Devenus imbattables en matière de falsification, les experts du courant dominant occidental préfèrent passer sous silence les réalités ou les chiffres qui les dérangent plutôt que de mettre en évidence les 27 millions de morts de la Russie soviétique face aux 290 000 morts décomptés par l’armée étasunienne (sur les 12 millions de GI’s engagés sur le front occidental). Ni vu, ni entendu, ni lu…
En Europe la diplomatie apparait avec les citées-états de la Grèce Antique. Elle va prospérer et, en France, elle se formalise à la fin du XVIIe siècle. Pendant trois siècles notre diplomatie a donc été l'outil essentiel pour gérer – ou tenter de la faire – les relations avec les autres états du monde. Si les défaillances son patentes, la ligne générale tend quand même vers les guerres évitées, des vies sauvées. D'un trait de plume, qui n'est plus d'oie, Macron, comme s' il avait honte de sa décision, vient juste entre les deux tours de la présidentielle, de supprimer le corps des diplomates. C'est vrai que ceux-ci étaient parfois rétifs et empêchaient que l'on nomme ses amis dans de confortables ambassades ou consulats.
Ancien ambassadeur – heureusement atypique des laquais d'Orsay – essayiste, Michel Raimbaud publie des livres, notamment "Tempête sur le Grand Moyen-Orient" (2e édition 2017) et "Les guerres de Syrie" (2019), tout en rédigeant des articles et donnant des conférences. On ne peut comprendre la manoeuvre d'étranglement du monde arabe, celui indocile aux directives de Washington, celle engagée bien sûr contre le Moyen Orient, en particulier la Syrie, sans avoir lu le travail de Michel Raimbaud.
A Sotchi, le 15 mai dernier, lors de sa rencontre avec le président autrichien Alexander Van der Bellen, Vladimir Poutine a prévenu :" La Russie n'est pas une équipe de pompiers , nous ne pouvons pas tout sauver". Le leader russe, en utilisant la métaphore de l'incendie, affirmait diplomatiquement qu'il n'ignore pas que de terribles incendiaires existent dans notre "nouveau monde". Ils sont d'abord américains ou liés aux Etats-Unis. Et la Russie vient de nous prévenir qu'elle a ni l'intention ni la capacité de circonscrire tous les foyers allumés par Trump et sa sinistre clique. C'est une mise en garde.
Michel Rimbaud est inépuisable et incollable observateur de la dérive néoconservatrice des Etats-Unis. Ceux qui décident du nouveau dessin du monde, celui qui convient à Wall street. Avec les morts par centaines de milliers et les mensonges qui y président. Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France a le privilège de connaitre sur les bout des doigts ce Moyen Orient et ce "Tiers monde" où il a passé toute sa vie.
Depuis maintenant sept ans, la Syrie est en guerre. Ce pays aimable, tolérant, hautement civilisé que même ses détracteurs ne pouvaient s’empêcher de trouver beau et attachant est d’ores et déjà confronté à un formidable défi, celui de l’après-guerre. Les assaillants barbares venus de cent pays, atlantistes comme islamistes, se sont acharnés à vouloir en détruire les richesses, les infrastructures, les capacités, les monuments, les beautés naturelles afin de le rayer de la carte. Ils ont aussi et surtout tenté de broyer le peuple syrien, d’effacer sa mémoire et son identité afin de l’anéantir.
À l’occasion de la réédition actualisée de Tempête sur le Grand Moyen-Orient (1), nous avons rencontré Michel Raimbaud. L’ancien diplomate, qui écrit avec des convictions en s’appuyant sur des faits bien documentés, insiste sur le façonnement en cours du Moyen-Orient, et plus vastement du monde, entrepris par les néoconservateurs américains, avec la complicité des élites occidentales.
Le pire ministre des affaires étrangères jamais offert à la France a déguerpi. Il laisse derrière lui une diplomatie ruinée, décrédibilisée et démoralisée : seraient-ils les meilleurs de la planète, nos diplomates ne peuvent faire de miracles lorsqu’ils sont amenés à ne défendre que des dossiers indéfendables, qui les placent systématiquement du mauvais côté de l’Histoire. C’est là que le bât blesse.