Le document publié ici est extrait du livre de Vittorio Arrigoni, Rester Humain à Gaza, publié aux éditions Scribest. Vittorio Arrigoni a été assassiné le 15 avril 2011 à Gaza.
Mon logement à Gaza donne sur la mer. La vue panoramique m’a souvent remonté le moral ; chaque fois quand je me sentais complètement épuisé par les conditions misérables d’une vie vécue sous le blocus. Jusqu’à ce matin. Ce fut là que le feu de l’enfer se déclencha devant ma fenêtre.
Aujourd’hui nous avons été réveillés tôt par les bombes et un grand nombre est tombé à une centaine de mètres de mon domicile. Beaucoup de mes amis sont enterrés sous les décombres.
Actuellement, nous comptons 210 tués, mais ce chiffre va encore grimper. Un bain de sang sans précédent. Ils ont rasé le port et ramené le commissariat central de police au niveau du sol.
On m’annonce que les médias occidentaux ont avalé la pilule, rabâchant à l’unisson les communiqués de l’armée israélienne, largement propagés, selon lesquels les attaques étaient ciblées de manière « chirurgicale » sur les bases du Hamas.
En réalité, nous avons vu à l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la ville de Gaza, les corps (…)Lire la suite »
[Gaza City] Lorenzo Cremonesi, envoyé spécial du Corriere della Sera, a beaucoup à enseigner aux nouvelles recrues du journalisme avec son article du 21 janvier, trop même. Moi qui n'ai pas de donneurs d'ordres si ce n'est une recherche maladive de la vérité, et qui ne suis pas un journaliste professionnel, avec la casaque que j'ai endossée pendant tout le massacre, qui n'avait pas l'inscription presse mais l'emblème du Croissant rouge, je dis à Cremonesi que les mensonges tournent court (dans le texte, jolie expression que je mentionne :« hanno le gambe corte », littéralement : ont les jambes courtes, NdT) Moi aussi je peux très bien trouver des gens disposés à me dire que c'est le Hamas et non pas l'armée israélienne qui a exterminé plus de mille palestiniens, et je vous assure qu'il y en a, en particulier parmi ceux qui mangeaient dans le plat opulent des corrompus du Fatah. Il appartient à un chercheur sérieux de distinguer une source fiable d'un attentat à l'information. (…)Lire la suite »