A l'heure où les chantres du libéralisme vantent la liberté de circulation, il est évident qu'il s'agit de la liberté de circulation des capitaux et des marchandises à laquelle les Etats se soumettent avec complaisance. Mais ils mettent des obstacles presque insurmontables à la liberté de circulation des hommes. Quand ceux-ci arrivent à contourner les difficultés, c'est pour se trouver dans des situations telles que, sans droits ou avec des droits limités, ils ne peuvent participer efficacement aux luttes sociales.
Une lutte cohérente contre le néolibéralisme à l'échelle mondiale ne peut se désintéresser de l'extension des droits de citoyen à tous les hommes où qu'ils soient. En rattachant la citoyenneté à la nationalité, les Etats utilisent les sentiments nationaux pour susciter des divisions, des oppositions parmi ceux qui ont intérêt à s'unir pour changer le monde. Loin d'ignorer l'importance des questions de nationalité et d'identité, il s'agit d'être capable d'en traiter (…)Lire la suite »
La Convention pour l'avenir de l'Europe a entériné la citoyenneté de l'Union européenne (UE), définie à l'article 17 de la Version consolidée du traité instituant la Communauté européenne : "est citoyen de l'Union européenne toute personne ayant la nationalité d'un Etat membre".
Avant le traité, il y avait les nationaux et les étrangers. Des Etats avaient donné le droit de vote et d'éligibilité pour certaines élections locales à tous les étrangers. En ne donnant la citoyenneté de l'UE qu'aux ressortissants des Etats membres, l'UE, souvent accusée de se construire en forteresse, prolonge les murs à l'intérieur et divise les étrangers en fonction de leur nationalité. Désormais, trois catégories de personnes ont des droits différents sur un même territoire : les nationaux sur le territoire de l'Etat membre dont ils ont la nationalité, les citoyens de l'UE, vivant dans un Etat membre dont ils n'ont pas la nationalité ont des droits précisés par le traité (notamment droit de vote (…)Lire la suite »