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Auteur : Matthieu BONDUELLE

Le « procès de Villiers-le-Bel »

Le masque et la thune

Matthieu BONDUELLE

Proposer de l’argent à des indicateurs dans le cadre d’une procédure judiciaire ? Condamner des personnes sur la foi de témoignages anonymes ? Apparemment aberrant. Mais quand il s’agit de punir les auteurs présumés de violences contre des policiers, tout devient possible...

Le « procès de Villiers-le-Bel » a mis en lumière une nouvelle méthode d'enquête à charge : le recours à des témoignages anonymes ET rémunérés. Rappel. Deux jours après les émeutes, le 29 novembre 2007, le chef de l'État déclare : « Mettez les moyens que vous voulez […], ça ne peut pas rester impuni, c'est une priorité absolue . » Le 3 décembre, les policiers distribuent dans le quartier du Bois-Joli 2 000 exemplaires d'un tract attractif : « La Police judiciaire de Versailles recherche tout témoignage relatif aux coups de feu tirés contre des policiers […]. Si vous disposez de renseignements, merci d'appeler le numéro vert de la brigade criminelle […]. L'appel est gratuit et votre anonymat sera préservé. Tout élément susceptible d'orienter favorablement les enquêtes en cours pourra faire l'objet d'une rémunération. » Dans la presse, Jean Espitalier, chef de la PJ versaillaise, explicite : « Nous avons fait ces tracts pour que les témoins des coups de feu soient assurés qu'ils (…) Lire la suite »