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Auteur : Alessandro VOLPI

Les élections aux États-Unis, une guerre interne contre le capitalisme financier

Alessandro VOLPI

Dans l'élection présidentielle aux EU, le défi entre Harris-Walz et Trump-Vance devrait plutôt être défini comme un affrontement entre le capitalisme financier des " Big Three " et celui qui veut affaiblir son monopole. Sans s'embarrasser de l'opposition "gauche" - "droite".

Après l'annonce du retrait de Joe Biden de la course à la présidence, un conflit permanent au sein du capitalisme financier aux EU est apparu de plus en plus clairement. Je vais tenter de le résumer et peut-être même de le simplifier. Après le choix de Vance comme vice-président, après les prises de position de Musk, les rangs des partisans de Trump – et des financiers - grossissent. Des sujets qui renvoient à un capitalisme qui tente d'endiguer le pouvoir écrasant des Big Three, c'est-à-dire des superfunds, Vanguard, Black Rock et State Street, désormais résolument liés aux démocrates. Biden et Kamala Harris ont eu et ont encore dans leur équipe des personnalités issues de Black Rock. Un personnage comme Jamie Dimon, le PDG de J.-P. Morgan, la banque du superfonds, blandie par Trump, a longtemps été un candidat pour les démocrates. Le président de la Fed, avec le soutien de Yellen, a accompagné les stratégies de ces mêmes superfunds, en rachetant leurs ETF [Exchange Traded Funds, (…) Lire la suite »

Qui l’"économie de l’opportunité" annoncée par Kamala Harris effraie-t-elle (et qui en bénéficie) ?

Alessandro VOLPI

Soutien annoncé au logement social privé et à la lutte contre la spéculation sur les prix, mais aussi suprématie militaire mondiale pour battre la Chine au rythme des dépenses publiques et intouchabilité de la finance, notamment celle des grands fonds comme BlackRock, Vanguard et State Street. Saura-t-elle ébranler les super-riches ? L'analyse des recettes de la candidate démocrate par Alessandro Volpi

Kamala Harris s'est présentée en Caroline du Nord avec un programme visant à défendre la classe moyenne, d'ailleurs identifiée comme celle ayant des revenus allant jusqu'à 400 000 dollars par an, engagée à soutenir le logement social privé et avec l'indication d'une stratégie pour freiner la spéculation sur les prix. Un programme générique, sur lequel nous reviendrons dans un instant, que la candidate démocrate a qualifié d'économie de l'opportunité. Mais la référence à la volonté d'entraver la spéculation sur les prix a effrayé les Big three, les grands fonds BlackRock, Vanguard et State Street, qui ont investi dans les démocrates pour éviter "l'autre capitalisme" domicilié chez le clan Trump. C'est ainsi que le New York Post a publié un titre criant dans lequel Kamala Harris était qualifiée de "communiste" précisément parce qu'elle voulait contrôler les prix et augmenter les dépenses fédérales. Il convient de noter à cet égard que le Post est la propriété de News Corp, dans (…) Lire la suite »

Trump, Taïwan et ce formidable quid pro quo pour défendre le dollar

Alessandro VOLPI

L'ancien président a déclaré que les États-Unis pourraient renoncer à défendre Taïwan contre une invasion chinoise. Derrière cette option, médiatisée par le retrait de Joe Biden, il y aurait un accord tacite avec Pékin pour maintenir le dollar comme monnaie dominante, affaiblissant les “ big tech ” et les grandes fortunes et favorisant ainsi les “ alliés ” de l'ancien président, Elon Musk en tête.

Le discours de Donald Trump et les déclarations de son second James Vance sur Taïwan revêtent une importance considérable. En pratique, Trump, l'adversaire le plus farouche de la Chine lors de sa précédente présidence, affirme, presque sans y penser, que les États-Unis pourraient renoncer à défendre Taïwan et ouvrir ainsi la porte à une "conquête" chinoise. Il s'agit là d'une position d'un poids gigantesque. Que se cache-t-il derrière une telle affirmation ? Deux éléments peuvent nous aider à y voir plus clair. Le premier. Trump veut ramener aux États-Unis des pans entiers de la production étasunienne : en substance, une réindustrialisation. Pour ce faire, des financements du reste du monde sont nécessaires pour acheter la dette des EU, et la dollarisation ne doit donc en aucun cas être remise en cause. La Chine est le pivot de la dollarisation, car environ un tiers du commerce mondial concerne des biens et des services chinois. La décision de la Chine de se désengager du dollar (…) Lire la suite »

Sommet de l’OTAN : un pacte atlantique favorable au dollar

Alessandro VOLPI

Si les EU montrent leurs muscles et que les "alliés" européens rentrent dans le rang, le billet vert restera la seule monnaie de l'Occident et l'économie étasunienne pourra se remettre à produire et pas seulement du papier. Entre bulles financières et agences de notation (même l'ESG) dans les mains des grands fonds. L'analyse d'Alessandro Volpi

Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a annoncé que les taux d'intérêt aux EU resteraient élevés. Il est clair que les États-Unis veulent continuer à drainer l'épargne du monde entier pour financer leur économie, mais pour payer des taux aussi élevés afin d'attirer les épargnants du monde entier, ils ont besoin que le dollar soit la seule monnaie du monde. C'est pourquoi le sommet de l'OTAN a proclamé l'entrée de l'Ukraine, avec le soutien immédiat d'une Europe satisfaite de son atlantisme qui lui impose le dollar avec lequel les États-Unis financent leur économie au détriment de celle de l'Europe. Si les Etats-Unis montrent leurs muscles et que les "alliés" européens rentrent dans le rang, le billet vert restera la seule monnaie de l'Occident et l'économie étasunienne pourra recommencer à produire, et pas seulement du papier. Pendant ce temps, les agences de notation, détenues par de grands fonds, dégradent la dette de la France "socialiste" parce qu'il vaut (…) Lire la suite »