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Auteur : Jean-Paul JOUARY

Démocratie occidentale ?

Jean-Paul JOUARY
Dire que les pauvres tiennent plus au pain qu'à la liberté politique est un argument de riche... Ignorer que la démocratie, prise en ce sens global, n'est un luxe pour personne mais un levier universel d'émancipation humaine, c'est faire un cadeau inespéré à ceux qui confondent démocratie et monarchie élective... A force d'entendre les monarques occidentaux donner des leçons de démocratie à tous les autres peuples du monde, on en viendrait à oublier l'essentiel de l'histoire humaine. La conception du passé est falsifiée par tant de caricatures du présent, qu'on en finirait par croire que nous vivons en démocratie au sens propre, et que « les autres » n'y sont jamais parvenus. Il faudrait les y aider, hier par la colonisation, aujourd'hui à coups de bombes. L'ennui, c'est qu'en réaction à ces discours, dans bien des pays qui en sont privés, certains en viennent à refuser la démocratie en tant que modèle strictement occidental, perçu comme inséparable du passé colonialiste de nos (…) Lire la suite »
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Les présidentielles départementales

Jean-Paul JOUARY

Les soirées électorales françaises se suivent et se ressemblent... Pas un mot sur les besoins, les aspirations, les bilans, les propositions relatifs à l'objet même du suffrage.

Les soirées électorales françaises se suivent et se ressemblent. Depuis tant d'années. Celle des départementales de ce mois de mars 2015 en offrait une caricature dont l'acceptation quasi générale interroge autant le philosophe que le citoyen. Pas un mot sur les besoins, les aspirations, les bilans, les propositions relatifs à l'objet même du suffrage. Si peu sur les candidats qu'on peut supposer qu'ici ou là une chèvre affublée du logo d'un parti aurait pu l'emporter. Il ne fut question que de s'affirmer pour ou contre le Président de la République, ou contre tout ce qui ressemble à la République elle-même. Comment s'en étonner si nos institutions donnent l'essentiel du pouvoir au sommet présidentiel d'un édifice institutionnel qui prétend être légitime sous prétexte qu'il a reçu l'accord du suffrage universel tous les cinq ans. Entre deux suffrages, aucune décision n'est soumise au peuple, celui-ci a perdu tout moyen de décider ou de refuser. Et de la politique désormais (…) Lire la suite »

Le Pape François et Aristote exclus du Parti socialiste

Jean-Paul JOUARY

Alors que le Premier ministre descendait du perchoir où il venait d’exposer la politique qu’il venait de concevoir grâce au banquier d’affaires qui servait de Ministre de l’économie et aux responsables du Medef toujours serviables et efficaces lorsqu’il s’agit d’intérêts financiers, un orateur prit la parole avec simplicité, humilité mais aussi résolution.

Socialiste « frondeur » ? Ecologiste ? Communiste ? De fait, la radicalité de son propos laissait effectivement prévoir qu'il ne se contenterait pas de s'abstenir mais manifesterait clairement que le discours qu'il venait d'entendre tournait le dos à toutes ses convictions. Entre les sifflets et huées de la majorité des députés, on put entendre quelques phrases : « Alors que les gains d'un petit nombre s'accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d'une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité »... « Ce déséquilibre procède d'idéologies qui défendent l'autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. L'argent doit servir et non pas gouverner ! »... Et contre l'affirmation que la grande richesse finissait toujours par ruisseler sur ceux qui manquent de tout, l'orateur tourna en dérision cette « confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du (…) Lire la suite »