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Auteur : Muriel KNEZEK

Soyez courageux, la révolte gronde

Dette et démocratie

Muriel KNEZEK

A l’initiative d’Attac et appuyée par Médiapart, une conférence internationale intitulée «  Leur dette, notre démocratie » s’est déroulée toute la journée de dimanche 15 janvier 2012 à l’Espace Reuilly Paris 12e.

A cette occasion, un large échantillon représentatif de protagonistes critiques et opposés à l’actuel système économique et politique européen pour ne pas dire mondial s’est réuni. Devant une assemblée citoyenne dont l’affluence dépasse toute espérance, la question à débattre est celle de la légitimité de la dette et de la réhabilitation de la démocratie.

Analyses et modes d’emploi.

Aurélie Trouvé, coprésidente d'Attac France, et Edwy Plénel, président et fondateur de Médiapart, font l'ouverture. Le ton est donné - Aurélie Trouvé remercie Standard & Poors, qui vient de sanctionner la France en lui retirant son triple A, de donner du peps à l'actualité et Edwy Plénel refuse de croire à la fatalité et à la résignation, saluant Attac pour son influence sur la réflexion démocratique, véritable trésor collectif. Non, la rigueur - pensée dominante qui contamine même une frange de la gauche socialiste - n'est pas la seule alternative. Les solutions sont dans la démocratie et pas dans un homme ou une femme providentiel aux prochaines élections présidentielles françaises. La prise de conscience de la catastrophe est en train de faire avancer cette alternance créatrice d'une alternative. Le processus ne fait que commencer et la doctrine de Madame Thatcher « There is no alternative » (« Il n'y a pas d'alternative ») est à ranger au placard. Pour Dominique (…) Lire la suite »

La résistance passera aussi par la technologie

Muriel KNEZEK

A l’heure où la révolte gronde et où les contradictions du monde se bousculent, un processus de convergence des peuples s’amplifie. La résistance populaire et intellectuelle à un système terriblement inégalitaire démontre une volonté de modifier les pouvoirs et une nécessité de reconstruire une stratégie.

Il est de toute évidence nécessaire aujourd’hui de penser et d’associer à la réinvention d’une coalition entre les espaces, les corps d’organisation et les citoyens engagés dans la marche vers un changement global, la notion d’utilisation des nouvelles technologies.

« Salauds de pauvres ! », la phrase que scande Maxime Vivas - auteur et militant français - dans un récent forum donne le ton de l'amertume. Pour autant, ne doit-on pas y entendre l'éveil de la rage et de l'indignation ? Sur ce terrain, le maire d'une petite commune de la région Rhône prône la désobéissance civile. « Lorsque la loi est contraire aux intérêts de la population, lorsqu'elle entre en contradiction avec l'intérêt général, lorsqu'elle se heurte au principe de précaution, lorsqu'elle porte atteinte au service public, lorsqu'elle favorise les intérêts de quelques-uns au détriment des intérêts du plus grand nombre, nous ne l'appliquerons pas ou nous freinerons son application. » Ailleurs mais pas si loin, on vient d'entendre résonner « Ben Ali dégage », « Moubarak dégage » ou encore « Aujourd'hui, on n'a plus peur » alors que personne ne s'y attendait. Quels seront les slogans de demain en Algérie, Jordanie, Libye, Yémen ou Syrie ? L'Europe n'est pas en reste. (…) Lire la suite »

De Bolivar à Chavez ou « Servir une Révolution, c’est labourer la mer »

Muriel KNEZEK

Fut-il long le chemin jusqu’au socialisme du XXIe siècle de Chavez, c’est de la prise de conscience prolongée de la portée de la pensée de Bolivar que la révélation d’une unité spirituelle et morale des peuples du continent sud-américain s’établit aujourd’hui.

L’interminable bouleversement politique latino-américain, en perpétuel mouvement, est un phénomène qui se transforme d’instant en instant. Combative et opiniâtre, la Révolution au Sud n’est pas au bout de ses peines mais ancrée dans la durabilité.

Choisir la République à la démocratie fut certainement l'objectif de Simon Bolivar (1783-1830), général et homme politique vénézuélien. Par République, Bolivar - le Libertador - entendait une séparation des pouvoirs, une liberté civile, l'abolition des privilèges, l'égalité et la modernité des idées. Cette République qui par les lois corrige les différences et mène à la liberté absolue. Hostile au suffrage universel, constatant que l'élection était un acte de liberté ou d'esclavage du peuple, Bolivar affirmait ainsi qu'une société de statuts hiérarchiques ne pouvait être une démocratie. De par sa vision d'un « peuple sans savoir ni vertu ni culte », la démocratie était à exclure ou alors il s'agissait fortement de former et d'éduquer pour y aboutir. Fort de ce constat, en 1812, Bolivar estimait que les peuples n'étaient pas prêts à la démocratie. Depuis, la controverse sur cette question bien argumentée autorise à dire que la République est devenue largement synonyme de (…) Lire la suite »

Guerre à la guerre !

