RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

La Reine de Coeur : «  Qu’on lui coupe la tête ! »

La Reine de Coeur : « Qu’on lui coupe la tête ! »
Lewis Caroll
Alice au pays des merveilles

Qu’on lui coupe la tête, au corps social qui dérange !

Le « corps social », celui des footballeurs, par exemple, a une tête, et pas seulement des pieds. Sans une multitude de pieds, la tête ne peut rien, et sans la tête, les pieds shooteraient tout le temps et dans n’importe quelle direction. Et se disputeraient à n’en plus finir sur la marque des chaussures, sans jouer de match tant que cette épineuse question ne serait pas réglée « démocratiquement ». Les pieds seraient totalement inefficaces sans tête, sans yeux qui voient loin, sans bouche qui parle, sans oreilles qui entendent, sans nez qui flaire, etc. Il en est de même pour tous les « corps sociaux » : partis, syndicats, agriculteurs, agents du Trésor, « corps enseignant », « corps médical », « corps d’armées », et, aussi, riches et puissants, multinationales, banquiers, etc.

En Colombie ou au Honduras, on coupe, littéralement, la tête. Auparavant, on crève les yeux, on sectionne les langues, les mains, ce qu’on veut, et basta ! - On torture pour « s’instruire » dans cet art délicat, dont les français auraient transmis le savoir-faire (Très Sainte Inquisition - « Évènements » d’Algérie) à tout ce qui torture.

Ou bien on torture tout simplement par goût de la domination. Ce qui est normal, d’ailleurs, mais seulement aux environs de 4 ans d’âge… (A cet âge et à cette taille, on ne peut guère torturer que des sauterelles ou des mouches, quand Papa et Maman ne sont pas là pour pousser des cris d’horreur).

En France, non pas que l’on y soit plus « délicat » (voir plus haut), mais pour des raisons de place discrète pour les charniers, peut-être, et aussi parce-qu’on a les moyens financiers de laisser mourir plutôt que de tuer directement (la famille prend en charge les funérailles et on peut rendre la victime responsable de sa mort) on coupe les têtes autrement.

En France, on coupe les têtes et on assassine souvent par LE PROCàˆS.

Est appliquée la méthode décrite par le fondateur de l’Eglise de Scientologie Ron Hubbard :

" L’un des outils les plus utilisés des Relations Publiques, c’est de détruire la réputation des individus et des groupes, de façon cachée. On nommera ça plus justement " Propagande Noire."

"Le but de la poursuite [en justice] est de harasser et décourager plutôt que gagner. On peut facilement user de la loi pour harasser, et un harassement suffisant (…) suffira généralement à provoquer son déclin professionnel. Autant que possible, évidemment, ruinez-le outrageusement."

http://www.antisectes.net/latey.htm#7d

Denis Robert a résisté à cette mise à mort grâce à sa solidité morale mais celle-ci n’aurait pas suffi sans la solidarité, morale aussi, mais également et immensément financière, de nous tous (appels à contributions, expositions et manifestations artistiques en tout genre) aux innombrables procès auxquels il a dû faire face. L’unanimité l’a entouré, et elle a été plus forte que la mort, ou la déchéance.

L’exclusion sociale aboutit souvent, en effet, à la mort physique, par maladie ou suicide. L’inclusion sociale, la solidarité, l’entr’aide, sont découragés et dévalorisés par tous les médias qui prônent un individualisme exacerbé, l’exclusion sans pitié du « maillon faible , et la division, les « controverses », « polémiques » et « débats », quand ça fait l’affaire (les affaires) des riches.

Denis Robert n’était pas un sujet à « polémique » - car tous les Français veulent savoir … Sa défense a entraîné l’union de tous, au-delà des partis et clivages, et le coup a manqué.

