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Auteur : Michael HUDSON

De l’économie de pacotille à une fausse vision de l’histoire : là où la civilisation occidentale s’est fourvoyée

Michael HUDSON
Une présentation de la conférence : Building Bridges around David Graeber’s Legacy à Lyon, Vendredi 7 juillet 2022. Il peut sembler étrange d’inviter un économiste à prononcer le discours d’ouverture d’une conférence de sciences sociales. Les économistes ont été décrits comme autistes et anti-sociaux par la presse populaire pour de bonnes raisons. Ils sont entrainés à penser abstraitement et à utiliser une déduction a priori – basée sur comment ils pensent que les sociétés devraient se développer. Les économistes du courant dominant d’aujourd’hui considèrent la privatisation néolibérale et les idéaux du libre marché comme étant ce qui apporte les revenus de la société et la richesse nécessaires pour atteindre un équilibre optimal sans le moindre besoin de régulation de l’État – et particulièrement pas de régulation du crédit et de la dette. Le seul rôle reconnu pour l’État est de faire appliquer le « caractère sacré des contrats » et la « sécurité des biens ». Par cela, ils (…) Lire la suite »

La fin de la civilisation occidentale : pourquoi elle manque de résilience, et ce qui la remplacera

Michael HUDSON

Le 11 juillet 2022, Michael Hudson, professeur d'économie à l'université du Missouri, Kansas City, et chercheur associé au Levy Economics Institute du Bard College a prononcé un discours lors du Neuvième Forum sur la durabilité à l'Université Lingnan de Hongkong sur le thème de l'effondrement de la civilisation moderne et de l'avenir de l'humanité.

Le plus grand défi auquel les sociétés ont été confrontées a toujours été de savoir comment mener le commerce et le crédit sans laisser les marchands et les créanciers s'enrichir en exploitant leurs clients et leurs débiteurs. Toute l'Antiquité a reconnu que la volonté d'acquérir de l'argent crée une dépendance et a tendance à être une forme d'exploitation et donc à être socialement nuisible. Les valeurs morales de la plupart des sociétés s'opposaient à l'égoïsme, surtout sous la forme de l'avarice et de l'addiction à la richesse, que les Grecs appelaient philarguria - amour de l'argent, silver-mania. Les personnes et les familles qui se livraient à une consommation ostentatoire avaient tendance à être ostracisées, car il était reconnu que la richesse était souvent obtenue aux dépens des autres, en particulier des faibles. Le concept grec d'hubris impliquait un comportement égoïste causant du tort aux autres. L'avarice et la cupidité devaient être punies par la déesse de la justice (…) Lire la suite »
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Le destin de la civilisation (Multipolarista)

Michael HUDSON

Le déclin du dollar américain, les trois "systèmes", la guerre des sanctions contre la Russie, à la veille de la publication du nouveau livre du professeur Hudson : « The Destiny of Civilization : Finance Capitalism, Industrial Capitalism or Socialism ».

[NdT : la traduction de cette interview a parfois fait l'objet d'un allégement du style "parlé", plus facile à écouter qu'à lire] BENJAMIN NORTON : Salut, tout le monde. Je suis Ben Norton, et c'est le podcast Multipolarista. Et j'ai le grand plaisir de recevoir aujourd'hui un de mes invités préférés, l'un des économistes les plus importants au monde aujourd'hui, le professeur Michael Hudson. Si vous avez vu l'une des interviews que j'ai réalisées avec le professeur Hudson ces dernières années, vous savez probablement que c'est un analyste brillant. Il a toujours, je pense, la meilleure analyse pour comprendre ce qui se passe économiquement et aussi politiquement, géopolitiquement, dans le monde d'aujourd'hui.Et je pense que le moment est très important pour recevoir le professeur Hudson aujourd'hui. Nous allons parler de la guerre économique contre la Russie et du processus de découplage économique entre la Russie, la Chine et l'Occident, un sujet dont le professeur Hudson (…) Lire la suite »

L’Amérique vainc l’Allemagne pour la troisième fois en un siècle

Michael HUDSON

L’objectif à long terme de la Russie est d’arracher l’Europe à la domination de l’OTAN et des Etats-Unis – et au cours du processus, de créer avec la Chine un nouvel ordre mondial multipolaire centré sur une Eurasie intégrée économiquement.

Mon vieux patron Herman Kahn, avec qui j’ai travaillé à l’Institut Hudson dans les années 1970, avait un discours tout fait qu’il donnait lors de meetings publics. Il disait que quand il était au lycée à Los Angeles, ses professeurs disaient ce que la plupart des libéraux disaient dans les années quarante et cinquante : « Les guerres n’ont jamais rien résolu. » C’était comme si elles n’ayant jamais rien changé – elles ne devaient donc pas être menées. Herman n’était pas d’accord et il faisait une liste de toutes sortes de choses que les guerres avaient résolu dans l’histoire mondiale, ou du moins changé. Il avait raison, et bien sûr c’est l’objectif des deux côtés dans la Nouvelle Guerre Froide d’aujourd’hui. La question qu’il faut poser est qu’est-ce que la Nouvelle Guerre Froide d’aujourd’hui cherche à changer ou à « résoudre ». Pour répondre à cette question, il est utile de se poser la question de qui a démarré la guerre. Il y a toujours deux parties – l’attaquant et (…) Lire la suite »
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L’économie Orwellienne selon Michael Hudson (Counterpunch)

