Vladimir Poutine sait décidément utiliser les médias mieux que son successeur Dmitri Medvedev. Son choix d'une interview par CNN pour lancer la plus lourde des accusations contre l'administration Bush - avoir orchestré la guerre en Ossétie du Sud, en y participant avec ses propres militaires, pour donner un avantage au candidat républicain McCain (sauf qu'il a l'habileté de ne pas citer de nom, NDT)- est un coup de maître : la chaîne étasunienne a un tout autre impact sur l'opinion publique internationale que les médias russes, et l'accusation - lancée dans une petite phrase non circonstanciée- est de celles qui intriguent et qui, à la longue, se déposent dans l'inconscient des gens. Cela pourrait être un très bon point pour Obama si le candidat républicain voulait faire une campagne agressive contre son rival ; mais cela ne semble pas être le cas.
Le premier ministre russe a en tout cas fait de son mieux pour diviser le front occidental, en assortissant sa très lourde accusation (…)Lire la suite »
Donc Dmitri Medvedev a décidé de ne pas prendre du temps, en rendant immédiatement opérative la reconnaissance de l'indépendance des deux régions sécessionnistes géorgiennes, Abkhazie et Ossétie du Sud, et en suscitant une énorme vague de scandale et de fureur en Occident. Attention, cependant : la décision du Kremlin n'est pas la cause de la gravissime tension internationale à laquelle nous assistons, mais bien sa conséquence. C'est prendre acte qu'aucune négociation, aucune solution politique ne sera possible - pas du moins dans des temps prévisibles de façon réaliste - étant donné que l'Occident n'a pas la moindre intention de reconsidérer sa propre prétention à dicter sa loi au reste du monde, comme il est en train de le faire depuis ce fatidique 1989, avec des conséquences catastrophiques.
Medvedev n'aurait eu aucun besoin de franchir ce pas si la flotte de guerre de l'OTAN ne s'était pas précipitée à se poster devant les côtes russes de la Mer Noire, si on n'avait pas lancé (…)Lire la suite »