C’est la Grèce entière - et pas seulement son gouvernement - qui vit un des moments les plus difficiles de son histoire contemporaine. Presque personne n’arrive à comprendre ce qui se passe réellement ces derniers jours dans les rues de la capitale et des autres grands centres urbains, quelle est la vraie raison de cette protestation spontanée, de cette guérilla urbaine, dont les les jeunes sont les acteurs principaux. Presque personne non plus ne sait quelle sont les causes plus profondes qui ont poussé des milliers de jeunes, encagoulés ou à visage découvert, à affronter pendant quatre jours de suite les forces spéciales de la police. La majorité des grecs croyait jusqu’ici que ceux qui lançaient des cocktails-molotov ou des pierres appartenaient à des groupes d’anarchistes qui opérent dans le quartier d’Exarchia à Athènes. Subitement, en l’espace de quelques heures, les cocktails-molotov et les manifestations violentes ont pourtant explosé sur tout le territoire et même dans des villes qui n’ont pas d’université. Comment cela se fait-il ? Se demandent-ils tous.