à Israël’ comme il disait, trop universaliste pour se reconnaître dans quelque communautarisme que ce soit même si la communauté le respectait.

A nous de dire et faire connaître qu’il fut un disparu dont le destin nous a tous un jour concerné au travers des combats qu’il a mené.

 Le PCF dont il s’était pourtant éloigné après les procès des "˜blouses blanches’ de Moscou ; honore sa mémoire et « lui témoigne une reconnaissance profonde pour « son combat pour abattre le nazisme et le pétainisme en France ». (2)

 Dans le milieu communautaire juif, Minc Joseph était Ancien résistant, premier secrétaire général de la CCE, ancien secrétaire général de l’Union Générale des Anciens Combattants et Résistants d’origine étrangère (UGEVRE - qui deviendra l’UEVACJ EA). Ceux là étaient ils absents peut être aussi, ou discrètement représentés a ces "˜obsèques dans l’intimité’ ? Ses camarades de "˜l’Union des Engagés Volontaires Juifs de France’ , il y a deux ans pour son centenaire, au travers de « Bon anniversaire M. Joseph Minc ! » (3) consacraient une page dans leur bulletin (page 21) à celui dont ils ne partageaient pas tous, loin s’en faut, tous les engagements de Joseph Minc avant et après la résistance. Mais il était celui qui « reste pour nous tous un exemple pour les combats que vous avez menés… En 1924, vous adhérez au parti communiste Polonais, alors illégal ! Et vous risquiez la prison à tout moment pour vos activités politiques….Votre Compagne emprisonnée en Pologne pour son appartenance au parti communiste, réussira à vous rejoindre à Bordeaux… Vous participez à la création du M.R.A.P avec son premier Président : ANDRÉ BLUMEL. (Mouvement contre le racisme et l’antisémitisme et pour la Paix, devenu mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples.) 1950 : Vous devenez Président de l’U.G.E.V.R.E (Union des engagés volontaires et résistants d’origine étrangère). 1952 : en pleine guerre froide avec l’URSS et les pays de l’est, vous apprenez que 13 écrivains juifs sont exécutés à MOSCOU. Vous êtes marqué par ces exécutions et vous posez des questions aux instances du P.C .F 1953 : le scandale des blouses blanches où des médecins juifs russes sont accusés de complot, vous refusez énergiquement d’accepter leur culpabilité. Vous prenez leur défense à l’intérieur même du P.C.F. En Homme droit et sincère vous quittez le P.C.F. Vous êtes pourtant resté fidèle à cet idéal de justice, de vérité, pour un monde en Paix. »

Pour ceux qui pensent que l’histoire d’hier porte en elle des leçons que nous devons lire et relire pour que certains ne se soient pas sacrifiés en vain. Pour ne pas reproduire les erreurs ou les lâcheté, pour ne pas nous rendre complice du pire, pour maîtriser notre destin demain comme d’autres ont tenté le faire hier ; quelques repères :

 Un site regroupe des informations autour des hommes de "˜L’affiche rouge’ et tous ceux qui partageaient leur combat. (4)

 Un de ses compagnon de lutte Joseph Epstein a été récemment honoré d’un travail historique ou le nom de Joseph Minc apparaissait aussi (5) : …« … Nous avons petit à petit reconstitué qui était vraiment Epstein. Parti à la recherche d’un être mythique, j’ai trouvé en définitive un homme comme les autres, dans toute sa complexité, avec ses forces et ses faiblesses, qui mordait dans la vie à pleines dents, qui aimait s’amuser, qui malgré ses responsabilités avait trouvé le temps d’être amoureux et de faire un enfant. J’ai trouvé un père. Le héros est devenu homme. Un homme extraordinaire, dont je suis fier. Tous les résistants que nous avons interrogés, Lucie Aubrac, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, André Carrel, Joseph Minc... ont tous parlé de lui avec chaleur, respect et admiration. »…

