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Auteur : Amira HASS

Le soldat franco-israélien Elor Azaria, reconnu coupable d’homicide, est la norme (Haaretz)

Amira HASS

Depuis un an et demi, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants palestiniens ont été tués, bien qu’ils eussent pu être maîtrisés quand ils étaient encore en vie. La différence entre eux et Azaria [qui a assassiné d’une balle dans la tête un assaillant Palestinien gisant à terre] est qu’il a été filmé.

Il y a une chose sur laquelle les Palestiniens sont d’accord avec Elor Azaria et ses partisans : il n’était pas le seul, et il avait juste la malchance d’être filmé à son insu. Les Palestiniens conviennent avec Azaria et ses partisans qu’il respectait la norme et faisait exactement ce que les autres soldats font – à savoir tirer avec l’intention de tuer, même quand aucune vie n’est en danger. Les Palestiniens sont d’accord avec Azaria pour dire qu’il a été victime d’une discrimination du système. Mais ils considèrent pour leur part que des dizaines d’autres soldats et policiers auraient eux aussi dû être jugés. Comme Azaria lui-même, les Palestiniens se demandent pourquoi il a été jugé alors que les soldats qui ont tué Hadeel al-Hashlamoun à Hébron n’ont pas même fait l’objet d’une enquête de la police militaire. Elle aussi était allongée au sol, après que des soldats lui aient tiré dessus à distance dans poste de contrôle, parce qu’elle tenait un couteau (aucun soldat n’avait (…) Lire la suite »

Israël, un Etat de vol à main armée (Haaretz)

Amira HASS
Ce qui est étonnant, c’est qu’il y ait encore des gens pour faire mine d’être surpris en apprenant la réussite d’un nouveau vol à main armée, ce que le jargon officiel appelle « une déclaration de transfert de terres sous propriété d’Etat ». Les mêmes font mine d’être surpris à l’annonce que le ministère de la Défense aura la part du lion dans le prochain budget, au détriment de l’Education, qui va subir les coupes les plus importantes de son histoire. Notre régime repose sur trois piliers : le vol de terres accompagné de l’expulsion de ceux qui y vivent ; l’entretien d’une bande de gardes du corps sécurisant le pillage –« l’armée », dans notre argot local ; l’éradication des acquis sociaux, en même temps que l’effacement de tout principe de solidarité collective. Sans ces trois fondements, ce ne serait pas notre régime. Mais quand on s’arrête aux détails, aux seuls épisodes, on exprime sa surprise, et on perd la vision générale du tableau. On oublie que c’est cela, le régime (…) Lire la suite »

Israël aurait fait preuve de retenue dans Gaza avant d’attaquer ? Vous voulez rire ! (APJP)

Amira HASS

Nos médias incrustent une terminologie dénaturée qui vient en appui des efforts visant à présenter Israël comme une victime. En voici quelques exemples.

« Gaza est un État indépendant. » Non, il ne l’est pas. Gaza et la Cisjordanie ne sont qu’une unité territoriale composée de deux parties. Selon les décisions de la communauté internationale, un État doit être établi dans ces deux parties, lesquelles sont toujours sous occupation israélienne, comme le sont les Palestiniens qui y vivent. Gaza et la Cisjordanie ont le même indicatif téléphonique international : 970. (Un indicatif distinct - 972 pour Israël - est un geste sans portée qui reste de la période d’Oslo. Le système téléphonique palestinien est une division de celui d’Israël. Quand le service de sécurité du Shin Bet appelle une maison à Gaza pour annoncer que l’armée de l’air est sur le point de la bombarder, le Shin Bet n’a pas besoin de composer le 970). Avec sa ruse et sa technique de colonialiste qu’il a acquises au Mapai (Parti des travailleurs, qui a rejoint le Parti travailliste israélien en 1968 – ndt), Ariel Sharon a retiré les colons de la bande de Gaza. En (…) Lire la suite »
Les Palestiniens ont besoin de dons en eau et nourriture parce que l’Etat religieux d’Israël s’est spécialisé dans des activités pour les en priver.

L’aide humanitaire ou l’argent du silence (Haaretz)

Amira HASS

L’aide généreuse apportée aux Palestiniens via des canaux divers est la récompense offerte par l’Occident en échange de la tolérance envers l’apartheid israélien.

