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Auteur : Julia CARRIE WONG

Aux États-Unis aussi : un très sérieux problème avec le journalisme très sérieux

Julia CARRIE WONG

Nous publions ci-dessous, avec leur autorisation, un article paru le 27 mars dernier sur le site de l’hebdomadaire américain The Nation. Il rappelle que même au sein des nouveaux médias réputés alternatifs ou progressistes, certains journalistes demeurent plus visibles et plus « compétents » que d’autres dès qu’il s’agit de traiter de sujets aussi éminents que l’économie, la politique ou la sécurité ; aussi les dominés (femmes, gens de couleur, etc.) se voient-ils régulièrement confier les rubriques et les sujets subalternes, ce qui ne peut qu’entretenir la domination à l’œuvre dans le monde journalistique et au-delà. Aucune raison de se résigner, cependant, devant ces problèmes vieux comme le monde (médiatique). (Acrimed)

La semaine dernière, la revue Foreign Policy a publié une étude sur le rôle des universitaires dans le domaine des affaires étrangères demandant, entre autres : « Mais où sont passées toutes les femmes ? » Un graphique illustratif montrait que les femmes journalistes représentent au mieux 20 % des auteurs d’articles relatifs à l’économie, la politique générale, la sécurité ou encore la politique intérieure. Comme c’est le cas le plus souvent à l’occasion des débats sur la diversité qui se tiennent dans les grands médias, Foreign Policy a finalement aggravé le problème auquel il tentait de remédier en composant son comité de rédaction de huit hommes pour une seule femme. Sarah Kendzior, écrivaine et universitaire en Asie centrale, est de celles qui auraient pu enrichir le débat lancé par Foreign Policy. En février dernier, en effet, elle a été approchée par un des rédacteurs de Foreign Policy préoccupé de la composition de son lectorat et désireux d’attirer davantage de lectrices. (…) Lire la suite »