Le président néoconservateur de la National Endowment for Democracy [NED – Fondation Nationale pour la Démocratie], financée par les contribuables américains, a appelé le gouvernement US à « trouver le courage » pour organiser le renversement du président russe Vladimir Poutine, en affirmant que le meurtre d’une journaliste russe, dix ans après, devrait en être l’inspiration.
La défaite impressionnante de Hillary Clinton reflète un jugement grossièrement erroné du Parti démocrate sur la profondeur de la colère populiste contre les élites qui ne se sont intéressées qu’à eux-mêmes et qui ont traité avec mépris une grande partie du pays.
Plus de 50 « diplomates » du Département d’Etat des Etats-Unis [Ministère des Affaires Etrangères – NdT] ont envoyé un rapport « dissident » exhortant le président Obama à lancer des frappes militaires contre l’armée syrienne, un signe de plus que ce Ministère a disjoncté de façon collective.
Le mystère de l’administration Obama en matière de politique étrangère réside dans le fait que le président poursuit deux stratégies distinctes : une « sur la table » - il agite ses bras et hausse le ton, comme le font les guerriers du « Washington Officiel » dans leurs fauteuils - et l’autre, « sous la table » - il se conduit en réaliste et fait du pied à ses adversaires étrangers.
Aux Etats-Unis, la nouvelle « pensée collective » souligne que le président russe Poutine n’a pas tenu sa promesse d’attaquer seulement l’État islamique lorsque ses avions de guerre ont frappé d’autres cibles rebelles en Syrie. Mais Poutine n’a jamais précisé quels terroristes il allait frapper. Et la coalition des rebelles ciblés comprend des affiliés d’Al-Qaida, comme l’analyse Robert Parry.
Le chaos des réfugiés qui se développe en Europe, aujourd’hui – médiatisé par les photos poignantes du petit Aylan Kurdi dont le corps a échoué sur une plage de Turquie – est né des ambitions démesurées des néocons américains (conservateurs américains) et leurs acolytes les libéraux interventionnistes qui ont décidé de transformer le Moyen Orient et d’autres parties du monde par la stratégie du « changement de régime ».
Après avoir imité le Washington Post en publiant un éditorial préconisant le bombardement sans provocation de l’Iran, le New York Times poursuit sa dérive pour devenir guère plus qu’une feuille de propagande néocon.