Il s’agit donc, désormais, pour qui ambitionne de couper une tête de cette façon, c’est-à -dire par procès en « Justice », de briser cette union qui risquerait de soutenir moralement et financièrement celui qui « est à la tête » d’une organisation, celui qui en est, parfois, le créateur, et est donc indispensable à tout son « corps social ». Il s’agit de développer alors polémiques et contradictions, en salissant et couvrant d’opprobre la « tête » visée (comme disent les jeux-video) par des « accusations » auxquelles « la cible » (comme disent les jeux-video) est censée être sensible : accusations d’ »anti-démocratie », « mensonges », « malversations financières », « goût du pouvoir et de la carrière », « goût de l’argent », et autres « fraudes électorales » qui sont censées révulser le public de (la vraie) gauche. (On n’invente que ce qu’on connaît déjà )

La « soumission à l’autorité » fera le reste. Ce concept, très efficace pour la manipulation des honnêtes gens, a été développé par MILGRAM vers 1960 (http://www.psychologie-sociale.com/index.php?option=com_content&task=view&id=60&Itemid=2) et repris récemment par JL BEAUVOIS lors de l’émission télévisée « La mort en direct » (titre imposé, peut-être pour « faire de l’audimat », car il n’y a pas de morts mais une immense manipulation en forme de farce et attrape, par « soumission à l’autorité »… de la présentatrice télé !) : http://www.wat.tv/video/mort-en-direct-378k5_2flv7_.html

De cette façon, d’autres « chefs » sont tombés. Au champ du déshonneur, tel qu’il est délimité par la presse « en mains » et la parodie de justice.

La presse obéissante a déclenché contre eux un chant repris en choeur par tous ceux qui croient encore en la Justice, avec un grand « J », en France. But de l’opération ? Parmi ceux-ci se trouvent de nombreux militants « de gauche » qui oeuvrent sincèrement pour l’avènement d’ « un autre monde ». Si sincèrement qu’ils pourraient devenir dangereux pour le monde existant : il convient donc de couper leur tête et de les canaliser.

Le choeur, sur la place publique ou l’on tranche symboliquement la tête d’un chef d’organisation rebelle, peut aussi être chanté avec satisfaction et ferveur par ceux qui ne veulent plus de chef du tout, car par le passé, ils ont fait la mauvaise expérience d’un « tyran » (fût-il domestique) et en voient partout des pareils. Ceux-ci seront donc heureux que la « grande gueule » qui a été décapitée soit remplacée par un triste sire, terne et inodore à souhait, et… totalement inefficace… C’est-à -dire parfait pour servir ceux qui le paient et l’ont mis là . Parfait pour rendre l’organisation qu’il est censée conduire parfaitement inefficace aussi.

Le chef d’une organisation militante qui aurait pu mettre en danger le pouvoir existant a ainsi été remplacé, avec le consentement de ses adhérents, par une marionnette inoffensive. Mais le titre pot-de-miel de son « corps social » sera soigneusement conservé, ainsi que son « logo », pour que viennent s’y coller et s’y engluer tous les braves citoyens qui ne se sont aperçus de rien,

Un exemple de cette tromperie du public concernant les titres nous est fourni dans le domaine de la presse. Le journal « Libération » a été fondé par Jean-Paul Sartre, et a actuellement le banquier Rothschild comme actionnaire majoritaire. De l’un a l’autre, il a gardé titre et logo. (« Libération, de Sartre à Rothschild » (extrait de) : L’engrenage, titre ACRIMED en 2005 http://www.acrimed.org/article2205.htmlal )
Le tour (de passe-passe) est joué : certains lisent encore « libé » comme si c’était l’émanation d’un journal clandestin des Résistants (Lucie et Raymond Aubrac) qui lui a donné son nom… En réalité, ils lisent un journal néolibéral déguisé en journal « de gauche », qui pourrait, à l’abri de cette façade avenante mais trompeuse, leur raconter les plus gros mensonges, car ils ne mettraient pas en doute des informations qui émaneraient de ceux qu’ils croient issus de la Résistance.

Le « nouveau leader », à la tête d’un « nouveau » Conseil d’Administration, doté parfois d’une « nouvelle » page web, ne demande plus rien, ou si peu, à « ses troupes », que, par conséquent, celles-ci ne luttent plus que sporadiquement. Elles ont, dans ces rares moments, l’impression de brandir le nom de leur association comme un étendard flamboyant, tel qu’il fut avant… qu’elles n’en mettent elles-mêmes à mort le porteur et, parfois, le créateur.

