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Auteur : Enrique UBIETA GOMEZ

La légende n’est pas morte

Enrique UBIETA GOMEZ

Ma génération est née dans les premières années qui ont suivi le triomphe de la Révolution de 1959 et une partie dans les mois qui l’ont précédée. Lorsque les « barbus » ont pris Santiago et qu’ils sont venus ensuite en caravane jusqu’à La Havane, la République populaire de Chine avait à peine 10 ans et les États socialistes d’Europe de l’Est ne dépassaient pas 15 ans

MA génération est née dans les premières années qui ont suivi le triomphe de la Révolution de 1959 et une partie dans les mois qui l'ont précédée. Lorsque les « barbus » ont pris Santiago et qu’ils sont venus ensuite en caravane jusqu’à La Havane, la République populaire de Chine avait à peine 10 ans et les États socialistes d'Europe de l'Est ne dépassaient pas 15 ans. La Révolution soviétique et son État multinational, dans les villes et les pays où nombre d'entre nous firent leurs études, était la plus ancienne : 40 ans de résistance au capitalisme international et au fascisme. Mais, une fois adolescents, dans les années 1970, nous considérions que nos pères et leurs révolutions étaient vieux (certaines révolutions l’étaient, en effet, mais pas pour des raisons de calendrier). Ces jours-ci, j’ai revu mes photos des années 80, lorsque, jeunes diplômés de l'Université, nous brandissions avec impétuosité l'épée juvénile, convaincus que nous étions destinés à établir définitivement (…) Lire la suite »

Venezuela, écarte de moi ce calice (lajiribilla.cu)

Enrique UBIETA GOMEZ
“Défendez-nous, vous qui savez écrire !”, demandait une vieille femme à Carpentier et aux intellectuels qui l’accompagnaient en juillet 1937, lors de son passage par un petit village de Castille, tout près de la capitale assiégée. L’écrivain cubain reprit cette anecdote dans les chroniques sur le IIème congrès International de Défense de la Culture qu’il publia dans la revue Carteles (1). La demande était justifiée : le peuple espagnol nous défendait tous, les armes à la main. Sans hommes et sans femmes il n’y a pas de culture. Bertolt Brecht l’avait dit pendant le 1er congrès, célébré deux années auparavant à Paris : « Ayons pitié de la culture, mais ayons d’abord pitié des hommes ! La culture sera sauvée quand les hommes seront sauvés ». Cette première rencontre avait senti le danger : le nazisme menaçait de s’étendre, pendant que les bourgeoisies « démocratiques » en Europe misaient sur le fait que les menaces visaient la jeune Union des Républiques Socialistes Soviétiques. (…) Lire la suite »

Deux mondes, deux éthiques : individualisme contre solidarité

Enrique UBIETA GOMEZ
Ce fut la présentatrice du programme de CNN +, je m'en souviens, qui m'a lancé la question piège : mais, les êtres humains, ne sommes nous pas les mêmes partout ? Elle ne se référait pas, bien sûr, à des sentiments universels comme l'amour ou la haine, mais à la manière de comprendre des valeurs sociales, indéniablement historiques, comme celle de la liberté. Nous parlions alors de projets de vie essentiellement opposés : ceux engendrés par le capitalisme, et le socialisme (au moins, en tant qu'idéal). Au cours du débat que nous eûmes dans le programme 59 secondes de la Télévision Espagnole, le représentant du PSOE, face à l'évidence de que pour des délits semblables - réception d'argent d'un pays étranger pour la subversion interne, pacifique ou pas -, la justice espagnole prévoit des sanctions même plus dures que les cubaines, se réfugia derrière un argument qui réduisait toute possibilité de discussion : « Mais Cuba n'est pas un Etat de droit ! ». La phrase, cependant, peut (…) Lire la suite »

Les prisonniers, pour qui sont-ils utiles ? (La Isla Desconocida)

Enrique UBIETA GOMEZ
C'est maintenant que le problème se pose. Les ex-prisonniers débarquent à Madrid. Pendant quelques jours, la presse est là et les accueille. Avec un peu de chance, ils vont commencer à vivre de leur travail et non de leur activité subversive qui était très bien rémunérée. Il se peut que l'un d'eux parvienne à décrocher une place dans la guerre du cyberespace. Mais ce n'est pas facile, comment nous disons, nous, les Cubains, en pleine crise. Je ne sais pas combien vont leur rapporter les commentaires (les diatribes offensantes ou menaçantes qu'ils lancent contre les blogs d'auteurs révolutionnaires), mais si on ne les publie pas, ils ne sont pas payés. Peu à peu, on les oubliera. Ils ne sont plus utiles. C'est-à -dire qu'ils ne sont désormais plus utiles aux yeux de leur ancien promoteur, l'impérialisme nord-américain. L'équation est simple : un contre-révolutionnaire dans les rues de La Havane a une valeur, mais pas beaucoup. Il n'influence personne. Ceux qui allongent le fric (…) Lire la suite »