« Air France : le requin, l’anguille et le poulet » est un titre qui traduit bien une réalité à laquelle il manque un compliment circonstanciel de lieu. Le titre qui convient est le suivant :
Air France : le requin, l’anguille et le poulet dans une mare.
Pourquoi ? Tout le monde sait du moins depuis le 19e siècle, que, dans une mare, un requin ne peut pas survivre, à moins de faire de la mare une mer. En d’autres mots, on sait que dans toute entreprise, lorsque le capital fixe est plus important que le capital variable, l’entreprise est condamnée à péricliter sans un apport de capitaux extérieurs. Cela s’est déjà vu, avec les chemins de fer que les états ont été obligés de nationaliser pour les maintenir en bon fonctionnement grâce un apport de capitaux venant des contribuables. Les autres types de transport subissent à peu près les mêmes contraintes mais arrivent à s’ajuster grâce à des mesures diverses dont l’efficacité est toujours précaire.
Comme le ridicule ne tue pas, on s’amuse comme on peut. On nationalise les entreprises de transport quand elles tombent en faillite parce que cela est nécessaire pour la bonne marche de l’économie d’un pays, mais une fois redressées, on le privatise de nouveau. Non pas en tant que telles, mais seulement dans leurs créneaux porteurs. À ce jeu, seuls les requins sont protégés, à dire que sans eux le monde ne peut pas exister.