Muriel KNEZEK

Ce 4 avril 2009, à Strasbourg, devait se dérouler une manifestation pour la paix, en réponse à l’anniversaire d’une OTAN terriblement belliqueuse. Bien naïfs tous ces citoyens du monde - militants, altermondialistes, pacifistes ou encartés - qui s’y sont retrouvés. Broyés par la machine militaire, le goût de la paix leur est aujourd’hui amer et leur espoir en révolte.

Les 60 ans de l'OTAN, proclamés à Strasbourg ces 3 et 4 avril 2009, avec pour cette occasion la réintégration de la France dans son commandement, auront-ils été également une opportunité pour ce consortium politico-militaire de montrer le pan musclé de sa suprême autorité ? Le nouvel ordre mondial est-il, dans cette phase de crise mondiale, en train de prendre fermement ses marques dans le but de s'installer durablement dans notre société globalisée ? Il est tout à fait nécessaire de se poser la question et d'éveiller les consciences citoyennes sur cette grave interrogation au vu du déroulement apocalyptique de la manifestation anti-OTAN qui a eu lieu ce samedi 4 avril à Strasbourg. Défense et sécurité Effectivement, l'enjeu principal de ce 21e sommet de l'OTAN, très arrêté sur un renforcement des moyens militaires - humains, matériels et financiers -, à fait montre de sa détermination dans ce projet. Et les décisions qui en ont découlé semblent avoir été mises en (…) Lire la suite »

Chronique d’une victoire chaviste annoncée

Muriel KNEZEK

La proposition d’amendement de la Constitution vénézuélienne portant sur la réélection des élus sans limitation de mandat, et soumise au vote populaire dimanche 15 février 2009, laisse en mémoire d’intenses moments d’émotion et de suspense. L’approbation très nette et la participation massive des Vénézuéliens au référendum confortent Hugo Chavez dans ses projets politiques.

Dimanche 15 février 2009, les rues de Caracas étaient désertes en pleine après-midi comme si le temps s'était arrêté. Dans la ville, habituellement trépidante et engorgée, régnait une atmosphère de suspense. Sous une chaleur écrasante, quelques Vénézuéliens isolés semblaient rappeler que les seules allées et venues de ce dimanche exceptionnel étaient faites pour aller jusqu'au bureau de vote. Le reste du temps paraissait uniquement consacré à écouter et regarder la télévision où une majorité de chaînes destinaient leur programme à l'événement électoral national. Ce dimanche 15 février 2009, il s'agissait effectivement pour le peuple vénézuélien d'approuver ou non le projet d'amendement de la Constitution, permettant ou non de réélire sans limitation de mandat tout élu actuellement désigné. Les premiers sondages d'avant le début de scrutin annonçaient une victoire du SI à 51,5 %, mais ce jour-là , à 14 h, seulement 52 % de la population s'était déjà rendue aux urnes. Nombre (…) Lire la suite »

10 ans de chavisme, et ça marche !

Muriel KNEZEK

Le bilan de la politique bolivarienne instaurée depuis 10 ans au Venezuela est satisfaisant à en rougir. L’heure est à la continuation qui effraie l’opposition désemparée. Peu de chance pour que ça ne continue pas de fonctionner, et pour longtemps.

Le 13 janvier dernier, Hugo Chavez, président de la République bolivarienne du Venezuela, s'est adressé à la nation lors d'un discours prononcé du Palais fédéral législatif afin de faire état du bilan de sa politique depuis 10 ans, et d'annoncer ses intentions pour les mois et années à venir. Ce bilan relève, bien entendu, de l'application scrupuleuse d'une gestion et d'une orientation politiques en adéquation avec les principes d'un socialisme du XXIe siècle revendiqué dans le pays, mais également grâce à la Constitution mise en place durant cette dernière décennie, qui a rendu possible un tel projet national. C'est effectivement en 1999, lors de l'arrivée de Chavez au pouvoir, que pour la première fois dans l'histoire du Venezuela le nouveau texte de la Constitution, élaboré par une assemblée constituante, est soumi et approuvé à presque 72% par référendum populaire. Durant tout le XIXe siècle et jusqu'à cette date, les différentes Constitutions amendées et réformées qui se (…) Lire la suite »

Urgence : l’Europe doit se sensibiliser à la démocratie vénézuélienne

Muriel KNEZEK

Samedi 25 octobre 2008 s’est tenue, à la Maison de l’Amérique latine à Paris, une conférence internationale (Venezuela : pour une politique européenne indépendante) sur l’appui que souhaite donner l’Europe à la question de la démocratie et du progrès social vénézuéliens. Rassemblés en séance plénière et en ateliers, Mémoire des luttes et le Labour Friends of Venezuela anglais ainsi que le Venezuela Information Centre de Londres ont convié de nombreux acteurs de la société alternative européenne et vénézuélienne pour marquer le pas vers un soutien sans équivoque à l’Amérique latine et à son pays phare, le Venezuela.

