Entre déclarations de pure forme et rétropédalages, Bruxelles désire-t-elle réellement endiguer la fuite des capitaux, qui coûte chaque année plusieurs centaines de milliards d'euros aux Etats membres ? Le doute est permis.
L’évasion fiscale des multinationales coûterait 14 milliards d’euros chaque année à la France. C’est en tout cas ce que conclut une étude conduite par le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) publiée début juin. Or, d’après les estimations de l’organisme, qui milite pour redonner de « l’importance à l’échelon européen dans les politiques de lutte contre l’évitement fiscal des multinationales », « neuf des dix premiers pays d’enregistrement des profits manquants en France sont européens ». Une pratique d’évasion vers nos proches voisins qui illustre à merveille un fait : prétendant s’engager contre ce phénomène partout dans le monde, l’Union européenne en est pourtant l’une des principales responsables sur son propre territoire. Elle permet, voire orchestre, ce qu’elle dénonce.
Le sujet de l'évasion fiscale, en Europe, rappelle à quel point les Communautés puis l'Union européennes se sont construites autour, pour et par l'argent. Et non pour des (…)Lire la suite »