Ainsi, l’organisation rebelle est non seulement tuée par la tête, mais encore elle sert de piège aux honnêtes gens qui risqueraient de mettre le pouvoir en danger. Le jeu consistera alors à proposer à ceux-ci, par l’intermédiaire de la nouvelle marionnette placée « à la tête » de l’organisation rebelle, des cibles dérisoires, afin de leur donner l’impression de militer, de mettre en danger les puissants, en dépensant beaucoup d’énergie pour ce faire, et, surtout, afin qu’ils ne voient pas les angles d’attaque qui seraient plus importants et feraient réellement mal.

Bien organisés, ils auraient pu mettre en danger le pouvoir. Dûment canalisés, ils sont détournés vers des objectifs qui utilisent leur énergie… mais… pour rien. Ou, pire, pour servir le pouvoir, en relayant sa propagande, sans qu’ils s’en rendent compte

Une à une, en fonction des domaines d’investissement des Français, de ce qui les fait le plus « s’indigner » (comme le conseille Stéphane Hessel), les organisations sociales sont « décapitées » et leurs militants « canalisés ». En douceur, et avec leur consentement et/ou leur participation. Mieux : des « débats », « polémiques » et « controverses » les occupent et les divisent, et les militants s’agitent… vainement.

Les riches sourient. Et font marcher la planche à billet pour les cabinets de com’, pour les marionnettes qu’ils contrôlent et mettent « à la tête » des organisations qui pourraient leur rendre les gains moins faciles, et pour tous les gens à « arroser » dans cette aimable combine.

Sur le plan international, selon John Perkins (« Les confessions d’un assassin financier » Interview de l’auteur en video et livre traduit en français : http://www.internationalnews.fr/article-confessions-d-un-assassin-financier-50311090.html ) on essaie d’abord la corruption, de façon à introduire le FMI et la Banque Mondiale dans le pays visé. Si ça ne va pas car le leader (la tête) est « incorruptible », alors là , on tue (C’est la CIA qui « s’en charge », toujours selon Perkins.)

Les procès, cependant, peuvent être « utilisés » en phase intermédiaire : bien « préparés » au niveau de l’ »opinion » par la presse, ils entraînent une mort plus lente, plus « acceptée » (principe de soumission à l’autorité) et, surtout, occultent parfaitement leur commanditaire.

Le plus prisé est celui qui est porté devant la Cour Pénale Internationale (« International » ne signifie pas regroupant TOUTES les nations, mais seulement au moins deux d’entre elles…) pour « Atteinte aux Droits de l’Homme ». Beaucoup de « pov’ cons », comme s’est plu à appeler l’un de ses « sujets » un roi-marionnette placé au pouvoir par les cabinets de com’ de l’Empire, en effet, croient encore à l’impartialité de la Cour Pénale Internationale qui, elle, serait composée de « super-juges ».

Sur le plan international, en Amérique Latine, les chefs d’Etat du Vénézuéla, de Cuba, de Bolivie, d’Equateur… ont, entre autres points communs, d’avoir échappé à une ou plusieurs tentatives d’assassinat, car ils étaient incorruptibles sur le plan économique et les « assassins financiers » n’avaient pas de prise sur eux. Les procès ont été tentés sans succès. Ces assassinats auraient naturellement été déguisés en « regrettable accident » ou en « soulèvement populaire contre le dictateur », à grands renforts de tapage médiatique. (Les assassinats, et les médias pour en relayer les différentes versions mensongères, cependant, sont toujours prêts à « servir »)

Remarquons que les médias gardent un silence étrange sur le cas, tout à fait spécifique, du Honduras : le coup d’état mené par les USA a, certes et jusqu’à présent, réussi, puisqu’une marionnette des USA occupe la présidence, privatise, déloge et tue, après le rituel « gouvernements de transition ». Mais la tout aussi rituelle « réconciliation nationale » ainsi que les procès et assassinat du chef de l’Etat, Manuel Zelaya, ont échoué.