Michael HUDSON, Sharmini PERIES
SHARMINI PERIES : Le 20 janvier prochain, Donald Trump prendra le pouvoir à Washington D.C., et il y a une chose que tout le monde se demande, c'est s'il mettra en œuvre des politiques économiques qui devraient vraiment nous inquiéter. Eh bien il y a ici un économiste, Michael Hudson, qui a bien réfléchi à la question et qui a étudié de près la corporation des économistes et la manière dont elle trompe le grand public en faveur des 1% les plus riches. Michael Hudson vient nous parler de son prochain livre, J is for Junk Economics : A Guide to Survival in a Age of Deception*. Michael est un chercheur éminent en économie de l'Université du Missouri, Kansas City. Merci Michael d'être avec nous. MICHAEL HUDSON : C'est bon d'être de retour à Baltimore. PERIES : Donc Michael, votre nouveau livre, J is for Junk Economics est la suite, si on peut dire, de Tuer l'hôte : comment les parasites financiers et l'esclavage de la dette détruisent l'économie mondiale. Dites-nous pourquoi vous (…) Lire la suite »
Hammourabi était plus avisé

L’esclavage de la dette - Comment elle a détruit Rome et comment elle nous détruira si nous la laissons faire (CounterPunch)

Michael HUDSON
Le livre V de La Politique d'Aristote décrit l'éternel cycle des oligarchies qui se transforment en aristocraties héréditaires —pour finalement être renversées par des tyrans ou se déchirer entre elles quand certaines familles décident de "mettre la multitude dans leur camp" et de réinstaurer la démocratie dont émerge à nouveau une oligarchie, suivie d'une aristocratie et ainsi de suite tout au long de l'histoire. La dette a été la force motrice de ces évolutions —seules les stratégies changent. La dette clive la richesse en créant une classe de créanciers dont le pouvoir oligarchique est renversé par de nouveaux leaders ("tyrans" dans le vocabulaire d'Aristote) qui obtiennent le soutien populaire en supprimant la dette et en redistribuant les biens ou en gardant les profits que génèrent ces biens pour l'état. Depuis la Renaissance, cependant, les banques se sont mises à soutenir les démocraties. Non pas par souci de liberté ou d'égalité mais bien plutôt pour sécuriser leurs (…) Lire la suite »
Oubliez les primes versées aux cadres...

La véritable conspiration d’AIG (2/2)

Michael HUDSON

Cela peut paraitre étrange mais le scandale des 135 millions de dollars de primes versées par AIG est un cadeau du ciel pour Wall Street, et pour les voyous d’AIG aussi. Comment les média peuvent-ils s’étonner de découvrir que la rapacité régne dans le secteur financier ? Ces deux derniers jours, ces primes on fait la une de toutes les chaines de télévision et tous les journaux du pays, de droite comme de gauche.

Qu'est-ce qui cloche dans cette histoire ? N'y a-t-il pas quelque chose de forcé dans les vociférations du Sénateur Charles Schumer et du Représentant Barney Frank, les principaux meneurs de cette fronde contre les banques ? Est-ce que cette histoire ne tombe pas à pic pour le président Obama qui peut enfin critiquer Wall Street ? Même le Wall Street Journal s'y est mis. La prise de contrôle d'AIG par le gouvernement, écrit ce journal, "sert de filière pour renflouer d'autres compagnies." Ainsi donc, la rapacité ne se limiterait pas aux seuls employés d'AIG. Cette société devait beaucoup plus à d'autres compagnies - à l'étranger comme à Wall Street - une dette supérieure au montant total de ses actifs. C'est ça qui a provoqué sa faillite. Et une opposition populaire monte de plus en plus contre la manière qu'Obama et McCain se sont entendus pour soutenir le renflouement qui s'élève désormais à des milliards de milliards de dollars qui ont disparus. Qui n'ont pas disparu (…) Lire la suite »

Le plan de sauvetage de la Réserve Fédérale : de l’huile sur le feu. (1/2)

Michael HUDSON

Le 15 mars, dans l’émission « 60 minutes » de la chaine américaine CBS, le président de la Réserve Fédérale, Ben Bernanke, a eu recours à une fausse analogie, déjà utilisée par le Président Obama dans son quasi-discours sur l’Union. Il a comparé le secteur financier à une maison en train de brûler - pourquoi pas, étant donné que des valeurs immobilières partent en fumée, provoquant faillites, abandons, pillages (du cuivre des câbles électriques et de tout ce qui est récupérable) et évidemment un effondrement de leur valeur. Le problème avec cette analogie est l’emplacement de la maison et son interaction avec les « autres maisons », c’est-à -dire le reste de l’économie.

M. Barnanke a demandé ce qu'il fallait faire lorsqu'un fumeur irresponsable mettait le feu à son lit et provoquait l'incendie de sa maison. Le voisin devrait-il se dire « c'est de sa faute, que la maison brûle » ? Une telle attitude représenterait une menace pour tout le quartier, a expliqué M. Barnanke. En conséquence, a-t-il expliqué, l'économie avait besoin d'un système bancaire et financier solide. Et voici ce qu'il a dit : l'économie ne pourrait sortir de la crise qu'avec encore plus de crédits et de dettes. Pour cela, il faut encore plus de milliards de milliards de dollars fournis par « les voisins » à l'irresponsable qui a mis le feu à sa propre maison. C'est ici que l'analogie présente de sérieuses limites. En regardant l'émission « 60 minutes », mon épouse m'a dit « C'est exactement ce qu'Obama a dit l'autre soir. Qu'est-ce qu'ils font ? Ils se réunissent pour se mettre d'accord sur une métaphore et la diffuser ? » On dirait qu'ils ont trouvé une image qui forcera les (…) Lire la suite »