Les deux invités chiliens du Festival latino-américain de Pau (comuneros de Caimanes) dûment munis de passeports, de billets aller-retour PAU-SANTIAGO, de lettres d’invitation ont été "séquestrés" hier par les services d’immigration de l’aéroport de Madrid placés dans un lieu de nulle part pendant deux heures, pour être renvoyés au CHILI.
"Ils ne présentaient pas les garanties pour entrer dans l’espace européen", et on leur refusait de poursuivre le voyage jusqu’à San Sébastien, où nous les attendions.
Ils avaient un "dossier lourd" : 81 jours de grève de la faim contre une multinationale...
Il a fallu pendant quatre heures remuer ciel et terre pour qu’ils soient "libérés" et autorisés à poursuivre leur itinéraire.
J’aime cette Europe de Saint-gain, de la "directrice retour", qui accueillit jadis mon père, combattant républicain espagnol, en février, à Argelès, sur une plage de rêve... Elle nous protège du Sud, de l’invasion des Barbares. J’aime cette Europe raciste et xénophobe, bunkérisée. J’aime cette Europe des barbelés. Elle me permet de dormir tranquille...
Cela s’est passé hier. Merci à tous ceux qui nous ont aidés : "L’Huma", Emmaüs, B. Cassen, Antoine Chao, nos réseaux d’amis, de militants, de journalistes libres....
Deux cents personnes hier soir à la fac avec ces deux héros du quotidien, debout, le poing levé et scandant : "El pueblo unido jamas sera vencido" !!
Continuons à lever le poing ! C’est la meilleure thérapie contre l’arthrose, les rhumatismes, l’excès de poids, le surmenage, les crises d’excellence, la primatophylie, la pécréssite aigüe... ...
Jean Ortiz