Espérons que l’ Empire (sur-armé, "à la tête", lui, de multiples armes de destruction massive, mais tentant pourtant de désarmer ses ennemis avant de tenter de les abattre) aura toujours besoin de mettre un faux-nez, rouge de « bien-pensance », et ne pourra jamais se contenter de « la raison du plus fort » …

Car les peuples sont de moins en moins dupes de ces manoeuvres. Surtout à la vue du matériel de guerre - gigantesque - qui est censé soutenir la « bien-pensance » affichée et le statut de « pauvre victime » dont aiment à se parer l’Empire et ses séides - mais qui fait rire jaune plus d’une véritable victime de ce système inhumain.

Espérons que « la loi du plus fort » et du plus armé ne règnera jamais, quand on constate ce que cet armement dément coûte en vies humaines, femmes et enfants inclus, en enfances abruties, en pétrole, en centrales nucléaires, en dépenses consacrées à l’armement, etc. … au détriment du bien-vivre pour chacun que pourraient permettre les acquis de la science .

Sur le plan international, les têtes des pays d’Afrique et du Moyen Orient tombent sans pitié une à une.

Plusieurs « fuites honteuses » ont déjà été inventées pour le chef d’Etat Libyen, grâce aux « réseaux sociaux » contrôlés par la CIA. Cependant, on ne le retrouvera pas dépenaillé et mal rasé dans un « trou à rats » où il serait censé « se terrer ». Les banques, complices, « congèlent » (de QUEL droit ?) de l’argent qui est attribué à la tête mais appartient au corps et les « sanctions » (comme à un mineur !) sont censées affamer le peuple » qui est censé désavouer son président. Les navires de guerre et les avions de guerre de l’Empire et de ses alliés s’amoncellent autour de la Libye, les armes aussi, plus ou moins clandestinement (Angola - Arabie Saoudite), mais le « méchant tyran » a des partisans qui, il faut le croire, le préfèrent pour l’instant à une marionnette impériale qui aurait pour mission (cachée) de leur sucer le sang, après l’avoir empoisonné et rendu comestible, comme le ferait un vulgaire moustique.

En Syrie, par exemple, les USA ont financé « l’opposition » au gouvernement depuis Los Angeles, révèle Wikileaks, cité par le Washington Post (http://www.aporrea.org/actualidad/n179281.html).

Des dollars que les Américains aimeraient plutôt, peut-être, voir convertis en aliments dans leur assiette, et toutes ces sortes de choses sans lesquelles un être humain survit difficilement.

Etc.

Il est à espérer, pour l’humanité entière, que les peuples d’Afrique et du Moyen Orient, qui n’ont pas la tradition dite « occidentale » et grecque de la « démocratie », tant louée par l’Empire, il est à espérer que les peuples d’Afrique et du Moyen Orient, qui communiquent entre eux dans une langue que celui-ci comprend à peine, vivent de traditions religieuses qu’il ne connaît pas non plus très bien et d’une culture encore moins, il est à espérer que ces peuples sauront trouver les formes d’organisation qui leur conviennent, en utilisant le moins possible les « outils » piégés, les ONG aux subventions douteuses, et autres faux-nez à la mine innocente et bienveillante que l’Empire ne saurait manquer de mettre « démocratiquement » à sa disposition pour des raisons « humanitaires ».

Car l’Empire ne fait jamais de dons gratuits, pas d’échanges loyaux non plus, et les « aides » qu’il apporte en cas de dommages qu’il a souvent lui-même créés sont par la suite à rembourser « au centuple », jusqu’à la mort du débiteur ruiné.

URL de cet article 13458
   
Les Etats-Unis de mal empire : Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud
Danielle BLEITRACH, Maxime VIVAS, Viktor DEDAJ
Présentation de l’éditeur Au moment même où les Etats-Unis, ce Mal Empire, vont de mal en pis, et malgré le rideau de fumée entretenu par les médias dits libres, nous assistons à l’émergence de nouvelles formes de résistances dans les pays du Sud, notamment en Amérique latine. Malgré, ou grâce à , leurs diversités, ces résistances font apparaître un nouveau front de lutte contre l’ordre impérial US. Viktor Dedaj et Danielle Bleitrach, deux des auteurs du présent livre, avaient intitulé (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le conservatisme moderne est engagé dans un des exercices philosophiques les plus anciens qui soient : à savoir, la recherche d’une justification morale à l’égoïsme.

John Kenneth Galbraith

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.