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Auteur : Bernard CONTE

France : la ré-industrialisation pour un développement souverain et populaire

Bernard CONTE
Introduction Après la deuxième guerre mondiale débutent les Trente glorieuses, caractérisées par une croissance industrielle soutenue, par l’amélioration continue du niveau de vie des salariés et par la densification de la classe moyenne. C’est ce qu’on appelle le système fordiste caractérisé par la production de masse, la consommation de masse et l’État-providence. Les Trente glorieuses ont scellé un compromis (une « alliance ») temporaire entre la classe moyenne, essentiellement salariée, et le capital industriel. La coïncidence géographique de la production et de la consommation au Nord engendrait un cercle vertueux conduisant à un développement relativement autocentré. La crise du fordisme dans sa version initiale (crise de productivité ou baisse tendancielle du taux de profit) a provoqué l’adaptation du système capitaliste qui s’est financiarisé et mondialisé, réaménageant à son profit, le système fordiste dans une dynamique portée par les thèses néolibérales magnifiant (…) Lire la suite »

France : le dualisme des « saigneurs »

Bernard CONTE

Le dualisme sociétal a longtemps été l’apanage du Tiers-monde. Il se caractérise notamment par la polarisation riches-pauvres de la société et la grande faiblesse de la classe moyenne. La dynamique néolibérale impose un ajustement structurel qui tend à généraliser au monde entier le dualisme des sociétés sous-développées.

C’est ce que je nomme la Tiers-mondialisation de la planète(1). Cette Tiers-mondialisation atteint maintenant les pays du Nord, dits développés, sans épargner le pays « central » : les États-Unis. Des auteurs, de plus en plus nombreux (2), décrivent le phénomène à travers la désindustrialisation, la montée du chômage, la dégradation des services publics, l’euthanasie des classes moyennes, la paupérisation des masses, la trahison des élites… La manifestation la plus flagrante s’observe dans les villes qui, industrieuses au cours de la période des Trente glorieuses, déclinent depuis le début de la mondialisation néolibérale. Par exemple, des cités comme Détroit, autrefois fleuron de la construction automobile nord-américaine, en viennent à « ressembler aux enfers du Tiers-monde ». La pandémie touche aussi l’Europe – Grèce, Portugal, Espagne, Irlande… - mais aussi notre pays : la France. Chez nous aussi, les pauvres deviennent plus nombreux et plus pauvres, les riches plus riches, (…) Lire la suite »

La France en route vers le Tiers-Monde ?

Bernard CONTE

Le 14 mars 2013, le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) a publié son Rapport sur le développement humain 2013.

"Le premier Rapport sur le développement humain (1990) a introduit une nouvelle manière de mesurer le développement en faisant la synthèse des indicateurs d'espérance de vie, de niveau d'études et de revenu, pour aboutir à un indicateur composite du développement humain, l'IDH. L'IDH établit un minimum et un maximum pour chaque dimension, appelés balises, et indique ensuite la situation de chaque pays par rapport à ces dernières (dont la valeur varie entre 0 et 1)". Il s'agissait de trouver un indicateur de développement qui soit plus englobant, plus "humain" que le simple PIB par habitant. Depuis 1990, le PNUD calcule la valeur de l'IDH (indice du développement humain) pour de nombreux pays et établit un classement. Dans le rapport 2013, le PNUD recalcule les valeurs de l'IDH pour chaque pays de 1980 à 2012, car "dans la mesure où les organismes statistiques internationaux améliorent en permanence leurs séries de données, les données présentées dans ce Rapport, y compris les (…) Lire la suite »

Bas les masques !

Bernard CONTE
Depuis le début de la crise en 2008, le capitalisme financiarisé est en danger. Des critiques fusent, des mouvements se créent (les indignés...), des populations contestent dans la rue, parfois violemment (en Grèce)… La convergence de ces démarches pourrait déboucher sur une « révolution » fatale aux financiers et à leurs serviteurs. Menacé, le système réagit. Tout d'abord, comme à l'habitude, les médias complices occultent toute critique ou remise en cause et mettent en avant le discours d'ardents défenseurs (experts divers, politiciens…) du capitalisme financiarisé. Ils nous disent : il ne se passe rien, il n'y a pas d'alternative ! Circulez, y a rien à voir ! Mais, notamment, Internet, les réseaux sociaux,… diffusent l'information interdite et donnent la parole à la critique acerbe, ce qui rend caduque la stratégie « négationniste » et fragilise le système. Les médias « officiels » ne peuvent plus feindre d'ignorer. C'est alors que ledit système réagit en instrumentalisant (…) Lire la suite »

Bayrou : Achetons français !

Bernard CONTE
Quand on est profondément inscrit dans le système néolibéral et que l'on veut, malgré tout, tenter de se démarquer pour exister, il faut proposer des solutions qui ont l'air d'être bonnes, car issues du bon sens commun, mais qui se révèlent partielles, inappropriées, voire inapplicables… Dans tous les cas, lesdites mesures ne remettent en cause ni la mondialisation, ni les politiques européennes et nationales néolibérales. C'est l'exercice auquel se livre François Bayrou pour amorcer sa campagne présidentielle. Arrêtons-nous sur l'idée de génie de Bayrou : Acheter français ! Bravo, mais ceci dit, Bayrou n'envisage pas de mesures de protection du marché français, en taxant, par exemple, les produits non français. Il nous propose une sorte de démarche de consommation volontariste, militante et citoyenne à l'instar de celle qui préside au commerce équitable. Il clame : « on est en train de crever, il faut inverser le mouvement et redonner envie d'acheter français, c'est une (…) Lire la suite »

Le néolibéralisme et l’illusion démocratique

Bernard CONTE

A partir de la fin des années 1970, le néolibéralisme a été imposé au détriment du libéralisme régulé qui fonctionnait sur la base redistributive du compromis fordiste au Nord et du nationalisme - clientéliste au Sud (1). Pour les capitalistes, il s’agissait de lutter contre la crise du profit, qu’ils considéraient principalement engendrée par l’inflation des demandes de redistribution de revenus adressées aux États.

Pour eux, en obérant les profits, les revendications sociales et politiques rendaient les démocraties progressivement « ingouvernables ». En effet, le jeu de la démocratie faisait que les règles de partage de la valeur ajoutée, à l'époque plus favorables aux salariés, étaient progressivement inscrites dans la loi, à travers ce qu'on pourrait qualifier de « constitutionnalisme social ». Pour sortir de la crise, il fallait refermer la parenthèse des Trente glorieuses des salariés pour ouvrir celle des Trente glorieuses des financiers. Le passage au néolibéralisme a accompagné et a justifié l'extension géographique ainsi que l'intensification du capitalisme financiarisé favorisées par la dérégulation. Au service de la finance internationale, les politiques néolibérales se focalisent sur la croissance des profits et sur la réduction corrélative des coûts salariaux directs et indirects. Cela signifie la réduction du périmètre de l'État, la casse de l'État-providence ou de l'État (…) Lire la suite »