Il y a quelque chose d'embarrassant, voire d'humiliant, dans ces paires, trios et troupeaux de véhicules tout-terrain qui se précipitent vers le site d'un désastre. Leurs passagers, qui s'expriment en des langues étrangères, émergent afin d'établir un rapport minutieux des dégâts, d'évaluer l'aide nécessaire et de considérer ensuite la façon de la prodiguer. Ensuite, ils publient leurs trouvailles et conclusions dans des rapports internes et dans des brochures à papier glacé truffées d'images spectaculaires, car la souffrance est très photogénique. Même quand ces équipes de secours sont très attentionnées, compatissantes et dévouées, l'aura de leur monde habituel, confortable et sain les entoure, les séparant ainsi de ceux pour qui les catastrophes sont une habitude. Les premiers gagnent leur vie grâce aux calamités, les seconds les vivent. Même sans être cynique, ce scénario l'est par définition. Même au cours de désastres naturels, une part importante du blâme s'attache aux (…) Lire la suite »

Le droit à « l’autodéfense d’Israël » : une énorme victoire de la propagande (Haaretz)

Amira HASS

En soutenant l’offensive israélienne contre Gaza, les dirigeants occidentaux ont donné carte blanche aux Israéliens pour faire ce qu’ils font le mieux : se vautrer dans leur sentiment de victimisation et ignorer la souffrance palestinienne.

L'une des victoires formidables de la propagande israélienne est d'avoir été accepté comme une victime des Palestiniens, à la fois aux yeux du public israélien et dans le regard des dirigeants occidentaux qui s'empressent de parler du droit des Israéliens à se défendre eux-mêmes. La propagande est tellement efficace que seules les roquettes palestiniennes dans le sud d'Israël, et à présent à Tel Aviv, sont comptées dans la série des hostilités. Les roquettes, l'atteinte au saint des saints - une jeep militaire - sont toujours vues comme un point de départ ; avec la terrifiante sirène qui semble sortie d'une film sur la Deuxième Guerre Mondiale, elles construisent le méta-récit de la victime, intitulé « se défendre soi-même. Chaque jour, en fait à chaque instant, ce méta-récit permet à Israël d'ajouter un autre maillon à la chaîne de dépossession d'une nation, chaîne aussi vieille que l'Etat lui-même, tout en réussissant à dissimuler le fait qu'un fil sans discontinuité se déroule (…) Lire la suite »

Au moment de l’anniversaire de la guerre de Gaza, nous nous souvenons des soldats qui ont détruit des familles palestiniennes (Haaretz)

Amira HASS

Le nom de Yoav Galant est le nom le plus souvent associé au troisième anniversaire de l’opération Cast Lead, mais il convient de se souvenir aussi des autres, des soldats anonymes inspirés par l’esprit de ces sommités militaires.

En ce troisième anniversaire du massacre de Cast Lead, il faut se rappeler les soldats anonymes qui ont tiré sur une voiture rouge dans laquelle un père de famille, Mohammed Shurrab, et ses deux fils revenaient de leurs champs. Il n'est pas juste que l'officier qui occupait alors le poste de Commandant de l'armée de terre du sud israélienne, le major général Yoav Galant, soit le seul dont le nom soit mentionné à l'occasion de cet anniversaire. En fait, la liste de tous les combattants qui devraient être mentionnés est longue. Il ne faut pas oublier le pilote qui a lâché la bombe qui a tué Mahmoud al-Ghoul, élève au collège, et son oncle Akram, avocat, dans leur maison au nord de Gaza. Il ne faut pas oublier les soldats qui ont analysé les photos prises par les drones et qui ont décidé que les bouteilles chalumeau oxy acetilene pour la soudure que transportait Ahmad Samur, dans sa camionnette étaient des roquettes Grad, une décision qui a été suivie d'une ordre de bombarder le (…) Lire la suite »

Les Palestiniens sont des héros qui bravent la dictature israélienne (Haaretz)

Amira HASS
Les Palestiniens sont des héros et c'est la seule chose qui ressort des attaques des voyous des collines (les colons ndt) contre eux. Les mains sont les mains de voyous, et la tête ? La tête est celle du régime hostile imposé aux Palestiniens qui les persécute à chaque instant de leur vie, jour après jour, semaine après semaine depuis des décennies. Vivre dans de telles conditions et rester sain d'esprit —c 'est de l'héroïsme. "Et qui dit que nous sommes sains d'esprit ?" me répondent les Palestiniens. Eh bien voilà la preuve qu'ils le sont : ils sont capables de se moquer d'eux-mêmes. Les voyous des collines ne sont que la cerise sur le gâteau. La plus grosse partie du travail est faite par les voyous en gants de chevreau. Contrairement à ceux qui ont lancé des pierres à l'adjoint du commandant de brigade, ceux-là sont les chouchous d'Israël. La chair de notre chair. Des officiers et des soldats, des juges militaires, des architectes et des hommes d'affaire au service de (…) Lire la suite »
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Quand le filet de protection de la tyrannie israélienne se déchirera (Haaretz)

