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Auteur : Pierre CAPPANERA

CHILI : les raisons d’un succès

Pierre CAPPANERA
Gabriel Boric, le candidat de la coalition antilibérale, l’emporte triomphalement avec 55,87 % des voix au second tour de la présidentielle. L’ampleur de la victoire est une surprise, surtout après le premier tour qui avait vu le candidat d’extrême-droite, Kast, arrivé en tête avec 28% des voix contre Gabriel Boric second avec 26 %. Troisième rejet du pinochetisme Mais la victoire elle-même n’est pas totalement une surprise. Il faut la replacer dans le contexte de l’explosion sociale d’octobre 2019 qui a « réveillé » le Chili. Depuis il ne s’est pas rendormi et il l’a manifesté déjà par deux fois dans les urnes. D’abord en octobre 2020, quand, avec une majorité de 80 %, les chiliens ont réclamé une Constitution démocratiquement élaboré. Ensuite en mai 2021, quand ils ont envoyé une majorité progressiste à la Convention Constituante. En même temps avaient eu lieu les élections municipales qui avaient vu la gauche gagner de nombreuses villes dont la symbolique capitale Santiago (…) Lire la suite »
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CHILI : 2 ans après l’explosion sociale et 4 semaines avant la présidentielle

Pierre CAPPANERA

Si le grain de sel qui a enrayé la machine libérale à partir du 18 octobre 2019 est une simple augmentation de 30 pesos du ticket du métro, les revendications contre le système libéral étaient nombreuses. Elles s’étaient exprimées dans de nombreuses luttes et manifestations parfois spectaculaires.

Malgré l’explosion sociale, pour le moment, peu a été gagné.

Le salaire minimum reste excessivement bas même si, en octobre et novembre 2019, les travailleurs des grandes entreprises ont arraché de nombreuses augmentations de salaire. La seule solution qui a été trouvé pour faire face à la crise du pouvoir d’achat a été de donner à chacun la possibilité de piocher dans son épargne retraite. Le système chilien est un système de capitalisation individuelle. Chacun est « libre » de choisir le fonds de pension qui gère son épargne retraite, une cotisation obligatoire sur le salaire. Cette épargne s’accumule et sert de base pour calculer les montants de la retraite. Le résultat est catastrophique pour les retraités dont les pensions sont ridicules. A la faveur de la pandémie, par trois fois, il a été autorisé des retraits successifs de 10% de l’épargne accumulée. Actuellement est en discussion un quatrième retrait. Ces retraits successifs, s’ils ont été une bouée de sauvetage pour l’immense majorité des familles chiliennes, n’a réglé en rien (…) Lire la suite »

Daniel Jadue, un président communiste pour le Chili ?

Pierre CAPPANERA
Au fil des mois, dans les sondages pour la présidentielle, Daniel Jadue, le très populaire maire communiste de Recoleta, est passé progressivement de 6 à 24% des voix. Ces chiffres dépassent largement l’influence traditionnelle du PC du Chili qui se situe à environ 5% des voix. Ses meilleurs scores, le PC les a obtenus dans les années 70, durant l’Unité Populaire. Il recueillait 16% des voix. Les données très favorables à Daniel Jadue traduisent pour une part l’augmentation de l’influence du PC à partir de l’explosion sociale du 18 octobre. Elle reflète aussi l’aura personnelle dont bénéficie Daniel Jadue comme maire de Recoleta, une des communes de Santiago. Dans sa commune, Daniel Jadue a été à l’initiative de très nombreuses expérimentations sociales. En particulier, Daniel Jadue a créé à Recoleta la première pharmacie municipale populaire qui pratique des prix de médicaments entre 30 et 50% inférieurs à ceux de la concurrence du privé. Daniel Jadue est un homme ouvert, il aide (…) Lire la suite »

Explosion de l’épidémie au Chili : pas qu’à Santiago

Pierre CAPPANERA
CHILI, Santiago. Mardi 2 juin 2020. Depuis le 29 avril, l’épidémie est hors contrôle. La volonté des autorités de ne rien faire donne les résultats annoncés depuis des semaines. Une catastrophe. Le schéma à l’italienne. Le nombre de contaminés vient de dépasser les 100 000 pour une population de 18 millions d’habitants. Début avril, plusieurs études scientifiques et épidémiologiques avaient prévu ce chiffre pour juin si le gouvernement ne décidait pas d’établir un confinement généralisé du pays. Le gouvernement ne l’a pas fait. Le résultat est là. Aujourd’hui tous les yeux sont tournés vers Santiago (40% de la population). La capitale concentre aujourd’hui 81% des contaminés et 76 % des décédés. Dans les trois semaines qui ont précédés le 29 avril, la moyenne quotidienne nationale des nouveaux cas de contamination étaient successivement de 389, 432 puis 512 avant d’exploser à 1 160 la première semaine de mai. La moyenne de la semaine en cours sera de plus de 4 000. Le pic (…) Lire la suite »