Dans un contexte de crise circonscrite, qui n'est pas seulement financière mais globale, le crash actuel du néolibéralisme mondial déboussole naïvement le monde occidental. Le bilan désastreux de la globalisation politique, économique et culturelle de ces 20 dernières années oblige à penser à réformer au plus vite le monde dans son modèle avant qu'un grand danger ne vienne menacer définitivement l'avenir de la civilisation planétaire. Méthode L'application du consensus de Washington de 1989 à l'Europe a rendu les transnationales européennes de plus en plus voraces et complices du transfert de l'autorité politique sur les sphères financière et économique. A cette époque, Thatcher et Reagan appuyaient l'idée que « l'Etat n'est pas la solution à nos problèmes… L'Etat est le problème ». Par la construction et la mise en oeuvre de cette réflexion, à l'heure actuelle, le marché a partout poussé l'Etat. La réalité du pouvoir ne se situe plus que dans les couloirs du marché, où les (…) Lire la suite »

Guerre froide au Sud

Muriel KNEZEK

La gangrène des méthodes agressives et subversives étasuniennes en Amérique latine déclenche une poussée de réactions multilatérales des pays du continent brocardé. De concert, les Etats du Sud refusent désormais très clairement l’escalade de l’ingérence américaine sur leurs territoires et s’organisent contre sa domination. Une guerre de position et d’intimidation mutuelle s’installe et présage un renversement du postulat actuel.

La tension monte le long des côtes Caraïbes. Après le stationnement temporaire au Venezuela, début septembre, de deux bombardiers TU-160 des forces aériennes russes, dans le but d'effectuer pendant quelques jours des vols d'entraînement au-dessus des eaux neutres, à la mi-novembre, la flotte russe s'avancera sur les frontières maritimes du Venezuela. A la demande du président Hugo Chavez, ces manoeuvres stratégiques viennent répondre à la menace grandissante des Etats-Unis dans cette région. En réaction aux débordements des pressions et agressions organisées par le gouvernement américain depuis bientôt 10 ans sur le continent latino-américain, Chavez - aujourd'hui directement visé - manifeste sa combativité et son pouvoir face aux Etats-Unis. Ce déploiement militaire, conjoint et officiel, entre le Venezuela et la Russie enclenche une nouvelle guerre froide du XXIe siècle qui se situe dorénavant entre l'Amérique du Nord et celle du Sud - puissance à part entière. La cause (…) Lire la suite »

La fête de l’Huma, et après ?

Muriel KNEZEK
Bien sûr que cette 73e édition de la fête de l'Huma est un succès. Le monde était là , réveillé, rajeuni et motivé. Et l'ambiance répondant sans faille à ce que l'on attendait de ce rassemblement populaire et militant, c'est-à -dire festive, pluraliste et riche en débats. Le parc de La Courneuve peut, par conséquent, se targuer d'accueillir une manifestation politique dynamique réussie. Mais à l'heure où le contexte politique, économique et social français se trouve en très grande difficulté, n'est-il pas logique d'espérer un tel réveil des troupes de la gauche - conséquence légitime ? Alors, avant de s'enorgueillir de cette belle performance de masse, qu'en est-il du fond sinon de la forme irréprochable ? Et peut-on en attendre la véritable secousse qu'elle mérite par la suite ? Matière grise Evidemment, la pertinence et la gravité des différents thèmes développés dans les forums et débats proposés durant ces 3 jours ont bien montré la grande sensibilisation à la situation (…) Lire la suite »

Chavez, le peuple et les « pitityankees »

Muriel KNEZEK

Dans les couloirs du palais présidentiel vénézuélien Miraflores, la pression monte. Résolu à poursuivre les transformations dans le pays, Chavez se place aujourd’hui avec détermination sur le front des nationalisations. Parallèlement, en novembre prochain, le pays s’engagera dans une nouvelle phase d’élections dans les régions. Si les résultats se révèlent favorables au gouvernement, ils marqueront le pas de l’avancement de la révolution bolivarienne. Mais, face à la critique de l’opposition « pitiyankee » et à une population essoufflée, le chemin s’annonce malaisé et le travail acrobatique.

De source sûre le monde ne s'est pas fait en un jour, alors la révolution vénézuélienne aurait du mal à prétendre à son aboutissement après dix ans de chavisme. Aujourd'hui, le président Chavez et son gouvernement sont à la veille d'une nouvelle étape dans la réforme du pays avec les prochaines élections des gouverneurs des régions qui auront lieu le 23 novembre 2008. Celles-ci seront décisives et essentielles pour l'expansion sereine de la politique chaviste sur l'ensemble du territoire. Pour continuer à avancer, il va falloir encore convaincre et jouer l'efficacité, car - même si l'opposition toujours virulente s'éparpille dans ses candidatures multiples - le peuple vénézuélien attend des évolutions et des avancements concrets répondant à leurs préoccupations. Il faut rappeler qu'en décembre 2007, lors du referendum sur la réforme de la Constitution, plus de 4 millions de voix chavistes pour 14 millions d'électeurs ont été perdues par une lassitude dans la motivation populaire et (…) Lire la suite »
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