Amira HASS
Le moment où la machine de la répression israélienne se désintégrera parce les hommes qui la composent se seront mis à réfléchir au lieu d'obéir n'est pas encore arrivé. Il y a un moment miraculeux dans les soulèvements populaires quand la peur de la machine répressive ne fait plus reculer les masses populaires et quand la machine se désagrège et laisse apparaître ses composantes qui sont aussi des hommes. Des hommes qui cessent d'obéir et se mettent à réfléchir. Quand ce moment arrivera-t-il pour nous ? Un groupe d'hommes d'affaire palestiniens avait envisagé la possibilité de rejoindre la lutte populaire de villages proches de Ramallah contre le mur de séparation. C'était avant les révoltes en Tunisie et en Egypte. Finalement, comme me l'a expliqué un participant, ils ont pensé qu'ils ne pouvaient pas se permettre de prendre part à de telles activités car le lendemain "Beit El" (le surnom qu'on donne à l'Administration Civile (des territoires palestiniens occupés NdT) dont la (…) Lire la suite »

Un nouvelle disposition de l’armée israélienne va permettre la déportation en masse des Palestiniens de Cisjordanie (Haaretz)

Amira HASS
Une nouvelle loi militaire destinée à empêcher l'infitration va être mise en application cette semaine ; elle va permettre la déportation de milliers de Palestiniens de Cisjordanie, ou leur poursuite pour des délits passibles de peines d'emprisonnement qui peuvent aller jusqu'à sept ans. Quand la loi sera effective, des dizaines de milliers de Palestiniens deviendront des criminels passibles de peines sévères. Si l'on en juge par l'action du Haut Commandement à la Sécurité au cours des dix dernières années, les premiers Palestiniens qui seront visés par les nouvelles règles sont ceux dont la carte d'identité porte une adresse dans la bande de Gaza - c'est à dire les gens qui sont née à Gaza et leurs enfants nés en Cisjordanie - ou ceux qui sont nés en Cisjordanie ou à l'étranger et qui pour différentes raisons ont perdu leur statut de résident. Seront visés aussi les conjoints (de Palestiniens) nés à l'étranger. Jusqu'à maintenant les cours de justice israéliennes ont (…) Lire la suite »

Des Gazaouis témoignent : l’armée israélienne les a utilisés comme boucliers humains

Amira HASS

Les Palestiniens qui habitent dans un quartier à l’est de Jabaliya ont expliqué à « Haaretz » que des soldats de l’armée israélienne leur avaient imposé une multitude de tâches : créer à la masse des ouvertures dans les murs, pénétrer dans des maisons avant les soldats et s’assurer que des hommes armés avaient bien été tués. Réponse du porte-parole de l’armée israélienne : il n’y a jamais rien eu de tel, les combattants avaient reçu pour instructions de ne pas se servir de la population civile dans le cadre des combats.

Gaza A la question « Qui est là ? », est venue la réponse : « Armée de défense d'Israël ». Majdi Abed Rabbo, 39 ans, officier du renseignement palestinien de l'Autorité Palestinienne à Ramallah, qui habite dans le quartier Izbet Abed Rabbo à l'est de Jabaliya, était descendu ouvrir la porte. Il s'est retrouvé face au fils des voisins, Mahmoud Daher, avec derrière lui un soldat qui lui enfonçait son fusil dans le dos. Le soldat a alors déplacé Mahmoud pour pointer son fusil sur Majdi. « Il m'a ordonné de baisser mon pantalon. Je l'ai baissé. Il m'a ordonné de relever ma chemise. Je l'ai relevée. Que je tourne sur moi-même. J'ai tourné sur moi-même », a raconté Majdi, et alors la pièce s'est remplie de soldats. « Douze ou quelque chose comme ça. » C'était le lundi 5 janvier, entre neuf heures et demie et dix heures du matin, une quarantaine d'heures après le début de l'offensive terrestre israélienne. Dimanche soir, les soldats s'étaient installés dans la maison des Daher. Ils (…) Lire la suite »