 Plusieurs chercheurs et journalistes ont aidé à faire que ceux là ne tombent pas dans l’oubli (6). Ils nous apprennent aussi que :« Missak Manouchian et Joseph Estain ont été arrêtés ensemble…Joseph Epstein naît en 1911 à Zamosc, ville natale de Rosa Luxemburg et du grand écrivain yiddish Itshak Peretz (1852-1915), auquel il est apparenté. Nourri de la culture des - Lumières, de littérature française, et porté par l’espoir soulevé par la Révolution russe de 1917, il s’engage dans la lutte antifasciste dès 1926 et adhère au Parti communiste clandestin. Il suit des études de droit alors que tous ses compagnons se destinaient à des études de médecine…Joseph Epstein, tout en inscrivant sa lutte non pas au nom du judaïsme mais au nom d’une lutte plus universelle contre le fascisme et le racisme, perçoit le danger spécifique encouru par les juifs… »

Ils nous apprennent aussi que dans cette Europe d’avant la guerre certains avaient perçu très tôt le péril des fascismes qui teintaient le monde d’une couleur brune qui deviendrait sanglante.

Où sont ils ceux qui se lèvent déjà contre les périls de demain dont la forme est différente mais dont les fondements raciaux et haineux sont bien semblables ?

Jacques Richaud 15 1 2011

(1) Les obsèques de Joseph Minc ont été célébrées "dans l’intimité familiale", précise l’avis de décès.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/01/12/97001-20110112FILWWW00478-le-pere-d-alain-minc-est-mort.php

(2) http://www.actualitte.com/actualite/23697-joseph-minc-deces-communisme-extraordinaire.htm

(3) Bon anniversaire M. Joseph Minc ! UEVACJEA 2 ° S E M E S T R E 2 0 0 8 N ° 3 5
http://www.combattantvolontairejuif.org/resources/n$C2$B035+1+page+72px.pdf

(4) L’Affiche rouge - Manouchian - Plate-forme d’échanges de données historiques concernant L’Affiche rouge, les FTP-MOI et la Résistance juive
http://l-afficherouge-manouchian.hautetfort.com/film/

(5) http://www.fndirp.asso.fr/convert-Duffau-epstein.htm

(6) « Joseph Epstein, polonais, juif, communiste, anti-franquiste, responsable FTP...et Oublié ! 22/10/2009
http://www.lepost.fr/article/2009/10/22/1754928_joseph-epstein-polonais-juif-communiste-anti-franquiste-resposable-ftp-et-oublie.html

#66008 
17/01/2011 à 16:53 par gus de nantes

mais ou sont ils ??

tout ces merveilleux journalistes qui lors d’un échange privé avec un premier ministre frisé et socialiste (a moins que cela ne soit le contraire) ,

apprirent médusé de la part d’y celui que le président Chirac était vieux , rappellez vous braves gens et apprenez jeunes gens qu’a l’époque notre classe journalistique fit un tolé unanime a l’encontre du dit premier ministre ,

que c’etait un scandale que de dénigrer une personne parce qu’elle était vieille ...........

et la un certains Minc se permet de dire que l’on gaspille de l’argent public à opérer son père , dailleurs un homme de cet âge n’est opéré que dans un cadre très stricte , et puis qui est il pour se plaindre que l’on allonge la vie d’un homme , et pourquoi etre en société organisée si on peux pas se payer le luxe de soigner les très vieux , et qu’est ce que sa peux bien faire ?? c’est si grave de dépenser de l’argent pour la santé ?? c’est mieux d’emprunter ?? c’est mieux de se payer le luxe ostentatoire inutile ??? ou encore d’investir dans de couteux programme d’armement ????
se permet de chiffrer la chose , lors même que ces chiffres la sont bidon bidonné et nuls et non avenus

pas un bruit dans les médias ...... rien a redire sur les pires déclarations des pires sbires de l’empire Capital

merci de nous tenir au courant !!

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